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Italie, 2022 : un bilan malgré tout positif

20/10/2022 - François-Xavier Branthôme - Read in English
A l'exception de la Turquie, où la production a dépassé les prévisions initiales, la plupart des pays du Bassin Méditerranéen ont transformé cette année un volume de tomates nettement inférieur à leurs prévisions de mars. En Italie, cependant, les quantités traitées ont subi une légère augmentation par rapport aux intentions initiales.
Commentaires de quelques acteurs de la filière en fin de campagne : « Ça s'est bien passé malgré tout, mais le prix des produits dans le panier va augmenter ».


C’est un avis unanime : pour Luigi Sidoli (Ainpo), Dario Squeri (Steriltom) et Afro Morsia (Asipo), l’année a été sauvée grâce au professionnalisme des opérateurs, mais c’est surtout le poids de la hausse des prix des matières premières qu’il faut retenir de cette saison.
La campagne de transformation de la tomate est désormais terminée ; les usines ont fermé leurs portes et, en attendant les données officielles de production, plusieurs témoignages représentatifs laissent penser que la filière italienne tire un bilan somme toute positif de la saison : « ça s'est plutôt bien passé, malgré tout, c'est-à-dire malgré la sécheresse extraordinaire et persistante, malgré les pluies de septembre et surtout malgré le coût élevé des matières premières. De fait, si un bilan positif peut être dressé, c'est grâce au professionnalisme avéré de toute la filière qui, une fois de plus, malgré un contexte mondial difficile, a su produire en qualité et en quantité. La première conséquence sera évidemment une hausse inéluctable - bien qu'acceptable - des prix à la consommation, car c'est un produit de base dont les familles et tous nos excellents restaurants ne peuvent se passer, avec les pâtes, base de notre alimentation. »

En date du 30 septembre, comme le confirme Luigi Sidoli, directeur d'Ainpo (Associazione Interprovinciale Produttori Ortofrutticoli), les données de l'OI Pomodoro Industria Nord Italia, dont Sidoli est également vice-président, indiquaient que les livraisons représentaient 90 % des quantités contractées : « nous avons atteint nos objectifs avec difficulté, un fait important qui démontre que malgré les conditions adverses, les résultats ont été satisfaisants, expression de la compétence de la filière et du professionnalisme historique des producteurs de Piacenza ».

«Sur le plan économique - précise Sidoli – la saison a mis les entreprises à rude épreuve avec des hausses de prix qui sont intervenues après même l'accord conclu au printemps avec la transformation, puisque tout, du carburant aux engrais, a continué d’augmenter. Nous avons donc une qualité satisfaisante, en brix et en couleur ; mais nous faisons face à un marché tendu, qui requiert un changement générationnel et une amélioration de la rentabilité pour l’amont agricole, sous peine d'une réduction drastique des volumes, car les producteurs ont tendance à se tourner vers des cultures plus rentables et moins exigeantes en termes de coûts de production. Une nouvelle négociation rapide, claire et courageuse s'impose donc. Heureusement, les marchés apparaissent très favorables ». 

 Ce constat est partagé par Dario Squeri de Steriltom, l'une des principales industries de transformation italiennes. « Les marchés sont très réceptifs - explique Squeri - car la production en Espagne, notre principal concurrent, s'est effondrée avec la sécheresse ; la Californie également a fortement réduit sa production et il y a une demande des marchés. La tomate est un produit de base, comme les pâtes, mais une augmentation des prix de vente devient inévitable car nous avons dû faire face à des hausses de plus de 25 %, et beaucoup plus élevées encore pour les carburants et l'énergie, qui grèvent les entreprises « énergivores » comme les nôtres. Heureusement à Piacenza, nous pouvons compter sur une filière spécialisée, qui « tient bon », grâce à son « historicité » et à son professionnalisme constamment mis à jour d'un point de vue technologique et qui sait surmonter les obstacles de tous sortes. Pour nous aussi bien sûr, en Italie du Nord, une baisse de production de plus de 10% est envisagée, en raison essentiellement des températures élevées qui ont perturbé la floraison des variétés tardives et des pluies qui ont ensuite ralenti la maturation. En pratique il fallait courir en août avec des pics simultanés de maturité, puis la situation s'est inversée en septembre, avec une baisse du Brix après le 10 septembre ; mais notre industrie a encore une fois fait la preuve d'un grand professionnalisme et nous avons sauvé le coup ».

