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News

Portugal : La qualité a un coût

11/10/2018 - François-Xavier Branthôme - Read in English
Adapter la culture de la tomate d'industrie au changement climatique

Adapter la culture de la tomate d'industrie au changement climatique n'est pas une tâche facile pour les producteurs : les exigences de l'industrie, notamment en termes de couleur, mais aussi de brix, sont de plus en plus élevées et le développement de la culture est un travail de longue haleine. Pour autant, des agronomes portugais travaillent en permanence pour améliorer encore la qualité reconnue de la production nationale. 
 

Cette année, les surfaces dédiées à la tomate d’industrie ont nettement diminué au Portugal, comme dans plusieurs autres pays européens (voir notre article du 2 juillet et les situations bimensuelles de campagne). De plus, le développement des cultures a été tardif, "parce que les pluies persistantes de mars et avril n'ont pas permis la mise en place des cultures selon le programme et l’importance prévus et que le développement des plantes a été retardé par le froid », expliquent les producteurs. Certains producteurs n’ont terminé leurs plantations qu’aux tous premiers jours de juin, et ces opérations n’ont pu se dérouler que sur une durée excessivement réduite par rapport à la normale.

Des marges trop étroites ?
Pourtant, malgré ces conditions difficiles, la recherche se poursuit, pour faciliter et garantir l’obtention d’un produit – la tomate fraîche destinée à l’industrie – de qualité ; pour reprendre les propos des producteurs, « l’exigence la plus importante des industriels est la couleur, qui est valorisée à partir de 2,10 » mais pour laquelle « l’idéal se situe entre 2,40 et 2,50 » ; la teneur en matière sèche (°Brix) est également un critère essentiel, avec un objectif moyen de 5,5, et la richesse en lycopène commence à être appréciée. L’enjeu principal, pour les producteurs, n’est pas tant la valorisation par l’industrie de transformation en fonction de la couleur ou du Brix, mais bien les pénalités encourues lorsque les valeurs de couleur ou de Brix sont basses, voire le rejet des lots si ces valeurs n’atteignent pas certains seuils.
Comme l’expliquent les producteurs, il est très difficile de concilier ces deux exigences, lorsque « les variétés riches en couleur sont faibles en Brix et vice versa. […] Nous n’avons pas eu beaucoup de problèmes l’année dernière, mais nous n’avons obtenu qu’une moyenne de 2,10 (couleur) simplement à cause des attaques d’acariens et de mouche blanche sur quelques parcelles, qui ne laissent pas la plante aller au bout de son cycle de production. […] Produire des tomates qui satisfont aux exigences des normes minimales requises par l'industrie n'est pas rentable, et même lorsque nous obtenons des valeurs moyennes, c'est juste ». La qualité attendue par l’industrie de transformation nécessite un investissement élevé en culture, estimé aux environs de 7 500 Euros par hectare par les Organisations de Producteurs portugais en 2018, et en constante augmentation selon elles tandis que le prix de la tomate tend à diminuer.

Cette pression s’exerce dans un contexte de forte demande de la filière en termes de qualité, et les producteurs déplorent que les substances actives autorisées pour les différents traitements phytosanitaires soient de moins en moins nombreuses et coûtent de plus en plus cher : « parce que les marges sont trop étroites, certains producteurs prennent le risque d’attendre deux ou trois jours avant d’appliquer un traitement dont le coût peut s’élever aux environs de 90 Euros, l’équivalent d’une tonne de tomate ».

Ajuster les apports aux stricts besoins de la plante
Pour gérer au plus près la culture, certains producteurs disposent dans leurs parcelle de sondes d’humidité et travaillent en collaboration avec des entreprises extérieures qui procèdent aux analyses tous les quinze jours ou, en fonction des circonstances, chaque semaine voire chaque jour. 
 
Certains d’entre eux exploitent également les informations issues des cartes NDVI (Normalized Difference Vegetation Index - Indice de végétation normalisé par différence) qui permettent d'identifier une variabilité spatiale et temporelle de la vigueur végétative d’une culture. Les OP effectuent de leur côté divers tests en laboratoire, dans le cadre de la certification Global GAP.

