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News

Plastiques biodégradables : pratiques agricoles, cycle de vie et cadre législatif (2)

18/09/2020 - François-Xavier Branthôme - Read in English
(Partie 2)
 
  Impact sur le rendement :
Dans un rapport intitulé « Effet du paillis biodégradable sur la lutte contre les mauvaises herbes » en 2010, Anzalone et al. à Saragosse ont signalé une différence statistiquement significative dans les essais sur le terrain étalés sur trois ans (2005/2008) entre +216% (sur la base de 35,5 mT/ha pour le sol nu) et 290% (95,2 mT/ha pour le paillis). Il est difficile d’expliquer de tels écarts ; il s’agit de résultats obtenus sur un seul essai, avec des parcelles élémentaires de petite taille. Cependant – et c'est un argument courant dans les pratiques commerciales – les films de paillis sont considérés comme donnant un rendement supplémentaire d'environ 15% ; cette valeur est généralement intégrée dans les calculs de rentabilité.
 
Qualité de la récolte : 
Il est évident et observé en maintes occasions par les producteurs et les techniciens que la récolte sur un paillage est moins abimée et plus saine que lorsque les fruits sont en contact avec le sol ; elle est aussi parfois mieux considérée et valorisée par l'industrie qui réceptionne des lots plus propres.
 
Précocité : 
Des gains de 10 à 15 jours en moyenne sont les durées les plus fréquemment citées par les producteurs et les transformateurs. Les usines peuvent alors travailler pendant une période plus longue qui compense le surcoût à l’investissement par rapport à une culture sans paillage.
 
Contrôle des mauvaises herbes :
L’étude d'Anzalone et al. (2010), initialement consacrée à ce point particulier, a mis en évidence une réduction du poids sec de mauvaises herbes dans le cas d’un paillage biodégradable, comparé au résultat obtenu sur sol nu. À ce titre, il importe de noter que les films biodégradables, par leur capacité à limiter le développement des mauvaises herbes, peuvent apporter une solution au défi que représente la probable interdiction à partir de 2020 dans l'UE de la fluorochloridone, principe actif de l'herbicide anti-germinatif « Racer Me ».
Aucune information n'a été rapportée concernant l'impact sur l'irrigation, mais il est concevable qu’une forte compétition pour l’eau oppose généralement les plants de tomate et les mauvaises herbes présentes, de sorte qu’une réduction de la population d’adventices a le double avantage de faciliter l’accès de la culture à l’eau et de réduire la demande, permettant ainsi de diminuer l’apport en irrigation.
  Économie d'eau :
De simples observations rapportées par les producteurs montrent que l’économie d'eau peut être constatée visuellement en raison de la réduction de l'évaporation, même si un développement plus important de la canopée au début de la culture peut induire une transpiration plus élevée, comme l'a signalé Cosme Argerich (INTA, Institut national de technologie agricole) en Argentine. Les chiffres les plus fréquents dans la littérature pertinente considèrent que l'économie d'eau est d’environ 20 à 30% avec les films de paillage par rapport à la culture en sol nu.
 
Impact économique :
Les experts du secteur estiment ainsi que les gains peuvent atteindre de 10 à 15% en termes d’amélioration des rendements agricoles, jusqu’à 10 ou 15 jours en termes de précocité et jusqu’à 20 ou 30% en termes de réduction de la dépense en eau (hors mise en œuvre de la micro-irrigation). Ultime avantage du paillage biodégradable, l’exploitant s’affranchit des opérations de ramassage, obligatoires avec le paillage traditionnel, dont le coût (main d’œuvre, équipement, etc.) représente jusqu’à 40% du coût total d’utilisation. Le prix à la tonne du paillage biodégradable est trois ou quatre fois plus élevé que celui du paillage conventionnel. Cependant, les épaisseurs mises en œuvre en culture (20µ à 25µ en conventionnel, contre 12µ aujourd’hui en biodégradable standard, voire 8µ et même 6µ pour certaines applications) ramènent les coûts d’utilisation des paillages biodégradables à des niveaux compatibles avec les grandes cultures industrielles.
 
Les données ci-dessous proviennent de discussions directes avec les producteurs lors d'une journée portes-ouvertes avec les producteurs et les techniciens d’Estrémadure.
 
Europe : schémas volontaires et législation
Compte tenu des enjeux économiques et environnementaux liés à ce segment de l’activité agricole, l’Union Européenne étudie l’opportunité de légiférer en matière de plastiques agricoles comme elle l’a fait en matière de plastiques d’emballages. Elle a souhaité impliquer les associations professionnelles dans sa démarche, notamment l’APE Europe (Agriculture, Plastics, Environment Europe), dont les activités dans plusieurs pays d’Europe visent à promouvoir la collecte et le recyclage des plastiques usagés. Dans une dizaine de pays européens, des systèmes spécifiquement dédiés existent déjà (France, Allemagne, Irlande, Islande, Norvège, Suède, Belgique, Luxembourg) ou sont en phase de démarrage (Espagne et Royaume-Uni). En France, pays européen le plus avancé sur le sujet, sont collectés les films, ficelles, filets, filets de protection paragrêle et gaines souples d’irrigation, avec des études en cours pour intégrer les filets anti-insectes et les films non-tissés contre le gel.
 
Les tenants de ces démarches volontaires souhaitent préserver la dynamique actuelle en affirmant la prééminence des résultats tangibles obtenus par la profession (75% de taux de collecte et 80% de taux de recyclage début 2020 en France, par exemple) par rapport aux objectifs « politiques » envisagés par le législateur. À l’heure du « plastic bashing », alors que les citoyens européens sont inquiets pour le futur de la planète et pour l'alimentation d'une population croissante, les autorités publiques, partout dans le monde, s'investissent au travers de lois et de règlements pour résoudre l'impact environnemental négatif du plastique. Les plasticulteurs européens, conscients depuis longtemps de cette situation, contribuent depuis plus de 20 ans déjà à la mise en place de solutions dans leur domaine d'expertise – le plastique utilisé en agriculture. II en va de la pérennité et de la compétitivité de la production agricole, de notre environnement et de notre activité économique.
 