Afro Morsia, de l’As.I.P.O. (Associazione Interprovinciale Produttori Ortofrutticoli Società Agricola Cooperativa), confirme également les opinions exprimées : « La tomate a été de bonne qualité en termes sanitaires, de brix, de couleur et de fermeté, du moins pendant la majeure partie de la campagne, avec quelques périodes de maturité regroupée qui ont créé quelques petits problèmes dans les livraisons, sans gravité. A l’évidence, les techniques de production et le professionnalisme de nos membres ont facilité ces bons résultats, en dépit des conditions défavorables qui ont fait grimper les coûts de production à la suite de la hausse des prix des matières premières et de l'énergie. Mais les marchés devraient être porteurs ».

« Chaque semaine écoulée fragilise les opérateurs du secteur »
D’autres transformateurs italiens jugent cependant que « le temps ne joue pas en faveur des transformateurs » ; l’envolée des coûts de l’énergie rend la « situation intenable à moyen terme », selon Gianmarco Laviola, PDG de Princes Industrie Alimentari (Pia), une entreprise qui gère la plus grande usine de transformation de tomate d'Europe, avec une capacité de production de plus de 300 000 tonnes de tomates fraîches par an. Pour l’instant, la filière tomate tient le coup en amont, mais elle est confrontée à des tensions croissantes peu susceptibles d'être soutenables à moyen terme s'il n'est pas possible de répercuter la hausse des coûts en aval, explique Gianmarco Laviola.

Il est apparu évident, bien avant la fin de la récolte, que la saison de transformation 2022 ne reconduirait pas les excellents résultats de 2021 (6,06 millions mT), en hausse de 17% par rapport à 2020 grâce à l'augmentation des surfaces dédiées et à l'amélioration du rendement moyen. La dernière campagne a en effet été conduite dans un contexte de crise climatique, qui s’est progressivement aggravée au fil de la saison.
Certains transformateurs jugent que « le temps ne joue pas en faveur des transformateurs » : le prix des énergies accroît les coûts de production des entreprises transformatrices de tomates, une « situation intenable à moyen terme », selon Gianmarco Laviola, PDG de Princes Industrie Alimentari.
« 2022 est une année particulière, caractérisée par des enjeux critiques à différents niveaux et par des défis sans précédent liés à l'augmentation des coûts des matières premières et de l'énergie », déclare Laviola. « A cela s'est ajoutée une réduction d'environ 20% des hectares disponibles en 2022 pour la culture de la tomate. Ces difficultés ont affecté les coûts de production qui, malgré les achats anticipés de matières et d’intrants, ont enregistré à notre niveau une hausse d'environ 40% cette année ». Un témoignage édifiant, venant d’un géant du secteur qui emploie plus de 500 employés tout au long de l'année et plus de 1 200 ouvriers en saison, et qui a clôturé 2021 avec un chiffre d'affaires d’environ 1,8 milliard d'euros (valeur 28 septembre 2022).
Dans cette filière complexe, plusieurs éléments sont lourdement impactés par les augmentations de prix. « A ce jour (28 septembre 2022), on constate une augmentation de 170% du coût des engrais, de 30% sur les matériaux d'emballage et le verre, de 15% sur le TetraPak et une envolée de plus de 60% pour les emballages en fer blanc ». Au-delà des hausses constatées sur les matériaux, il faut aussi considérer l'impact du coût de l'électricité (en hausse de 300% par rapport à l'année dernière) et du gaz (en hausse de plus 900%) sur le fonctionnement de l'entreprise, qui évolue dans un secteur énergivore : alors que le coût de l’énergie représentait environ 4% du chiffre d'affaire il y a seulement deux ans, il devrait se situer autour de 20 % cette année, « en dépit d’une série importante d'investissements et d'initiatives qui ont conduit, pour notre entreprise, à des baisses de consommations d'électricité et de gaz, respectivement, de 31% et 9% », souligne le transformateur.

