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News

Il Filo Rosso 2020 : l'envol de la consommation, et les nouveaux défis pour le secteur

08/12/2020 - François-Xavier Branthôme - Read in English

La huitième édition du « Filo Rosso del Pomodoro » (« le Fil Rouge de la Tomate"), l'événement annuel organisé par l'ANICAV pour confronter les informations et les opinions des protagonistes de la filière industrielle de la tomate, présidée par Antonio Ferraioli, président de l’ANICAV, s'est déroulée le 3 décembre dernier, sous forme virtuelle pour s’adapter aux conditions dictées par la pandémie CoVid.

L’importance et la valeur des données ont cette année constitué le thème central de cette rencontre, comme fondement d’une approche analytique de la compréhension des mécanismes du monde de la transformation agro-alimentaire, d’autant plus essentielles dans le cadre d’une campagne aussi difficile et lourde d’enjeux critiques que l’a été la dernière.
Les débats ont mis en lumière à quel point la valeur des données représente un sujet remarquablement important et actuel pour la filière : la fiabilité de l’information est le socle sur lequel les décideurs politiques développent des actions ciblées pour soutenir le secteur et les entreprises mettent en œuvre des stratégies de choix de production et de marché, ainsi que les décisions opérationnelles de l'entreprise.

La campagne de transformation de tomates 2020 en Italie, qui s'est terminée il y a un mois, s'est avérée compliquée à plus d’un titre. Bien que les quantités programmées aient été plus importantes et que la récolte ait mis à disposition des entreprises des volumes de matière première conséquents, le respect des normes de qualité élevées de production des passata, des tomates pelées, des pulpes et des conserves de tomates cerises a également nécessité la mise en œuvre de quantités plus importantes de tomates fraîches, de sorte que les rendements industriels ont enregistré une diminution notable.
Dans le bassin Centre-Sud, les cultures de la région de Foggia, qui représente la plus grande zone de production de l'ensemble du bassin, ont enregistré une baisse considérable des rendements agricoles dus aux difficultés d’approvisionnement en eau, à laquelle s’est ajoutée une nouvelle augmentation du prix des matières premières.
La crise liée à la CoVid-19 a également impacté - et continue de le faire - les performances de la campagne, qui a débuté avec des stocks pratiquement nuls pour les formats de vente au détail ; cette situation a fait suite à l'augmentation de la consommation initiée pendant la période de confinement, qui s'est prolongée par la suite.

La consommation
Du point de vue de la consommation, l’Italie confirme sa position de premier producteur et exportateur de dérivés industriels de la tomate destinés directement au consommateur final : environ 60% de la production de « conserves rouges » est destinée à l'exportation. Au cours des huit premiers mois de 2020, les exportations de dérivés de la tomate ont enregistré une croissance de 2,64% en volume et 9,44% en valeur (données ISTAT). Les données de production et de consommation ont fait l’objet, en ouverture des débats, de deux présentations de Giovanni De Angelis, directeur général de l'ANICAV, et Marco Serafini, directeur de l'Association, qui ont mené une analyse sur la production italienne, européenne et mondiale (voir les données complémentaires en fin d’article et les documents annexes).

Giovanni De Angelis, directeur de l'ANICAV

L'Italie est depuis des années la référence incontestée de la filière industrielle de la tomate : elle est le troisième producteur mondial de tomates après les États-Unis et la Chine, et représente 13% de la production mondiale et 53% de l'Europe, avec un chiffre d'affaires qui atteint 3,5 milliards d'euros, dont 1,8 milliard généré par les exportations.

La bonne santé du secteur se confirme également au niveau de la consommation domestique, au travers des canaux de distribution hyper, super, libre-service et discount qui, au 30 septembre 2020, a fortement augmenté tant en volume (+ 9,7%) qu'en valeur (+ 16,4%) par rapport à la même période de l'année précédente (données IRI), en raison des comportements d’achats massifs observés lors du premier confinement.