L'APE Europe, la voix des plasticulteurs européens
Après la publication de la Stratégie européenne des plastiques, parue en janvier 2018, suivie de la directive sur les plastiques à usage unique, la Commission européenne a lancé les travaux de la Circular Plastics Alliance (équivalent de la Feuille de route de l’Économie circulaire européenne) qui visent à intégrer 10 millions de tonnes de PCr (« post consumer recycled » fabriqué à partir de plastiques usagés) dans les nouveaux produits. Elle se penche désormais sur la question des plastiques utilisés en agriculture, l'empreinte carbone, l'impact sur les sols, la gestion de la fin de vie, l'intérêt des produits biodégradables. L'APE Europe (l'association professionnelle européenne qui regroupe 80% du marché) a été créée spécifiquement pour prendre en compte ces sujets et les partager avec le plus grand nombre.
Les industriels de l’APE Europe considèrent de leur responsabilité de développer, appliquer et diffuser le plus largement possible les solutions pour un bilan plastique neutre pour les utilisateurs. C’est la raison pour laquelle l’APE Europe publie en 2020 « La Stratégie Européenne de la Plasticulture » afin de partager son expérience et ses objectifs. Ce document, en s'appuyant sur les résultats déjà obtenus par les plasticulteurs européens en matière de collecte, recyclage et incorporation de granules régénérés dans leurs produits, entend également fournir aux responsables des politiques publiques les références et les éléments d’appréciation nécessaires à l'élaboration d'une législation adaptée à la spécificité agricole. En effet, les expériences européennes existantes, dans un cadre volontaire, donnent souvent des résultats au-delà des objectifs recherchés. Ils répondent aux exigences de la législation, dans le cadre de la responsabilité élargie du producteur (REP) qui est partagée entre les acteurs économiques : agriculteurs, distributeurs et transformateurs. II reste cependant des zones où, faute d'une organisation pérenne des collectes, les agriculteurs n'ont pas encore accès aux services d'une filière de collecte assurant de manière permanente la gestion de leurs plastiques agricoles usagés. La nouvelle législation à venir devra s'attacher à résoudre cette question en impliquant tous les acteurs dans la gouvernance du programme.
 
Agriculture durable et production alimentaire efficace
De nombreux agriculteurs du monde entier ont utilisé des films rembourrés en polyéthylène (PE) dans la culture des tomates de transformation, le légume le plus cultivé au monde, afin d'augmenter les rendements, car ils permettent de contrôler les mauvaises herbes, la température du sol et la consommation d'eau. Cependant, bien que les films rembourrés doivent être retirés du sol à la fin de la récolte, il est souvent impossible de les éliminer complètement et, comme ils ne sont pas biodégradables, les particules en excès s'accumulent dans la terre.
 
Pour résoudre ce problème, la société BASF propose aux producteurs de tomates un plastique biodégradable pour films aiguilletés à base de polybutylène adipate-téréphtalate (PBAT) ecoflex® et d'autres polymères biodégradables obtenus à partir de matières premières renouvelables. Ce nouveau matériau augmente non seulement le rendement des cultures horticoles de 15% à 50% mais – puisqu'il est biodégradable – il ne laisse pas non plus de résidus contaminants. En plus de réduire la consommation d'eau et d'améliorer le contrôle des mauvaises herbes, ce matériau permet aux cultures d'être plus résistantes aux maladies fongiques, d'être récoltées plus tôt, d'obtenir une meilleure qualité, d'enregistrer un indice Brix plus élevé et d'être plus homogènes. Il en résulte qu'une agriculture durable peut aller de pair avec une production alimentaire efficace, avec des rendements plus élevés et une qualité supérieure.
 
Une étude de l'ETH Zürich, en Suisse, a montré que les plastiques fabriqués avec du PBAT peuvent servir de nourriture aux microbes du sol, comme les bactéries et les champignons. Cela signifie que le PBAT se dégrade de manière naturelle et, contrairement au PE, il disparaît du sol. Par conséquent, les films rembourrés biodégradables qui restent dans le sol contribuent à améliorer la qualité du sol, le développement des racines et la croissance des plantes. Ce matériau est le premier matériau certifié biodégradable sur le terrain selon la norme européenne DIN EN 17033. L'utilisation de tels films rembourrés est également acceptée en agriculture biologique dans de nombreux pays.
« Nous proposons notre soutien aux agriculteurs de nombreux pays pour qu'ils utilisent des films aiguilletés fabriqués à partir de ce matériau », a déclaré Dirk Staerke du Département de BASF de la commercialisation des biopolymères pour l'agriculture. 
« Selon la FAO, jusqu'en 2050, la production agricole mondiale doit augmenter de 70% pour nourrir une population qui, d'ici là et selon les prévisions, aura atteint 9 milliards de personnes. Les plastiques biodégradables peuvent aider à surmonter ce défi sans laisser de résidus de contaminants dans le sol. »
 
La rédaction de Tomato News adresse ses remerciements à M. Olivier de Beaurepaire, Agronome BASF France et Responsable du comité technique des biodégradables du CIPA, et M. Xavier Ferry, Comité international des plastiques en agriculture (Assistant du Secrétaire général), pour l’aide apportée à la documentation et à la rédaction de cet article.
 
Quelques données complémentaires
 
 
Sources : Entretiens, N° 139 de Plasticulture, FreshPlaza
 
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