Press release
, François-Xavier Branthôme
En 2020, les exportations ont diminué mais les prix moyens ont augmenté
Le rapport publié en décembre par Ismea confirme le rôle fondamental tenu par l’Italie au niveau mondial, en tant que troisième pays producteur de tomates destinées à la transformation ; en 2020, les filières italiennes ont représenté 13% de la production mondiale et 53% de la production européenne. Le pays a également confirmé sa position de premier producteur et exportateur de dérivés de tomates destinés directement au consommateur final ; environ 60% des « dérivés rouges » transformées en Italie sont exportés.
Commerce extérieur
Les conserves de tomates sont le produit du secteur « fruits et légumes » qui présente le meilleur solde de la balance commerciale en Italie. L'évolution des indicateurs du commerce extérieur témoigne de la prééminence de ce produit : lors du dernier exercice commercial - de septembre 2019 à août 2020 - le solde de la balance italienne s’est élevé au niveau record de 1,7 milliard d'euros, grâce à l'exportation de l’équivalent en poids de 4,2 millions de tonnes de tomates fraîches.
Bien que la pandémie ait parfois rendu plus difficiles les échanges internationaux, la balance commerciale de l'Italie a augmenté de 8% durant l’exercice 2019/2020 par rapport à l’exercice précédent. Cette performance est le résultat de l'augmentation des recettes d'exportation (+ 8%) et la réduction des dépenses d'importations (-21%).
En termes de quantité, les exportations ont diminué de 2,4% tandis que les importations reculaient de 31%.
Dérivés de tomate : échanges avec l’étranger pour la période septembre 2019-août 2020
La dernière année commerciale a été caractérisée par une augmentation significative des prix moyens, qui a atteint 10% pour les produits exportés et 15% pour les produits importés.
À cet égard, il convient de noter que l'Italie importe des produits semi-finis – principalement des purées concentrées de tomate contenant plus de 30% de matière sèche - au prix moyen de 10 centimes d'euro/kg équivalent tomate fraîche (100 Euros/mT) et exporte les produits finis (purée, tomates pelées et concentrés d'une teneur en matière sèche inférieure à 30%) à un prix moyen de 42 centimes d'euro/kg équivalent tomate fraîche (420 Euros/mT).
En termes de valeur, les dérivés de tomates les plus exportés sont les tomates pelées (39%) et les purées (37%) qui représentent ensemble les trois quarts des exportations ; la proportion atteint 96% de l’activité totale si l’on prend en compte la part des concentrés de tomates (12-30% de matière sèche). Les concentrés de plus de 30% de matière sèche (4%) et la part marginale (moins de 1%) des jus de tomate complètent la liste.
L'évolution par rapport à la campagne précédente met en évidence une augmentation sensible des exportations de purée (+ 13%) et de tomates pelées (+ 9%).
Exprimées en équivalent tomate fraîche – les exportations de tomates pelées, de purée et de concentrés (12-30% de matière sèche) représentent 90% de l’activité extérieure totale, ces derniers affichant la plus importante contribution à l’ensemble (39%).
Part des exportations en 2019/2020 en quantité (gauche) et en valeur (droite)
Lors du dernier exercice commercial, les importations de conserves ont concerné l’équivalent de 930 000 tonnes de tomates fraîches environ, pour un montant de 91 millions d'euros. La baisse la plus significative des dépenses en importations concerne les concentrés de tomates de plus de 30% de matière sèche, dont le montant est passé de 94 millions d'euros à 67 millions d'euros, soit une diminution relative de 29%. En revanche, les dépenses consacrées aux achats de purées ont doublé, passant de 1,6 million d'euros à 3,2 millions d'euros.
Les concentrés dont la teneur en matière sèche est supérieure à 30% constituent le segment principal des importations italiennes ; ces produits représentent 74% des importations totales en valeur et 80% en termes de quantité (exprimée en équivalent frais). Viennent ensuite les concentrés simples avec des parts de 22% en valeur et 19% en quantité. Parmi les autres produits importés, les purées se démarquent, qui ont représenté 4% de l’ensemble en valeur et 1% en quantité lors du dernier exercice.
Part des importations en 2019/2020 en quantité (gauche) et en valeur (droite)
L'Union Européenne a drainé l’an dernier 64% des exportations italiennes de dérivés de tomates, mais ce sont au total 180 pays environ qui importent des produits d'Italie. Parmi les principaux débouchés de l’exercice 2019/2020, l'Allemagne confirme sa position de premier client pour les dérivés italiens de tomate, avec une augmentation de valeur de 6% par rapport à la campagne précédente. L'Allemagne à elle seule représente environ un cinquième des recettes totales générées par les exportations. Le Royaume-Uni se trouve en deuxième position, dont la part a augmenté de 2% en quantités et 14% en valeur.
Parmi les dix principaux débouchés des dérivés italiens de tomates, il importe de noter le fort recul des ventes (-15%) à la Libye, qui passe de la sixième à la huitième place du classement tandis que la France, les USA et le Japon maintiennent leur position inchangée respectivement aux troisième, quatrième et cinquième places.
Dérivés de tomate : principaux débouchés pour les produits italiens
En ce qui concerne les sources d'approvisionnement de l'Italie, la situation est l’inverse de celle observée pour les exportations, puisque la part des produits en provenance de pays tiers dans les approvisionnements italiens est de 72%.
De plus, les achats extérieurs de l'Italie sont cantonnés à un nombre réduit de pays. Lors de l’exercice passé (2019/2020), les cinq principaux pays fournisseurs de l'Italie ont totalisé plus de 90% de l'offre totale, la Chine et les États-Unis couvrant à eux seuls 58% des mouvements. Durant cette période, les quantités mobilisées auprès des principales sources d'approvisionnement ont diminué, notamment en provenance de Chine (-32%), des États-Unis (-41%) et d'Espagne (-67%). Parmi les cinq principaux fournisseurs, seuls les quantités achetées au Portugal et au Chili ont augmenté.
Dérivés de tomate : principales sources d’approvisionnement de l’Italie
Les perspectives
Selon les termes mêmes du rapport, « le moral des opérateurs [italiens] de la filière de transformation de la tomate s'est nettement amélioré ces dernières semaines par rapport au début de l'année (2020). Une récente enquête Ismea sur le climat de confiance des industries agroalimentaires italiennes montre que [les entreprises] qui transforment des fruits et légumes (parmi eux, les conserves de tomates sont le segment le plus important) montrent un bon niveau de satisfaction par rapport à la situation actuelle et sont également optimistes quant à l’évolution de l’activité en raison de l’augmentation de la demande. Les raisons de cet optimisme tiennent essentiellement à la reprise de la consommation domestique que la pandémie a provoquée en Italie (voir le deuxième volet de ce dossier, qui sera publié très prochainement).
Par ailleurs, il est également vrai que les perspectives du secteur sont inextricablement liées au succès des dérivés transformés de tomate sur les marchés étrangers et, en ce sens, les tassements de la production enregistrés durant la campagne 2020 au Portugal et en Espagne constituent sans aucun doute un élément d’optimisme pour les prochains mois.
Il convient enfin de souligner le rôle que jouent la recherche et le développement de nouvelles voies pour offrir de bonnes perspectives à la filière. Il faut ainsi mentionner la recherche de nouvelles variétés de tomates capables d'allier la productivité au champ et les qualités organoleptiques et technologiques des fruits et, sur le front de la transformation industrielle, l'innovation des produits et des procédés de production qui permettent à la filière d'évoluer et de progresser dans un scénario mondial de plus en plus compétitif ».
Source: ismea
Plus de détails dans les documents annexes (en italien) :