 « Nous restons dans un scénario où nous naviguons à vue, où chaque semaine écoulée avec une énergie de plus en plus chère fragilise les défenses des opérateurs du secteur, notamment ceux de petites dimensions qui ont les épaules moins robustes pour affronter les aléas du marché. Nous nous attendons à de très fortes répercussions sur le secteur si l'augmentation des coûts de la filière n'est pas absorbée par les prix de vente ou couverte par des initiatives gouvernementales », souligne Laviola. Parallèlement, Pia a mis en place depuis l'année dernière un programme d'efficacité énergétique en plusieurs étapes, qui comprenait dans un premier temps l'installation d'un système de cogénération pour fournir de l'électricité utile au traitement du produit. Le système permet de réduire les besoins énergétiques et en même temps de réduire les émissions de CO2, par l'élimination de la dispersion d'énergie typique d'un réseau étendu. Les projets visant à recycler les déchets de production vont également dans le sens de la durabilité : l’entreprise recycle les déchets verts, les drèches et autres sous-produits de la transformation en éléments de base pour la production de biogaz et d’alimentation animale. « Des solutions qui ne sont toutefois pas suffisantes pour faire face au caractère exceptionnel du moment », précise Laviola.

Le dirigeant de Princes soutient l'appel aux institutions lancé fin août par l’ANICAV pour « une intervention immédiate et rétroactive visant toutes les entreprises qui consomment de grandes quantités d'énergie sur une période limitée, comme peut l’être une campagne de transformation de tomate. Il serait alors souhaitable de définir un plafond sur le coût du gaz, pour éviter ou limiter les phénomènes spéculatifs dans ce domaine ». 

 « Plus de demandes que de volumes disponibles »
« S'il est vrai que chaque campagne de tomates a son lot de problèmes, il est également vrai que nous nous souviendrons de l'année en cours comme d'une année qui a vu s'additionner toutes les criticités possibles, et ce dans tous les compartiments de la filière. La hausse des prix de l'énergie met en péril la résilience de tous les secteurs de l'industrie italienne, avec des prix finaux qui, d'une part, érodent les marges de l'industrie, et d'autre part, se répercuteront sur les familles déjà confrontés à la pression d'une inflation qui atteint des sommets historiques ». C'est ce qu'affirme Filippo Torrente, représentant de la troisième génération à la tête de l'entreprise familiale éponyme. Torrente est l'une des plus grandes conserveries du sud de l'Italie, dont la marque identifie une large gamme de tomates transformées 100% italiennes, issues de l'agriculture biologique et conventionnelle.

Concernant la production, « les quantités de matière première ont été insuffisantes par rapport à la demande du marché, de sorte que les prix de la tomate ont parfois doublé par rapport à l'accord-cadre qui régit la transformation des tomates dans le bassin centre-sud. Les conditions météorologiques fluctuantes et les sécheresses extrêmes ont sapé les rendements de production, rendant de plus en plus difficile la planification à long terme ».
« Du côté commercial, explique Filippo Torrente, pour les formats collectifs destinés aux secteurs des pizzeria et de la restauration, nous avons épuisé les réserves stockées avec la réouverture des canaux de référence, comme nous l’avions prévu depuis six mois. Cet été, nous avons dû faire face à des demandes extraordinaires émanant de la filière restaurants, de sorte que la demande a été bien supérieure aux quantités de tomate à traiter. Le commerce de détail format se porte également bien ; sur ce plan, les hausses de prix concédées par la grande distribution ont été timides, arguant que l'objectif est de ne pas détériorer le pouvoir d'achat des familles ».

Sources: ilpiacenza.it, mark-up.it, 
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