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News

Entretien avec Paolo De Castro

01/06/2023 - Press release - Read in English
Entretien avec Paolo De Castro, membre de la commission de l'agriculture du Parlement européen
Indications géographiques, réglementations en matière d'information des consommateurs et étiquetage frontal, avertissements sanitaires, utilisation durable des produits phytosanitaires, technologie, innovation et durabilité du secteur agroalimentaire, changement climatique et politiques hydrologiques, mise en œuvre de la nouvelle PAC et plan stratégique national : tous les sujets d’actualité sont passés en revue dans cette interview réalisée par Agronegocios.


La Commission de l'Agriculture est plongée en ce moment dans l’examen de la proposition de la CE sur les indications géographiques, pour laquelle la présidence suédoise veut parvenir à un accord afin que les trilogues puissent avoir lieu au cours de la prochaine présidence espagnole. Comment se passent les négociations actuellement ? Pensez-vous qu'il sera possible de clore ce dossier au second semestre ?
La discussion au sein de la Commission de l'Agriculture est bien avancée. Ces dernières semaines, grâce au travail d'équipe de tous les groupes politiques, nous avons réussi à formuler près de 50 amendements de compromis, couvrant environ 90 % des 1 000 modifications proposées déposées au sein des commissions AGRI, JURI et INTA à la proposition du commissaire à l’Agriculture Wojciechowki.
Ce paquet de modifications voté le 20 avril au sein de la Commission AGRI sera validé fin mai par l’Assemblée plénière du Parlement, formant notre mandat de négociation pour entamer des trilogues avec la Commission et le Conseil durant la présidence semestrielle suédoise. Notre objectif est de porter le texte à la Chambre pour approbation finale de la réforme sous la présidence espagnole, à la fin de l'année.

En ce sens, vous et d'autres députés avez récemment visité l'Office de l'UE pour la propriété intellectuelle (EUIPO), basé à Alicante. Quelles impressions retenez-vous de cette visite, étant donné que le rôle de l'EUIPO en matière d'Indication Géographique (IG) est justement l'un des points d'achoppement des négociations ?
La visite à l'EUIPO était essentielle pour apprécier au plu près le très haut niveau d'expertise que cette agence peut offrir dans la protection et la promotion des indications géographiques, notamment en ce qui concerne les questions de nature technique et administrative. Cependant, en tant que représentant du Parlement, nous pensons que le rôle de l'EUIPO devrait rester consultatif, laissant les choix politiques finaux à la Commission Européenne, sur la base des compétences intrinsèques en matière de développement agricole et rural que la DG AGRI peut apporter. Ce sera notre position de départ pour les négociations qui nous attendent, conscients de la nécessité de trouver un compromis ambitieux sur ce point également avec le Conseil.

On attend également pour cette première partie de l'année la proposition de la CE sur les nouvelles réglementations en matière d'information des consommateurs sur les denrées alimentaires, notamment sur la question importante de l'étiquetage frontal des aliments. Vous vous êtes prononcé à de nombreuses reprises contre l'étiquetage français Nutriscore. Quelle est la position actuelle de la Commission de l'Agriculture sur ce système et qu'attendez-vous de la Présidence espagnole, qui sera vraisemblablement chargée de gérer l'ouverture du débat au Conseil ?
 Le débat sur les différentes options d’étiquetage des aliments est ouvert depuis quelques années et nous confirmons que les systèmes inspirés des feux de circulation, et en particulier le Nutriscore français, ne sont pas appropriés parce qu’ils ne renseignent pas correctement, mais conditionnent les consommateurs au moment de l’achat. 
C’est précisément pour cette raison que nous avons lancé la discussion sur le système italien Nutrinform Battery, qui nous semble expliquer de manière plus détaillée et transparente l’apport réel en nutriments de chaque portion de nourriture que nous consommons. Mais la proposition de réforme de ces systèmes est actuellement bloquée et exclue du programme de travail de la Commission pour 2023. Nous avons donc des éléments concrets pour penser que la question sera très probablement reportée à la prochaine législature, qui débutera en 2024.

