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News

Italie : les partenaires font le point sur la campagne 2021

27/08/2021 - François-Xavier Branthôme - 2021 Season - Read in English

Récolte et transformation désormais à pleine capacité

La campagne 2021 de récolte et de transformation de la tomate d’industrie est désormais complètement lancée en Italie, et l'interprofession OI Pomodoro da Industria d'Italie du Nord a récemment fait le point sur la progression de la saison.
Les surfaces effectivement cultivées en tomates d’industrie en Italie du nord s'élevaient au 30 juin à 38 621 hectares, dont 4 022 hectares de production biologique et 34 599 hectares de production intégrée, c'est-à-dire avec un système à faible impact environnemental. Le secteur « bio » confirme ainsi la tendance à la croissance, en réponse à la demande du marché, en atteignant 10,40% des surfaces totales.

Lancement de la saison : dégâts de grêle et bon degré de brix
Le lancement de la campagne 2021 n'a pas été des plus simples du point de vue climatique.
Au 1er août (dernière données officielles), 7,33 % des quantités de tomates avaient été récoltées, un chiffre en léger retard sur les quantités livrées à la même date lors des campagnes précédentes. La matière première livrée se caractérise cependant par un degré brix de 5,17, nettement supérieur à la moyenne habituelle de la période, et par un excellent résultat en couleur.

Au cours de sa réunion, l'OI Pomodoro Nord a communiqué le résultat de l'enquête sur les surfaces affectées par la grêle, suite aux orages survenus notamment le 26 juillet, dans les zones ouest et centre de Italie du Nord. Il en ressort que les zones touchées représentent 2 200 à 2 500 hectares, soit plus de 6 % des surfaces dédiées à la tomate d’industrie, avec différents niveaux de dommages aux cultures et une perte de production estimée à cette date entre 80 000 et 100 000 tonnes.

L’assemblée a également servi de cadre à l’élection du nouveau comité de coordination, expression paritaire des composantes agricole et industrielle. Bruna Saviotti, représentante des entreprises de transformation et Paolo Gazza, représentant les OP, ont été élus vice-présidents de l’OI.

Italie du Sud : de nombreux enjeux critiques

Les partenaires agricoles et industriels ont fait le point fin août sur la situation en Campanie. Après une année exceptionnelle en 2020, la campagne 2021 de tomate d’industrie en Campanie fait face à plusieurs difficultés : les producteurs sont confrontés aux aléas climatiques, avec des retards dans le démarrage de la récolte et les chevauchements de production qui en découlent, tandis que l'industrie, de son côté, doit s’adapter à des quantités supérieures à la capacité de transformation des usines.

Dans une récente analyse des dommages subis par la tomate d’industrie en Campanie, Giovanni De Angelis, directeur général de l'Anicav, qui expliqué que « la récolte dans la province de Caserta (zone de production précoce), en raison des conditions climatiques peu favorables de ce printemps, a commencé avec un retard de 7 à 10 jours : de fait, le lancement des opérations de transformation a également été retardé. Dans le même temps, les températures élevées enregistrées à partir de la mi-juin ont provoqué la maturation précoce de la récolte dans d'autres régions (Pouilles et Latium), qui s’est traduit par un besoin accru en moyens de transport entre les champs et les usines ».
« Il est vrai que la filière avait demandé une hausse de 10% des surfaces investies dans le bassin centre-sud par rapport à 2020, afin de permettre le réassort des stocks consommés pendant le confinement ; dans les faits, l’augmentation des surfaces atteint plus de 14%, précise De Angelis, et parfois, comme dans la province de Caserte, jusqu’à plus de 20%. Il faut ajouter à cela le fait que les rendements par hectare sont cette année nettement supérieurs aux moyennes historiques, passant ainsi de 80-90 tonnes par hectare à plus de 120 tonnes par hectare ; tous ces éléments ont mis toute la filière en difficulté ».
Au final, « la campagne à laquelle nous sommes confrontés dans le bassin Centre Sud - poursuit le directeur de l'Anicav - se caractérise par une série de problèmes critiques : la crise des matières premières et les augmentations [des coûts] enregistrées, la difficulté de recruter de la main-d'œuvre, la pénurie de chauffeurs pour le transport [vers les usines] et, surtout, le regroupement de la maturation des fruits, qui engendre, de fait, un excès de l'offre. Tout cela rend notre travail encore plus complexe et difficile ».

Dans le but de trouver des solutions réalisables, l’Unione Nazionale Italia Ortofrutta (Union nationale des fruits et légumes d'Italie) et la Région Campanie ont réuni un comité de crise, et une lettre a été adressée au ministre Stefano Patuanelli pour l’informer de la grave situation d'urgence qui affecte le bassin du centre et du sud de l'Italie. Le courrier, qui mentionne le risque de « pertes de revenus pouvant également entraîner des problèmes d'ordre public », sollicite une intervention extraordinaire, basée sur le paiement d'une compensation pour la non-récolte de la tomate sous contrat, telle qu'adoptée lors de la précédente campagne de production par le Ministère à la demande de la Région Émilie-Romagne avec la circulaire ministérielle n.9060200 du 20/08/2020. La crise, qui selon les termes de la lettre du président d’Italia Ortofrutta « affecte plus de 3 000 hectares dont 1 000 uniquement la Campanie », justifierait le recours à « des ressources économiques extraordinaires, en dehors des programmes opérationnels des organisations de producteurs ».

Dans ce contexte difficile, Luciano Simonetti (OP Apopa di Caivano (Naples)) préconise la création de dispositifs d’assurances pour faire face à ce type de « crises extrêmes » ; pour lui, « en raison de ces circonstances imprévues, il y aura des centaines et des milliers d'hectares qui ne seront pas récoltés, car en raison de la mauvaise santé et de la mauvaise qualité du produit, les tomates ne seront plus adaptées à la transformation. En conséquence, à la fin de la campagne, il y aura pénurie de produit, et nous nous rendrons compte que nous n'avons pas récolté autant que prévu ».

Les dernières observations du WPTC montrent que dans le nord de l’Italie, au 8 août dernier, 589.000 tonnes (19,2 % des volumes contractés) avaient été transformées avec un brix moyen de 5,07 et un pourcentage de réfaction de 4 %. Les sources locales estimaient à 400.000 tonnes environ les quantités devant être récoltées la semaine suivante, ce qui portait le total transformé à la mi-août à 1 million de tonnes environ, soit 1/3 du volume total attendu ; la prévision de récolte était maintenue à 2,8 millions de tonnes, les pertes causées par les orages de grêle devant être compensées par l'augmentation des surfaces. Les opérateurs locaux estimaient que les activités de transformation devaient encore se poursuivre à pleine capacité pendant trois semaines.

A la même date (18 août), toutes les usines d’Italie du Sud fonctionnaient à pleine capacité et s’estimaient en mesure d’absorber le chevauchement entre les récoltes précoces et tardives. Bien que la récolte ait démarré avec 5 à 7 jours de retard, le retard par rapport à 2020 devrait être comblé d'ici fin août. La qualité est bonne mais le rendement en usine est affecté par le manque de fermeté des fruits. En dépit des messages alarmistes des organisations agricoles relayés par la presse italienne locale, le volume total attendu en Italie du Sud reste de 2,7 millions de tonnes malgré quelques problèmes de disponibilité des camions et des travailleurs. Enfin, le récent épisode de canicule dans les Pouilles pourrait réduire les rendements en septembre.

Quelques données complémentaires
Pour plus de détails :
https://oipomodoronorditalia.it/

Sources: freshplaza.it, WPTC

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