La Commission européenne reconnaît également l'importance de la valeur des données. Au cours des travaux animés par Antonio Casana, président de Tomato Europe, Marijke van Schagen et Celine Keidel, de la DG Agri, ont présenté les projets d'observatoires des perspectives du marché développés par la Commission Européenne ; ces plans témoignent de la grande attention que les instances européennes accordent à l'expérience italienne, qu’elles considèrent comme un exemple de bonnes pratiques dans le domaine du traitement et du contrôle des données. Ces démarches s’inscrivent dans la mise en œuvre du règlement sur les pratiques commerciales déloyales tout au long de la filière agroalimentaire.

La table ronde

Les travaux se sont conclus par une table ronde à laquelle ont participé trois grands acteurs internationaux de l'industrie de la transformation de la tomate : Antonio Ferraioli, AD La Doria Spa et président de l'ANICAV, Francesco Mutti, AD Mutti spa, et Manuel Vàzquez Calleja, PDG du Groupe Conesa.

Il ressort notamment de la discussion que les données de consommation, même si elles décrivent une hausse liée à une situation de crise, conséquence de la pandémie et des comportements de sur-stockage provoqués par le premier confinement, montrent néanmoins que la filière italienne est confrontée à un renversement de tendance : la tomate made in Italy, jusqu'ici reléguée par le marché au rang de marchandise – avec comme conséquence une dévalorisation des produits et un déficit d’image – fait de nouveau partie des produits délibérément choisis par les consommateurs qui les considèrent désormais parmi les principaux aliments à conserver en réserve.
Tous les acteurs espèrent que cette tendance se confirmera dans la période post-CoVid, lorsque les consommateurs incluront de nouveau dans leurs achats des produits à durée de vie plus courte et seront plus attentifs aux prix.

Les débats ont aussi largement porté sur les nouveaux défis que l’industrie devra relever, concernant notamment la généralisation croissante des nouveaux canaux d’achat (e-commerce), les pratiques commerciales déloyales et les nouvelles formes d'organisation du travail. Les industriels présents ont également commenté l’importance que revêt pour l'ensemble de la filière tomate le partage des données de production, de consommation et de stocks pour la mise en œuvre d’une meilleure programmation et planification de la production.

Les conclusions de la journée ont été confiées à la ministre des Politiques Agricoles, Alimentaires et Forestières, Teresa Bellanova. En plus d'exprimer sa grande attention envers un secteur stratégique comme celui de la tomate d’industrie, la Ministre a annoncé le financement d'un programme de promotion de l'industrie italienne de la tomate et l'attention prioritaire accordée par le Mipaaf (Ministère) à la nécessaire adaptation des réseaux d'irrigation. Enfin, la ministre a exprimé l'engagement du Mipaaf à conclure dans les meilleurs délais le processus de reconnaissance d'un IGP pour les tomates pelées.

Quelques données complémentaires
La présentation de Giovanni De Angelis a fourni les chiffres définitifs des composantes Nord et Centre-Sud de la campagne italienne de 2020, en termes de surfaces et de quantités transformées, soulignant au passage les hausses et les baisses intervenues dans chacun des bassins.

Revenant sur l’exigence de qualité des produits transformés et sur son impact en termes de rendements industriels, le directeur général de l’ANICAV a détaillé ces paramètres pour les différentes catégories de produits et leur évolution récente.

Il a également souligné les vocations différentes des activités de transformation des deux bassins italiens en détaillant les distributions respectives de la matière première en fonction des types de produits commercialisés.

Le directeur général de l’ANICAV a enfin souligné les bonnes performances italiennes, tant sur les marchés extérieurs que sur le marché domestique.

Pour sa part, Marco Serafini a replacé les données italiennes présentées par Giovanni De Angelis dans le contexte plus large de la production européenne et mondiale.

Il est également revenu sur l’importance du prix de la matière première, plus élevé en Italie – au nord comme dans le centre(sud – que dans les autres pays intervenant au niveau mondial et sur son impact en termes de concurrence.

Marco Serafini a enfin commenté les évolutions récentes des niveaux d’activité des principaux pays concurrents de l’Italie dans la sphère européenne.

Source: ANICAV, freshplaza.it

Pour plus d'informations :

FILOROSSO 2020 programma
Filo Rosso De Angelis scenario italiano
Filo Rosso Serafini scenario europeo e mondiale

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