Australie : nette amélioration de la balance commerciale  
Depuis trois ans, la dépense australienne en dérivés de tomate importés diminue sensiblement. Estimé à plus de 113 millions USD en 2014, le montant de la « facture dérivés de tomate » n’a représenté qu’un peu moins de 91 millions USD l’an dernier : la baisse est due au recul important et progressif du déficit de la balance commerciale du secteur des concentrés de tomate ces dernières années (-57% depuis le pic atteint en 2011 avec 57 000 mT)) et, dans une moindre mesure, au léger tassement observé sur le secteur des conserves par rapport à 2015 (-12% sur les quantités). Cette amélioration est à rapprocher également de l’augmentation du niveau de l’activité de transformation observé ces dernières années, après la campagne catastrophique de 2011 qui avait vu les deux-tiers de la récolte détruits par des phénomènes météorologiques exceptionnels.
Au total, en 2016, les approvisionnements en conserves ont constitué le premier poste de dépense des importations australiennes, avec 46 millions de dollars US (en retrait de 17% par rapport aux trois années précédentes) ; ce secteur des importations coûte à lui seul plus que les deux autres secteurs réunis, puisque la valeur des achats extérieurs de concentrés n’a représenté que 23 millions USD l’an dernier (soit 17% de moins que sur la période 2013-2015) et que la dépense pour les importations de sauces ne s’est élevée qu’à 21 millions USD (en hausse de 2% par rapport aux trois années précédentes).



L’amélioration de la balance « concentrés », en quantités et en valeur, n’est pas le fait du hasard : depuis 20112, les exportations australiennes de concentrés ont enregistré un développement régulier, notamment vers la Thaïlande, le Japon, la Malaisie et le Vietnam, et atteint en 2017 un niveau record avec plus de 17 000 tonnes métriques exportées vers ces pays et quelques autres (Inde, Nouvelle Zélande, Taïwan) avec lesquelles elle entretient un excédent commercial croissant sur le secteur des concentrés. Le déficit reste en revanche chronique vis-à-vis de l’Italie, des USA, de la Chine et dans une moindre mesure de la Turquie, du Portugal et de l’Iran, même si les importations semblent s’être stabilisées depuis cinq ans autour d’un seuil voisin de 41 000 mT par an.
 
Après une croissance rapide entre 1999 et 2011, les importations de conserves ont sensiblement ralenti sur la période 2011-2015 et – effet du différend politico-commercial qui oppose l’Australie à l’Italie depuis plus de trois ans ? – marqué une véritable pause en 2016 avec une baisse de 13% des quantités (de 66 600 mT en 2015 à 58 200 mT l’an dernier). L’Italie détient 88% du marché (moyenne depuis 2007, 92% en 2016), les USA (4%) assurant avec la Turquie, la Nouvelle Zélande, la Chine et l’Espagne le reste des approvisionnements du pays sur ce secteur.



En résumé, les quantités de dérivés de tomate importées par l’Australie ont nettement diminué depuis 2011, mais le regain d’activité de transformation de la filière locale n’a pas progressé dans les mêmes proportions ; la capacité de la filière australienne à satisfaire la demande domestique a nettement re-progressé ces dernières années (44% en moyenne sur la période 2014-2016), après l’incident de 2011, sans toutefois revenir aux niveaux très élevés de la fin des années 90 (84%) ; au final, les estimations, même imprécises, de la demande en dérivés de tomate semblent indiquer que le niveau de consommation australien a diminué ces dernières années.



Quelques données complémentaires
En 2016, les achats de conserves ont drainé 51% de la dépense australienne totale, les approvisionnements en concentrés et en sauces ne représentant respectivement « que » 26% et 23% des 91 millions USD engagés dans les importations de dérivés de tomate.