Les échanges mondiaux ont progressé de 3% en 2020
À l’image des progressions annuelles enregistrés par les autres secteurs de notre filière et commentées ces dernières semaines (voir nos articles connexes), les importations mondiales de sauces et ketchup ont augmenté en 2020 de près de 3% par rapport à 2019 et de façon plus marquée encore de près de 5% par rapport à la performance moyenne des trois années précédentes (2017, 2018 et 2019).
En termes de tonnages, les chiffres collectés par Trade Data Monitor montrent que les importations annuelles ont mobilisé environ 1,436 million de tonnes métriques de produits finis l’an dernier, contre 1,396 million mT en 2019 et 1,373 million mT en moyenne sur la période 2017-2019.
Cette légère accélération en volume, vraisemblablement liée à la pandémie CoViD, s’est accompagnée d’une hausse notable en valeur, qui a atteint près de 7,5% par rapport à 2019 et 8,5% sur les trois années précédentes ; le gain en valeur a ainsi été plus marqué que la hausse des quantités, preuve d’une augmentation notable de la valeur unitaire des produits échangés, probablement imputable à l’accélération de la demande et à la raréfaction des produits. L’ensemble des marchandises échangées sur le secteur des sauces tomate en 2020 représente une valeur d’environ 1,89 milliard USD (ou 1,65 milliard Euro), contre un montant de 1,76 milliard USD (soit 1,54 milliard Euro) l’année précédente.
Les pôles fournisseurs historiques du secteur n’ont paradoxalement pas été les principaux bénéficiaires de ce regain d’activité ; exception remarquable dans un contexte commercial globalement porteur, les États-Unis - n°1 mondial des sauces et ketchup, n’ont exporté qu’un peu moins de 295 000 mT de produits l’an dernier (moins de 20% de parts du marché global en 2020), confirmant ainsi le ralentissement de leur dynamique extérieure amorcée en 2016/2017 ; la performance US a ainsi été inférieure l’an dernier de près de 38 000 mT (-11%) de produits finis à la moyenne réalisée sur la période 2017-2019.
A ce titre, il convient également de souligner la similitude de dynamique du n°2 mondial du secteur – les Pays-Bas, dont les performances annuelles déclinent également régulièrement depuis 2015/2016 : cependant, grâce à une infime amélioration de l’activité extérieure en 2020 et 236 000 mT exportées, les Pays-Bas sont parvenus à maintenir leur part à hauteur de 16% environ du marché global.
Ces changements dans les équilibres commerciaux se sont effectués au bénéfice des produits d’origine italienne (185 000 mT exportées, en hausse de 48 000 mT (+35%) par rapport aux trois années précédentes) et espagnole (95 000 mT exportées, en hausse de 17 000 mT (+22%) sur la période 2017-2019), pour ne citer que les plus marquants ; le Costa Rica, le Canada, la Belgique, la Russie, la Chine, le Portugal, l’Allemagne, et d’autres pays encore ont sensiblement amélioré leurs performances. Autre exception notable dans ce concert de hausses, les exportations britanniques (1,6% de part du marché mondial) ont reculé de plus de 4 300 mT (-18%) en 2020 par rapport au résultat moyen de la période 2017-2019.
Dans une répartition qui n’est pas sans rappeler celles des marchés destinataires de conserves de tomate, les principaux marchés importateurs de sauces tomate et de ketchup sont avant tout européens : en 2020, l’UE occidentale a drainé 36,5% des quantités échangées à l’échelle mondiale, l’UE orientale 7,5%, les pays d’Europe non communautaire (Royaume-Uni inclus) 16%. Cet ensemble européen a accueilli près de 850 000 mT de produits finis, soit à lui seul plus de 60% des quantités mouvementées à l’échelle mondiale.
D’autres régions ont également constitué des débouchés stratégiques : il s’agit, sans surprise, de l’Amérique du Nord (Etats-Unis et Canada) et de l’Amérique Centrale (principalement représentée par le Mexique et le Guatemala).
Les importations de ces cinq régions ont accueilli à elles seules plus de 1,175 millions mT de sauces et ketchup l’an dernier, soit plus de 82% du total des quantités mobilisées (1,436 million mT).
De fait, cinq pays drainent à eux seuls pratiquement la moitié des flux mondiaux : le trio de tête mondial des achats de sauces et ketchup est composé des mêmes pays que pour les importations mondiales de conserves (Royaume-Uni, Allemagne et France), complété du Canada et du Mexique (voir les infos complémentaires en fin d’article).
Avec plus de 182 000 mT importées, le marché britannique a creusé le déficit commercial de sa balance « sauces tomate » de plus de 5 800 mT de produits finis en 2020, et s’est acquitté d’une facture annuelle d’un montant de 192 millions USD environ. Ce montant est inférieur à celui de l’Allemagne, dont la dépense s’est élevée l’an dernier à près de 212 millions USD, pour des importations d’environ 149 000 mT, soit 9 000 mT de plus qu’en 2019.
Inversement, la France a sensiblement réduit le déséquilibre de sa balance « sauces et ketchup) : les achats français de 2020 n’ont pas dépassé 143 000 mT (contre 163 000 mT l’année précédente), pour une dépense qui a avoisiné 199 millions USD. Le Canada, pour sa part, a investi plus de 166 millions USD pour approvisionner un peu plus de 136 000 mT de produits finis en 2020, réduisant ainsi de façon significative le déficit de sa balance « sauces tomate ».
A près de 81 000 mT sur l’année, les importations mexicaines de sauces et ketchup ont fortement augmenté en 2020, de sorte que le déficit de la balance commerciale du secteur a littéralement bondi l’an dernier, passant de 33 000 mT en 2019 à 55 000 mT en 2020. La dépense mexicaine pour les approvisionnements en sauces a représenté environ 46 millions USD, en léger retrait par rapport aux 49 millions engagés en 2019.
Quelques données complémentaires:
Les quinze principaux pays importateurs de sauces tomate & ketchup
Source: Trade Data Monitor
