Sur la période de vingt ans qui s’est écoulée de 1997 à 2016, la balance brésilienne des dérivés de tomate n’a été – faiblement - excédentaire que sur une durée de huit ans, de 2001 à 2008, pendant laquelle la filière locale de transformation a exporté des quantités non négligeables de concentrés et quelques tonnages moindres de sauces. Avant 2001 et depuis 2009, le Brésil a affiché un déficit chronique de sa balance « tomate », essentiellement fondé sur des importations assez importantes de concentrés : on observe cependant une tendance à la stabilisation - voire à l’amélioration - des bilans annuels depuis quatre ans, avec un déficit passé de près de 320 000 tonnes métriques (équivalent matière première) en 2013 à moins de 152 000 mT l’an dernier, et une moyenne annuelle de l’ordre de 180 000 mT sur les huit dernières années.



L’essentiel du déficit de la balance commerciale brésilienne des dérivés de tomate est lié aux importations de concentrés.

Ce léger mieux, dont la pérennité reste à confirmer dans les années à venir, s’est construit dans un contexte de croissance de la demande nationale et de la production transformée : sur les vingt dernières années, les quantités traitées par la filière brésilienne ont progressé au rythme annuel moyen de 1,5%, de 1,1 million mT en 1997 à 1,45 million mT en 2016 ; cette croissance légèrement trop rapide de l’activité agro-industrielle par rapport au développement de la consommation domestique (estimée à 0,5% par an, de 1,46 millions mT en 1997 à 1,60 millions mT l’an dernier) a débouché sur des variations importantes des flux et de la balance ; de fait, les volumes transformés devraient faire l’objet cette année d’un léger ajustement à la baisse (1,4 millions mT programmées pour la récolte 2017).
 
L’embellie enregistrée sur le plan des quantités se traduit par une réduction substantielle de la dépense brésilienne : le déficit de la balance, qui avait représenté jusqu’à 48 millions USD en 2010 et même 52 millions USD en 2013, ne s’est élevé en 2016 « qu’à » 27 millions USD (dont un large quart consacré aux approvisionnements en conserves de tomate). 



Les exportations brésiliennes sont destinées au Paraguay, à la Bolivie, à l’Uruguay et à la Colombie voisins, et mobilisent des quantités peu importantes (moins de 2 000 mT de concentrés et tout juste 2 500 mT de sauces l’an dernier).
 
Inversement, le marché brésilien constitue une place incontournable pour les acteurs de la région proche comme pour les opérateurs globaux : en 2016, les concentrés chiliens (8 950 mT), US (6 100 mT), péruviens (2 300 mT) mais aussi italiens (3 250 mT) et chinois (1 200 mT) ont représenté la majeure partie des approvisionnements brésiliens sur ce secteur ; avec près de 10 700 mT de conserves livrées au Brésil, l’Italie n’a laissé que peu de place à la concurrence argentine (moins de 2 000 mT) et espagnole (1 550 mT) ; enfin, l’Italie (1 700 mT) et les USA (800 mT) ont drainé l’essentiel des achats brésiliens de sauces, les autres acteurs régionaux (Chili et Mexique) ne représentant que quelques centaines de tonnes au total.