Une plus faible récolte attendue par l'AMITOM en 2022
25/02/2022
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AMITOM
, Sophie Colvine
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2022 Season
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Au 24 février 2022, les membres de l'AMITOM estiment le volume de tomates qui sera transformé dans la région en 2022 à 17,4 millions de tonnes, soit une réduction de 8 % par rapport au volume final de 19 millions de tonnes transformé en 2021. Pour les 7 pays de l'UE, la prévision s'établit à un peu plus de 10 millions de tonnes, soit 13 % de moins que les 11,5 millions de tonnes de 2021.
Égypte
Le gel et le froid affectent sérieusement la couleur des tomates récoltées cet hiver, qui est très mauvaise, même si les rendements sont bons. De meilleures conditions en mars et avril devraient améliorer la couleur des tomates livrées. Le volume total attendu en 2022 est stable à 440 000 tonnes. Le prix moyen est de 80-85 euros/tonne.
Espagne
Pour le moment, on s'attend à une réduction drastique des volumes de - 60 % en Andalousie et de -30 % en Estrémadure en raison du manque d'eau. Les surfaces plantées sont encore incertaines car les décisions finales dépendront de la disponibilité en eau qui n’est pas claire à ce jour. Les premières estimations tablent sur 2,2 millions de tonnes, mais il y a encore des discussions sur le mode de distribution de l’eau disponible. Le gouvernement d’Estrémadure a donné la priorité à la culture de tomates pour l’accès à l’eau et cela pourrait signifier que 3500 hectares supplémentaires pourraient être plantés dans la région. Une augmentation des volumes de contrats est également possible en Andalousie s’il pleut dans les deux à trois semaines à venir. Le prix de référence a été convenu à 102 euros/tonne bord champ en Estrémadure, +30% par rapport à 2021, en raison de l’augmentation importante des coûts et du manque d'eau. Le coût du transport qui était en moyenne entre 5 et 10 euros en 2021 va également augmenter. En Andalousie, les producteurs préfèrent planter du coton qui représente un risque moindre que la tomate.
Pour l'instant, il est difficile de donner un chiffre mais la prévision pourrait être établie à 2,55 millions de tonnes mais en considérant que ce chiffre pourrait largement fluctuer.
France
La surface plantée en 2022 devrait être environ 2100 à 2200 hectares, soit similaire à celle finalement récoltée en 2021 (2560 hectares plantés en 2021) pour une production de 170 000 tonnes. Après deux mauvaises années pour les producteurs du sud-ouest en 2020 et 2021, il est difficile pour les transformateurs de cette région de contracter les volumes plus élevés qu'ils souhaiteraient transformer cette année. Dans les deux régions, la compétition avec les cultures alternative rend les négociations difficiles. Les prix seront d'environ 105 euros/tonne bord champ dans le sud-est et 90 euros/tonne dans le sud-ouest avec des primes de précocité, brix, ...
Grèce
La situation n'est toujours pas claire mais alors que la superficie devrait être similaire à l'année dernière dans le Sud, il y a de sérieux problèmes dans le Centre où les producteurs favorisent des cultures alternatives comme le coton et le blé, et donc les surfaces devraient être réduites. Par conséquent, la prévision n'est que de 380 000 tonnes. Les prix ne sont pas encore finalisés mais devraient se situer entre 105 et 110 euros livrés, soit une augmentation de 20% par rapport à 2021. Il n'y a pas de problèmes de disponibilité d'eau ou de météo pour le moment.
Hongrie
Il est difficile pour les transformateurs de contracter toute la surface qu'ils souhaitent en raison des cultures alternatives, et les surfaces devraient être similaires ou légèrement inférieurs à l'an dernier pour une production attendue de 100 000 tonnes environ. Les prix sont en hausse à environ 102-103 euros/tonne bord champ, avec des frais de livraison d'environ 12 euros/tonne. L'hiver a été très sec mais aucune pénurie d'eau n'est à prévoir.