Pensez-vous que la Commission Européenne inclura dans sa proposition la possibilité d'introduire des avertissements sanitaires sur les boissons comme le vin, semblables à ceux qui existent sur le tabac, et comme il semble que l'Irlande va les appliquer, sans que Bruxelles s'y oppose ?
Nous avons posé une question urgente à ce sujet, en demandant à la Commission Européenne ce qu’elle compte faire pour garantir que l’Irlande respecte les procédures d’autorisation établies par l’Organisation Mondiale du Commerce. Nous ne pouvons pas accepter l’introduction au niveau national d’un étiquetage sanitaire obligatoire pour les boissons alcoolisées, avec des affirmations comme «gravement nocives pour la santé». Non seulement ce serait une mauvaise norme, mais cela constituerait également un obstacle au commerce international. Sans parler du fait que le Parlement de l’UE a déjà pris une position très claire contre les allégations de santé, votée à une large majorité dans la résolution sur la lutte contre le cancer : en effet, nous pensons que nos citoyens devraient être mieux informés, avec des systèmes d’étiquetage plus transparents pour les boissons alcoolisées, afin de pouvoir distinguer entre « utilisation » et « abus » d’alcool. Mais la bataille pour la défense du secteur vitivinicole ne s’arrête pas là : en effet, nous assistons à des initiatives de plus en plus fréquentes qui voient certains produits d’excellence du secteur agroalimentaire européen, y compris et surtout les vins, au centre des politiques internationales de santé publique. En ce sens, plus le secteur vitivinicole se maintiendra en coalition avec d'autres secteurs de l'agro-alimentaire européen - même d'un point de vue strictement réglementaire - plus nous aurons d'outils de défense face aux initiatives croissantes qui veulent reléguer le vin dans une position de plus en plus marginale, voire l'exclure. C’est pourquoi nous travaillons à faire du vin le protagoniste du nouveau règlement sur les indications géographiques, malgré les nombreuses demandes d’exclusion qui risqueraient de l’isoler face aux défis d’avenir qui nous attendent.

La réglementation pour une utilisation durable des produits phytosanitaires est un autre des enjeux majeurs auxquels l'UE est confrontée cette année, en attendant l'étude de son impact en termes économiques et sur la production alimentaire. Que dit la commission de l'agriculture du PE à propos de ce règlement ? En tant qu'agronome, pensez-vous que l'agriculture communautaire pourrait se permettre des réglementations aussi contraignantes ?
Il s’agit également d’une question cruciale sur laquelle l’exécutif européen devra être cohérent. On ne peut demander à nos agriculteurs, dans le cadre du Green Deal et de la stratégie "De la ferme à la table", de réduire de moitié l’utilisation des pesticides d’ici 2030, sans offrir une alternative valable pour la protection des cultures. Les nouvelles biotechnologies durables, telles que la cisgenèse (modification génétique introduite dans un organisme à partir de l’incorporation d’un gène provenant d’un autre organisme) et l’édition du génome, sont connues et accessibles à la communauté scientifique internationale depuis des décennies et ne doivent être encadrés que par une disposition réglementaire.

« Nous confirmons que les systèmes inspirés des feux de circulation, et en particulier le Nutriscore français, ne sont pas appropriés parce qu’ils ne renseignent pas correctement »
« Nous ne commencerons à travailler sur le règlement proposé pour l’utilisation durable des pesticides que lorsqu’un règlement sur les nouvelles techniques génétiques sera proposé simultanément aux acteurs du secteur »
 « Le système actuel de réservoirs, tant en Italie que dans tout le bassin méditerranéen, n'est pas suffisant pour garantir l’approvisionnement en eau dans des conditions de sécheresse sévère, en raison du manque d'investissements mais aussi d'entretien des installations elles-mêmes.»


