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News

Portugal : retour sur vingt-cinq années de campagnes

02/06/2020 - François-Xavier Branthôme - Read in English
Une progression solide portée par de profonds changements structuraux

La production de tomate d’industrie au Portugal a fortement progressé au cours du dernier quart de siècle, passant d’un peu plus de 900 000 tonnes (métriques, mT) transformées en 1996 à une prévision d’activité de 1,4 million mT pour la campagne 2020 en cours de préparation. Au gré des aléas climatiques ou commerciaux qui ont jalonné cette évolution, la production portugaise s’est développée à un rythme annuel moyen respectable de 1,8%, soit une moyenne d’environ 21 000 tonnes supplémentaires à chaque récolte.
 

Ces résultats et les circonstances qui ont accompagné les campagnes de transformation ont été déjà largement commentés dans les articles et dossiers consacrés par Tomato News aux filières portugaise, européenne et mondiale ; en revanche, les données collectées par l’IFAP (Instituto de Financiamento da Agricultura e Pescas) mettent en évidence et permettent de mieux comprendre les changements profonds du tissu agro-industriel qui ont entouré cette évolution.

Les structures de l’amont agricole
L’un des plus importants a été la création et la montée en puissance des Organisations de Producteurs, fortement impulsée par l’Union Européenne, dont le nombre au Portugal s’est élevé jusqu’à près d’une cinquantaine au début des années 2000 ; leur nombre a sensiblement diminué depuis cette date, mais leur rôle dans le développement de l’activité « tomate d’industrie » s’est renforcé et a largement contribué, en partenariat avec les opérateurs industriels, à construire une filière extrêmement compétitive sur le plan européen et mondial. A l’orée de la campagne 2020, le Portugal compte douze OP de tailles variables, dont l’objectif de production s’établit aux alentours de 1,035 millions mT de tomate fraîche ; il convient de remarquer que cette quantité gérée par les OP ne représente qu’environ 77% des intentions de transformation portugaises de l’année, ouvrant ainsi une part non négligeable de l’activité aux « producteurs non associés » à une OP reconnue. Ces derniers n’ont produit, lors des dernières campagnes, qu’un peu moins de 1% des volumes traités à l’échelle portugaise.

 

Les données collectées par l’IFAP montrent que les surfaces dédiées à la tomate d’industrie ont relativement peu évolué depuis deux décennies, restant à quelques rares exceptions près assez proches d’une moyenne annuelle d’environ 15 000 hectares (voir en annexes) ; plus que la mobilisation assez régulière des surfaces, ces données soulignent l’amélioration spectaculaire des rendements agricoles en tomate d’industrie. Dans un contexte de progression lente en termes de surfaces, la filière portugaise a augmenté les quantités récoltées de 56% entre 1996 et 2019, voire même plus si l’on considère les pics de production de la période 2015-2017 : les rendements ont ainsi progressé de 80% en vingt-cinq ans, de 54 mT/ha à 97 mT/ha, plaçant de fait le Portugal parmi les meilleures performances mondiales du secteur aux côtés du Canada, de la Californie, de l’Espagne, etc.
 

Une modification profonde du paysage portugais de la tomate d’industrie s’est opérée en parallèle avec les évolutions déjà mentionnées (quantités, organisation de la production, rendements agricoles) et qui en a probablement été un des moteurs principaux : entre 1996 et 2019, le nombre de producteurs actifs a été divisé par 16. De plus de 5 800 en 1996, la population de producteurs est littéralement tombée aux environs de 370 ces dernières années, dans un contexte économique de difficultés croissantes qui laisse penser que seuls les plus performants ou ceux dont les structures d’exploitation permettaient des économies d’échelle ont pu se maintenir dans l’activité. Les circonstances de plus en plus exigeantes en termes de qualité de production, de rentabilité, de contraintes sanitaires, sociales ou réglementaires, d’adaptabilité aux nouveaux outils et techniques, ont conduit la filière portugaise, comme ses homologues du reste de l’Europe et du monde, à se professionnaliser. La production portugaise s’est ainsi appuyée au fil des années sur un nombre de plus en plus réduits d’acteurs (OP et producteurs), eux-mêmes de plus en plus spécialisés ou performants, dans une démarche qui a contribué à améliorer la rentabilité des exploitations en accroissant considérablement les surfaces et les quantités contractées pour chacune d’elles.
C’est ainsi que la quantité annuelle moyenne produite par chaque producteur a été multipliée par 26, passant de 150 mT/an en 1996 à près de 4 000 mT/an lors de la dernière campagne (voir en annexes).
 


Les structures de l’aval industriel
La filière portugaise accueille un nombre assez réduit d’entreprises : pour la campagne 2020, huit entreprises interviendront en transformation sur des quantités qu’il est encore trop tôt pour estimer précisément. Deux opérateurs – le leader Sugal et Italagro – se partagent un peu moins des deux tiers de l’activité, soit un peu plus de 920 000 mT en moyenne sur les cinq dernières saisons ; deux entreprises (Campil et Conesa Portugal) transforment des quantités comprises entre 160 000 et 170 000 mT (en moyenne sur la même période), deux autres (Tomatagro et Sutol) des quantités de l’ordre de 85 000 mT par an.
 



Quelques données complémentaires
https://www.ifap.pt/estatisticas-setor-do-tomate

Evolution des surfaces mobilisées par la culture de tomate d’industrie ; moyenne sur la période et tendance.
 

Quantité annuelle moyenne récoltée par chaque producteur 
 

Montant des aides à l’hectare sur les cinq dernières années
 

Pour plus de détails, consultez notre annuaire en suivant le lien :
http://www.tomatonews.com/en/directory_3.html 
 

Source : IFAP
 
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