Italie
Dans le Nord, aucun contrat n'a encore été signé, seulement les précontrats qui établissent les intentions des transformateurs sans prix. Les négociations vont continuer ces prochaines semaines pour tenter de les fixer, avec selon toute vraisemblance une augmentation par rapport au prix de base de 92 euros/tonne en 2021. Les producteurs demandent une augmentation de prix de plus de 15% et sont encouragés par les prix contractuels élevés annoncés en Espagne et au Portugal. On s'attend à ce que les surfaces soient réduites en raison de l'augmentation des coûts et des cultures alternatives. Les prévisions actuelles sont de 2,75 millions de tonnes, soit une réduction de 10 % par rapport à la récolte exceptionnelle de l'an dernier, principalement due à un rendement très élevé par hectare. Cet hiver a été très différent du précédent : jusqu'à présent, il a été doux et sec avec un déficit de pluie de 100 mm en Émilie-Romagne. Les hivers secs sont souvent suivis de printemps humides qui peuvent perturber la plantation et la planification générale.
Dans le Sud, là aussi, une réduction de 10 % du volume est attendue à 2,65 millions de tonnes, après une saison 2021 exceptionnelle avec des rendements élevés. Comme au Nord, les producteurs demandent une hausse de prix mais comme ils ont déjà perçu des prix très élevés en 2021 (105 euros pour les tomates rondes et 115 euros pour les tomates longues à peau entière départ champ), les industriels espèrent que la hausse sera limitée. Les coûts de transport sont supérieurs à 20 euros/tonnes pour les tomates des Pouilles et augmenteront également en raison de la hausse des coûts du carburant. Comme partout, les producteurs et les transformateurs sont affectés par toutes les augmentations de coûts (énergie, emballage, métal, …). Il n'y a pas de problème avec l'eau car le réservoir d'Occhito est à 160 millions de m3, inférieur à l'année dernière (190 millions de m3) mais toujours élevé.
La production totale de l'Italie devrait ainsi diminuer de 10 % à 5,4 millions de tonnes.
Portugal
Une récolte légèrement inférieure à celle de 2021 est attendue avec entre 1,4 et 1,5 million de tonnes car les rendements de l'année dernière ont été exceptionnels et il est difficile pour les transformateurs d'obtenir toutes les surfaces nécessaires en raison de cultures concurrentes. Il y aura quelques problèmes avec la disponibilité de l'eau, mais pas dans la même mesure qu'en Espagne. Les prix sont d'environ 100 à 103 euros par tonne livrée, contre environ 83 euros en 2021.
Russie
Les plans actuels prévoient une surface pouvant aller jusqu'à 7 500 hectares pour 600 000 tonnes de tomates transformées.
Tunisie
La prévision actuelle se situe entre 800 000 tonnes et 1 million de tonnes pour une surface comprise entre 16 000 et 17 000 hectares. La disponibilité de l'eau est un problème majeur cette année, en particulier dans la région nord-est du Cap Bon et certains réservoirs ne sont qu'à 35% de leur capacité. On espère que la situation s'améliorera d'ici mars afin que les producteurs puissent planter. Les négociations sur les prix n'ont pas encore commencé. Il y a un niveau élevé de stocks.
Turquie
En raison de la forte inflation (90 % en USD et 50 % en TRL depuis 2021) et de la hausse du coût des intrants, les agriculteurs hésitent à planter car il leur est difficile d'obtenir des financements pour la culture. La forte concurrence avec le coton joue également. En conséquence, on s'attend à ce que les surfaces plantées en tomates diminuent de 30 à 40 % dans le sud, avec peu de changement dans le centre et le nord du pays. Les prix des contrats sont doublés par rapport à 2021 pour atteindre une moyenne de 1400 TRL (livrés ou non selon les contrats, et avec variation selon les modalités de paiement) mais la moitié de la récolte n'est pas contractée et achetée sur le marché libre où les prix varient au cours de la saison. Il est trop tôt pour le confirmer, mais la production totale devrait diminuer de 10 à 15 % pour atteindre environ 1,9 à 2 millions de tonnes. Il y avait une bonne couverture de neige cet hiver, donc aucun problème d'eau n'est prévu.
Ukraine
Un volume de 900 000 tonnes est attendu cette saison, avec un prix d'environ 100 euros/tonne bord champ et environ 10 euros/tonne pour la livraison.
Source: AMITOM
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