Ukraine 2017/2018 : 54 000 mT de concentrés
Parmi les pays émergents cités ces dernières années ou derniers mois comme impactant la scène mondiale des échanges de dérivés de tomate, et plus particulièrement celle des concentrés, l’Ukraine occupe une place de premier rang, essentiellement due au caractère explosif de ses exportations.
Pratiquement absents du marché mondial il y a quinze ans, les exportations de produits ukrainiens se sont développées à partir de l’exercice commercial 2010/2011 sur la base de la demande russe, avant d’être contraintes par l’embargo russe de s’étendre à une zone géographique plus large à partir de 2014/2015 : ce léger ralentissement n’a pas empêché les ventes extérieures ukrainiennes de prospérer au rythme annuel exceptionnel de 14% sur les sept derniers exercices (près de 35% par an sur les quinze dernières années)).
La réorientation de l’activité extérieure ukrainienne s’est faite en direction de l’Europe occidentale, notamment de l’Union Européenne (qui a en outre contribué financièrement au développement de la filière de transformation locale) ; mais également en direction d’un nombre de plus en plus important de pays de l’Europe orientale, du Moyen Orient, d’EurAsie, d’Afrique du Nord, etc. : en 2017/2018, une large trentaine de pays ont acheté des dérivés de tomate ukrainiens, un nombre quatre fois plus important qu’en 2010/2011. Aujourd’hui, les principaux pays clients de la filière ukrainienne sont polonais (23 700 mT sur le dernier exercice, soit 44% des exportations ukrainiennes de concentrés), allemands (4 800 mT), égyptiens (3 300 mT), autrichiens, tchèques ou biélorusses (2 700 mT), émiratis, indonésiens, israéliens, etc.
Les ventes de concentrés assurent l’essentiel des revenus extérieurs de la filière ukrainienne, mais pas la totalité : en progression régulière à un rythme annuel proche de 12%, le chiffre d’affaire généré sur les marchés extérieurs a atteint près de 59 millions USD en 2017/2018, dont plus de 44 millions produits par le secteur des concentrés tandis que 14 millions environ provenaient des ventes extérieures de sauces. L’activité commerciale sur ce secteur est cantonnée à une sphère géographique proche : sur un total de 17 700 mT l’an dernier, les principaux débouchés ont été biélorusses (7 100 mT), géorgiens (2 200 mT), russes (2 100 mT) lithuaniens (1 700 mT) et moldaves (1 500 mT).
La filière ukrainienne doit l’essor exceptionnel de ses exportations des dernières années à une politique commerciale agressive, du type de celles pratiquées en leur temps par certains opérateurs chinois, portugais ou espagnols : le positionnement ukrainien, assez variable entre 2002/2003 et 2009/2010, a radicalement changé au cours des huit ou neuf derniers exercices commerciaux, pour se situer résolument dans la frange inférieure de la plage des prix mondiaux du concentré de tomate. Cette démarche, conjuguée à un développement express des quantités transformées et à la proximité avec des marchés demandeurs, explique probablement le succès rapide et le 10ème rang mondial des exportations ukrainiennes en 2017/2018.
Compte tenu de l’appel d’air provoqué sur les marchés proches par la grave contre-performance enregistrée en Iran cette année et par les difficultés rencontrées par les filières turques et chinoises, il n’est pas exclu que les exportations ukrainiennes progressent en 2018/2019 et se hissent un peu plus haut l’an prochain dans le classement mondial des pays exportateurs de concentrés.
Source : IHS, Tomato News
