La valeur des importations globales pourrait dépasser le seuil de 6,6 milliards USD en 2022.
Au cours des trois dernières années, la pandémie Covid a provoqué une accélération de la consommation de dérivés de tomate et entraîné un assèchement quasi-total des stocks ; dans le même temps, la filière de transformation mondiale n’a pas été en capacité, pour diverses raisons, notamment de nature climatique, d’accroître les quantités produites et de faire face à la demande. Cette situation inédite a eu pour conséquence une augmentation spectaculaire des cours mondiaux des produits à base de tomate, observable dans tous les secteurs de la filière. De fait, la progression relativement lente de la valeur totale des produits échangés chaque année, qui évoluait autour d’une moyenne proche de 5,2 milliards USD depuis une dizaine d’années, a laissé la place à une véritable envolée qui a porté la valeur annuelle totale des produits importés en 2021 à près de 6,4 milliards USD ; si la tendance enregistrée sur le premier trimestre 2022 devait se maintenir, la valeur des importations globales pourrait dépasser le seuil historique de 6,6 milliards USD en 2022.

Sur la période de trois ans considérée, l’Allemagne a confirmé le rang de premier marché mondial d’importation (en valeur) qu’elle détient depuis environ six ans ; la valeur des approvisionnements allemands en dérivés de tomate s’est élevée en 2021 à plus de 808 millions USD (environ 680 millions d’Euros), en progression de 11% par rapport à 2020, de 21% par rapport à la moyenne des trois années précédentes (2018-2020) et de 28% par rapport à la période de trois ans qui a précédé la pandémie Covid (voir les informations complémentaires en fin d’article). La dépense allemande des trois dernières années a représenté un peu plus de 12% de la valeur totale des importations globales enregistrées.
Longtemps premier, le marché du Royaume-Uni occupe désormais solidement le second rang mondial des pays importateur, avec une dépense annuelle qui a avoisiné 700 millions USD (GBP 503 millions) l’an dernier, supérieure de 2% à celle de 2020 mais surtout de 11% à celle de la période 2018-2020 et de 18% à celle de la période pré-Covid (2017-2019). Sur les trois dernières années, la valeur moyenne des importations britanniques a représenté environ 11% de la valeur globale enregistrée.
La place du marché français d’importation de dérivés de tomate n’a pas varié depuis plus d’une décennie, nettement derrière les deux leaders mondiaux du secteur (Allemagne et Royaume-Uni) et loin devant les marchés canadiens et le japonais qui ont occupé alternativement les quatrièmes et cinquièmes rangs mondiaux au cours de la décennie écoulée. Les importations françaises de dérivés de tomate ont entraîné une dépense d’environ 484 millions USD (407 millions d’Euros) en 2021, qui a représenté un peu moins de 8% de la dépense globale enregistrée. Les approvisionnements français ont coûté en 2021 5% de plus qu’en 2020, 9% de plus que sur la période 2018-2020 et 12% de plus qu’en moyenne sur les trois années qui ont précédé la pandémie Covid.

Sur les trois dernières années, les dépenses japonaises et canadiennes ont été équivalentes, aux alentours de 281 millions USD, soit environ 4,8% de la dépense totale répertoriée. Avec près de 294 millions USD en 2021 (comme en 2020), la dépense japonaise pour les approvisionnements en dérivés de tomate a progressé de 7% par rapport à la période 2018-2020 et de 12% par rapport à la période pré-Covid ; à 291 millions USD l’an dernier, la hausse de la dépense pour les importations canadiennes a atteint 3% par rapport au montant acquitté en 2020, 5% par rapport à la moyenne de la période 2018-2020 et 3% par rapport à la période pré-Covid.
Les importations des Pays-Bas placent la dépense néerlandaise au sixième rang mondial : avec une dépense annuelle de 250 millions USD l’an dernier, la hausse du coût des importations reste minime par rapport à 2020, mais marque une vraie rupture, comme cela est le cas pour le Royaume-Uni et l’Allemagne, par rapport à la dépense annuelle moyenne des trois années précédentes (+13%) ou des trois années de la période pré-Covid (+20%).

Quelques données complémentaires
Un nombre restreint de pays (5) importent annuellement pour plus de 300 millions USD de dérivés de tomate. L’année 2021 a enregistré un net accroissement du nombre de pays dont la dépense a atteint, voire dépassé les seuils de 120 et 150 millions USD.
La progression de la valeur des importations a été déconnectée de celle des quantités : alors que les quantités totales importées en 2021 ont mobilisé des tonnages en hausse, au mieux, de 6% par rapport à 2018-2020 et 9% par rapport à la période pré-Covid dans le cas des concentrés, la progression en valeur des approvisionnements s’est élevée à 16% et 22% au cours des mêmes périodes.
Source: Trade Data Monitor