Pas plus de 1% d’évolution sur les cinq dernières années
Selon les statistiques officielles publiées par les douanes chinoises, les exportations de dérivés de tomate sous les codes HS 2002090 se sont élevées l’an dernier (juillet 2020 - juin 2021) à un peu moins de 873 800 tonnes métriques (mT), une performance pratiquement identique (-4 800 mT ou -0,5%) à celle de l’exercice précédent (878 600 mT). Malgré un léger ralentissement (-23 500 mT soit -2,6%) par rapport aux trois années commerciales précédentes, ce résultat reste néanmoins en ligne avec ceux des cinq derniers exercices, avec une variation de l’ordre de -1% seulement sur l’ensemble de la période.
Il est à noter que, contrairement à ce qui a pu être observé pour plusieurs autres pays leaders du secteur, la dynamique de l’activité chinoise n’a pas enregistré de changements notables (positifs ou négatifs) imputables à la pandémie CoVid du rythme mensuel des expéditions (voir les informations complémentaires en fin d’article).
L’activité extérieure chinoise reste majoritairement orientée vers une clientèle industrielle, avec une proportion de produits conditionnés en emballages de plus de 5kg de nouveau en croissance régulière depuis 2013/2014 : en 2020/2021, ce secteur (20029019) a mobilisé près des deux-tiers des quantités avec près de 570 000 mT de produits finis expédiés.

Le profil géographique de l’activité extérieure chinoise n’a que peu évolué ces dernières années, construit autour d’un groupe de cinq régions qui ont drainé en moyenne annuelle plus de 80% des quantités exportées sous les codes HS200290 ; l’Afrique occidentale, bien que restant la première des régions clientes des exportations chinoises, a sensiblement réduit le volume de ses achats au cours des cinq ou six dernières années : cela a été le cas notamment des marchés nigérians, ghanéens, togolais ou béninois ; les achats russes (Eurasie), qui avaient pu s’élever jusqu’à 110 000 mT entre 2010 et 2016, ont fortement diminué au cours des derniers exercices, de plus en plus remplacés par des productions locales.
Sur ces mêmes périodes, à l’inverse, les ventes extérieures chinoises ont sensiblement progressé à destination des marchés philippins, sud-coréens et thaïlandais (Extrême-Orient), yéménites et omanis (Moyen-Orient), ainsi qu’italiens et portugais, pour ne citer que les plus marquants. Sur l’ensemble de la décennie écoulée, enfin, les ventes aux dix autres régions (Afrique méditerranéenne, orientale et australe, UE orientale et autres pays d’Europe, péninsule indienne, Asie Pacifique, Amérique du Nord, Amérique centrale et latine) ont subi une érosion spectaculaire, qui a vu leur contribution au total exporté passer de plus de 25% en 2009/2010 à seulement 10% sur le dernier exercice (voir les informations complémentaires en fin d’article).

En 2020/2021, la valeur totale des produits chinois exportés sous les codes douaniers 200290 s’est élevée à 687 millions USD (4,542 milliards CNY), inchangée par rapport au résultat (en USD) de 2019/2020.
Coldiretti : des propos alarmistes ?
Le volet italien des exportations chinoises de dérivés de tomate a récemment fait l’objet, une nouvelle fois, des commentaires de la confédération italienne des agriculteurs ; sur la base d’un récent rapport ISTAT, la Coldiretti s’est dite inquiète de la menace que fait peser l’industrie chinoise sur la production italienne de tomate d’industrie, citant « l’augmentation de 164% (sic) en 2021 des importations de concentrés sur le territoire italien », susceptibles de « représenter en fin d’année plus de 100 000 tonnes de produits soit un volume avoisinant 15% de la production italienne ».
En complément du rappel fait par le directeur de la Coldiretti (Alessandria) Roberto Rampazzo concernant l’obligation, depuis février 2018 en Italie, d’un étiquetage mentionnant le lieu de culture de la matière première utilisée pour les dérivés dans lesquels la tomate est le seul ou le principal ingrédient, le président de la Coldiretti (Alessandria) Mauro Bianco a insisté sur « le danger que représente la vente éventuelle sur les marchés nationaux et étrangers des produits importés sous l’étiquette « made in Italy » en termes de débouchés et d’image, et a rappelé « la nécessité d’une surveillance soigneuse de cette activité de reprise et de reconditionnement des produits, pour éviter les fraudes et tromperies ».
Ndlr : Selon les statistiques officielles ISTAT compilées par Trade Data Monitor, les importations italiennes de concentrés en provenance de Chine sont passées de 106 612 tonnes de produits finis en 2019/2020 à 122 537 tonnes en 2020/2021. De fait, l’augmentation annuelle représente un peu moins de 15% et n’atteint 66% qu’en comparaison des quantités moyennes mobilisées au cours des trois exercices précédents.
En parallèle, sur les cinq derniers exercices (juillet-juin) échus, la filière italienne a exporté une moyenne annuelle de plus de 726 000 tonnes de concentrés de tomate ; les données disponibles au moment de la rédaction de cet article (arrêtées au 30 mai 2021) montrent que la performance 2020/2021 pourrait être en léger retrait par rapport à celle de l’exercice précédent (802 000 tonnes) mais devrait très probablement se situer entre 750 000 et 800 000 tonnes.

Une analyse comparative des performances détaillées des principaux pays exportateurs et de la demande des principales régions d’importations pour l’exercice complet 2020/2021 sera publiée dans notre prochain Yearbook, à paraître début novembre 2021.
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Quelques données complémentaires:
Après une décrue marquée au début des années 2010, la proportion des exportations de produits à destinations industrielles a augmenté régulièrement.
Les exportations chinoises (HS codes 200290) ont été inférieures en 2020/2021 de 2,6% (23 485 mT) à la moyenne des trois exercices précédents.
Les régions d’Afrique occidentale, d’Union Européenne occidentale, d’Extrême-Orient sont prépondérantes au sein de la sphère commerciale chinoise.
Evolution des ventes extérieures chinoises (HS codes 200290) par région, sur les 21 derniers exercices.
Source: Trade Data Monitor