A l’intersection entre l’UE occidentale et l’UE orientale…
Au sortir d’une période de très faible activité entre 2010 et 2014, la filière hongroise de tomate d’industrie a transformé une quantité annuelle moyenne d’un peu plus de 100 000 tonnes métriques (mT) sur l’ensemble des huit dernières campagnes (2015-2021) ; elle prévoit de traiter environ 100 000 mT de tomate en 2022.
Parallèlement à la transformation effectuée par les entreprises nationales, la Hongrie importe différentes sortes de dérivés de tomate pour répondre à la demande domestique. Les quantités importées ont beaucoup varié ces dernières années au gré des résultats des campagnes de récolte, mais restent globalement assez faibles ; en 2021, les quantités mobilisées de janvier à décembre se sont élevées à 3 900 mT pour le secteur des purées concentrées, 3 700 mT sur celui des conserves et 9 700 mT sur celui des sauces et ketchup.
La période comprise entre 2010 et 2014 a correspondu avec un creusement rapide du déficit de la balance commerciale hongroise des dérivés de tomate, qui s’est traduit par un alourdissement de la facture des importations jusqu’aux environs de 20 millions USD. La relance de l’activité de transformation en 2014/2015 a momentanément réduit cette charge, qui s’est ensuite à nouveau progressivement dégradée : en 2021, la valeur des importations nécessaires à la satisfaction de la consommation domestique s’est élevée à près de 24 millions USD.
La balance hongroise des échanges de dérivés de tomate peut se résumer en un déséquilibre marqué entre les importations en provenance des pays de l’UE occidentale et les exportations destinées aux pays de l’UE orientale. Ce dernier volet de l’activité hongroise concerne des flux de marchandises – principalement des concentrés de tomate et des sauces – expédiées vers la Pologne, la Roumanie ou encore la Slovaquie, et quelques autres pays connus pour importer des quantités notables de dérivés de tomate ; inversement, en dehors de l’Italie et dans une moindre mesure du Portugal, de l’Egypte et de la Grèce, la liste des pays fournisseurs du marché hongrois inclut essentiellement des pays seconds transformateurs, parmi lesquels les Pays-Bas, l’Allemagne, la Belgique et l’Autriche figurent en bonne place.
La composition des importations met en évidence une dépendance chronique et importante sur les secteurs des conserves et plus encore des sauces, qui ont respectivement motivé près de 24% et près de 75% de la dépense hongroise en moyenne sur les trois dernières années ; les importations de concentrés, en revanche, en forte croissance entre 2011 et 2014, ont laissé la place aux productions nationales et n’ont représenté qu’un peu moins de 2% de la dépense moyenne sur la même période.
L’ensemble de la demande hongroise en dérivés de tomate peut être approximativement estimé aux environs de 110 000 tonnes métriques équivalent tomate fraîche sur les six dernières années ; sur cette base, l’activité nationale de transformation peut être considérée comme répondant à un peu plus de 93% de la consommation domestique.
La population de la Hongrie s’élève aux environs de 9,7 millions d’habitants, mais tend actuellement à diminuer.
Note :
Le XVème Congrès Mondial de la Tomate d’Industrie se tiendra en Hongrie en 2024. L’annonce officielle en a été faite le 25 mars 2022 en clôture du XIVème Congrès, organisé sous forme virtuelle à San Juan par la filière argentine de transformation de la tomate.
Quelques données complémentaires
Evolution des quantités transformées par la filière hongroise au cours des deux dernières décennies.
Evolution de la balance hongroise des concentrés de tomate : la période 2011-2016 est nettement déficitaire et, en dépit d’une amélioration sensible, la balance avec l’Italie reste chroniquement négative.
La reprise de l’activité hongroise après 2015 a principalement permis de rétablir des flux d’exportations de concentrés sous les codes 20029031 et 20029091 ; toutefois, le déséquilibre observé sur les produits sous codes 20029019 et 20029039 s’est maintenu et se creuse régulièrement depuis 2010.
Evolution de la balance hongroise des sauces et ketchup : les ventes de produits à la Romanie et à la Croatie ne contrebalancent pas les achats effectués auprès des filières autrichiennes, polonaises, italiennes, allemandes, néerlandaises, etc.
Sources: TDM, WPTC