Concernant l’amendement des cultures, les producteurs expliquent qu’ils utilisent des engrais solides dans les premiers stades de développement, qui sont ensuite remplacés par la ferti-irrigation tout au long et jusqu’à la fin de la culture. Pour ce poste, comme pour la lutte contre les ravageurs ou le désherbage, le nombre de traitements et les doses utilisées varient en fonction des années et dépendent des besoins de la culture, de la nature des sols, de la pression sanitaire, etc.
Les producteurs qui exploitent leurs propres terres recherchent en permanence des cultures alternatives susceptibles d’assurer les rotations avec la tomate d’industrie ; cet objectif soutenu par les OP a permis de développer les cultures d’arachides, le tournesol, de pomme de terre et de patate douce. Pour les mêmes raisons, certains producteurs ont décidé cette année de laisser des parcelles en jachère : « nous sommes convaincus que cela fonctionnera. Sur certaines parcelles, nous espérons que le ray-grass ou les légumineuses aideront à lutter contre le développement fungique dans le sol, de façon à faciliter une meilleure installation des cultures l’année suivante et à réduire les dépenses en pesticides ». Pour les producteurs qui exploitent des terres louées, « la difficulté consiste à trouver des surfaces disponibles dans la mesure où les meilleures terres sont déjà occupées par des cultures ».

2018 : OP et industrie d’accord pour réduire les surfaces
Mi-septembre, l'Institut National portugais de Statistique (INE) a confirmé les prévisions qui annonçaient une réduction d'environ 26% des surfaces plantées en tomate d’industrie, passées de 19 600 hectares en 2017 à un total de 14 400 hectares cette année, les valeurs les plus faibles enregistrées depuis 2013.
Selon l'INE, « cette baisse est, essentiellement, la conséquence d'une campagne très difficile sur le plan phytosanitaire l’an dernier, avec de fortes attaques de mouches blanches et d’acariens », qui ont découragé un grand nombre de producteurs et « poussé ceux qui se sont maintenus dans l’activité à réduire les surfaces installées »
A ce sujet, Gonçalo Escudeiro, directeur de Torriba – une OP dont la production est principalement destinée au groupe Kagome (HIT (Italagro et FIT)), souligne que cette baisse des quantités transformées « était une nécessité, avec des entreprises de transformation confrontés à des excédents de stocks de concentrés de tomate après les deux grosses campagnes de 2014 et 2015, et des prix en forte baisse » pour ce produit qui reste « une marchandise de base dans un marché très global ». Des rencontres ont eu lieu, avant la conclusion des contrats, entre les industries de transformation et une quinzaine d’OP, afin de « définir une stratégie commune pour valoriser la filière […] et adapter l’offre aux marchés dans un contexte d’excédents ».
Ces réunions ont également été « l’occasion d’évoquer les problèmes phytosanitaires et le manque de matières actives pour lutter contre certains des parasites qui avaient touché les cultures en 2017 » et d’introduire une demande auprès de la DGAV (Direcção-Geral de Alimentação e Veterinária) pour obtenir des autorisations exceptionnelles sur des matières actives alternatives permettant de contourner les résistances.

Pour Gonçalo Escudeiro, « la filière portugaise doit avoir une stratégie propre, qui lui permette de défendre la qualité que lui vaut sa proximité avec l’Atlantique. […] Nous devons donc miser sur cette qualité et non sur la production de masse, ni baser la vente du produit sur la seule logique du prix ».

Pour l’OP Torriba, la tomate d'industrie représente environ 50% de l’activité. Son directeur souligne la nécessité de mieux gérer le risque, qui « augmente avec l'instabilité climatique croissante » ; Gonçalo Escudeiro ajoute qu’ « avec des marges très faibles, il n'y a pas de place pour le risque ». A ce titre, « l'État doit être à nos côtés, en investissant dans des dispositifs efficaces de gestion de crises, au sein desquels les assurances-récolte constituent un élément-clé. […] Cela progresse : il y a cinq ans, seuls 5% environ des producteurs de tomate étaient assurés alors qu’ils sont environ 80% aujourd’hui. Mais certaines situations restent en dehors des couvertures habituelles des risques, comme les pluies persistantes que nous avons eues en mars – qui nécessitent effectivement une intervention plus importante de l’Etat ».
De nombreux responsables soulignent aujourd’hui la nécessité d’une assurance-rendement et l’importance de la mutualisation dans l’assurance des activités agricoles.

Source : vidarural.pt
 
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