Cependant, la Commission semble avoir voulu « mettre la charrue avant les bœufs », en proposant d’abord des objectifs de réduction ambitieux, puis seulement en proposant des instruments alternatifs fonctionnels pour atteindre ces objectifs. En tant que Commission de l’Agriculture, nous travaillons à inverser cette approche, et nous ne commencerons à travailler sur le règlement proposé pour l’utilisation durable des pesticides que lorsqu’un règlement sur les nouvelles techniques génétiques (NGT) sera proposé simultanément aux acteurs du secteur. Dès l’université, nos professeurs nous enseignent l’importance et la valeur de l’amélioration génétique : une technique millénaire qui nous permet de produire et de commercialiser de nouvelles variétés de plantes plus résistantes aux maladies, au manque d’eau et de faible coût d’exploitation. L’édition génétique n’a fait qu’accélérer ce processus existant dans la nature. Il s’agit maintenant de le traduire en texte normatif.

La Commission de l’Agriculture mise sur la technologie et l'innovation, pour l'avenir d'un secteur agroalimentaire durable, mais aussi économiquement rentable. Selon vous, quelles mesures la Commission Européenne devrait-elle prendre à cet égard ?
Nous sommes tous d'accord pour dire que nous voulons pratiquer une agriculture à moindre impact environnemental et durable en termes de santé publique, éventuellement sans produits chimiques de synthèse. Le problème, je le répète, cependant, est de savoir quels intrants productifs permettent aux agriculteurs de produire suffisamment de nourriture, avec des normes de qualité élevées, tout en leur garantissant un revenu adéquat. À notre avis, grâce à la recherche et à l'innovation, c'est une équation qui peut être résolue pour atteindre ce que la FAO a identifié comme «l'intensification durable».

Le changement climatique pousse l'agriculture à être beaucoup plus efficace en termes d'utilisation d'un bien déjà rare comme l'eau, et plus encore dans les pays qui connaissent déjà intensément ce grave problème, comme l'Italie ou l'Espagne. Selon vous, quelles seraient les politiques hydrologiques à promouvoir au-delà des actions nationales et à assumer dans le cadre de l'Union Européenne?
Dans un contexte global qui voit la population mondiale croître de façon géométrique, avec les mêmes terres arables et avec un climat altéré par des émissions polluantes excessives, je ne vois qu'un seul moyen : renforcer notre capacité d'approvisionnement en eau dans des situations récurrentes de manque de précipitations et de diminutions conséquentes des réserves dans les aquifères. Le système actuel de réservoirs, tant en Italie que dans tout le bassin méditerranéen, n'est pas suffisant pour garantir l’approvisionnement en eau dans des conditions de sécheresse sévère, en raison du manque d'investissements mais aussi d'entretien des installations elles-mêmes. Le Plan de Relance, de Transformation et de Résilience (PNRR) et ses fonds représentent une opportunité unique à cet égard et nous espérons qu'elle ne sera pas gâchée, pour des raisons idéologiques ou même bureaucratiques.

En interne et en tant qu'observateur privilégié de la politique agricole de votre pays, quelle est votre opinion sur la mise en œuvre de la nouvelle PAC en Italie ? Le Plan stratégique national italien a-t-il été bien accepté par le secteur ou est-il également critiqué, comme dans le cas espagnol ?
La nouvelle politique agricole commune qui est entrée en vigueur cette année, et qui nous accompagnera tous, agriculteurs et consommateurs, jusqu'en 2027, garantit des ressources financières pratiquement inchangées : en Italie, on parle de 7,3 milliards d'euros par an qui seront utilisés pour pratiquer une agriculture plus sélective, qualitative, orientée vers la transition écologique et la durabilité sociale. Mais rappelons que la PAC, revue et corrigée, après plus de 60 ans de « carrière », n'est pas gravée dans le marbre et peut être refaçonnée en cours de route. Son application au niveau national, tant en Italie qu'en Espagne, soutiendra en tout cas les agriculteurs les plus vertueux : le temps des pluies d'aides est révolu ».

Source: agronegocios.es
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