Le 9 octobre dernier, la Chambre de Commerce de Parme a repris ses cotations pour les produits dérivés de tomate issus de la nouvelle campagne 2020.
Les cotations en Euro des produits « campagne 2020 » affichent des hausses qui s’étagent de 4% à près de 16%, en fonction des segments considérés. La progression d’ensemble confirme les tensions qui s’exercent au niveau de l’offre, alors que les résultats – encore provisoires – de récolte à l’échelle mondiale en 2020 restent modestes au regard des besoins de consommation et de stocks.
Pour l’entreprise Rosso Gargano, « la demande pour les dérivés de tomate dépasse l’offre, et l’avenir de la tomate de transformation après la pandémie sera caractérisé par une évolution du prix des produits finis. L’exercice actuel s’achève, et les coûts industriels sont plus élevés, notamment en raison d’une baisse des rendements. »
Selon une analyse que partagent d’autres sources industrielles, Giuseppe Stasi, directeur des ventes de Rosso Gargano, explique que « le vrai problème sera de pouvoir satisfaire la demande de la distribution de détail, compte tenu du fait que la demande dépasse les quantités de produits disponibles. Cette année, la saison de la tomate de transformation dans la région des Pouilles a été marquée par des éléments difficiles à prévoir, causés par la pandémie pendant l’étape initiale des plantations. Ces opérations ont été retardées, ce qui a reporté tout le calendrier de production. Puis nous avons connu des problèmes d’approvisionnement en eau, suivis de pertes dans les champs en raison des pluies et de la grêle en début août. Les rendements par hectare ont été réduits de moitié. Il en résulte que la demande va dépasser l’offre. »
Les cotations de ce mois d’octobre 2020 s’inscrivent presque en droite ligne dans le prolongement des raffermissements enregistrés à l’issue des trois dernières saisons, et portent le niveau de prix du double-concentré CB italien (pris à titre d’exemple) à plus de 860 EUR/tonne, soit près de 8% au-dessus de la cotation d’ouverture d’octobre 2019 et près de 15% au-dessus de la moyenne des trois « ouvertures » précédentes.
Le raffermissement des prix des dérivés de tomates à l’échelle européenne est un élément rassurant pour l’avenir, même si les niveaux atteints restent parfois en deçà des meilleures cotations enregistrées en 2014 et en 2008, et s’il s’exprime dans un contexte d’élévation des coûts, tant pour la production agricole que pour l’industrie de transformation. Néanmoins, au seuil d’un exercice à propos duquel il est difficile de savoir s’il sera ou non porteur de consommation et donc de profit, plusieurs sources industrielles considèrent que l’embellie, même si elle n’est pas spectaculairement décisive en termes de rentabilité, offre des opportunités de consolidation pour mieux appréhender les défis des saisons à venir.
En tout état de cause, la conjugaison des différents paramètres commerciaux, industriels et agricoles que constituent la dynamique positive actuelle des prix dans un contexte de demande probablement croissante et de production relativement mesurée, laisse penser que la filière mondiale se positionne en cette sortie de campagne 2020 dans l’une de ses phases « optimistes » du cycle décrit par Martin Stilwell (voir ci-dessous et notre article en annexe). Beaucoup d’inconnues et d’hypothèses subsistent concernant le déroulement et l’issue de l’exercice 2020/2021, qui débute, semble-t-il, sur des bases plus satisfaisantes en termes de prix que les années passées. C’est justement le bon moment pour mettre en œuvre les enseignements tirés des précédents épisodes similaires.
Quelques données complémentaires
Expression des cotations annuelles italiennes d’ouverture en dollar US.
Le cycle d’adéquation Production/Consommation de Martin Stilwell
Inspiré de la Conférence de Martin Stilwell, Conférence Tomato News d’Avignon en mai 2019
Source: Camera Commercio Parma