Ces dernières années, la valeur unitaire des produits vendus hors frontières a progressé beaucoup plus rapidement au cours des dernières années que les tonnages concernés. En dépit de résultats quantitatifs contrastés selon les types de produits, le chiffre d’affaires des exportations italiennes de dérivés de tomate a connu une nouvelle embellie en 2023/2024.
Pour l’exercice commercial 2023/2024, l’Italie s’est classée au deuxième rang des exportateurs mondiaux de concentrés de tomate (HS codes 200290) avec un total (tous produits confondus) de 791 500 t, derrière la Chine (1,198 million t) et devant les Etats-Unis (385 000 t).
D’après les données collectées par Trade Data Monitor, les purées concentrées expédiées sous les codes 20029019 (avec une teneur en matière sèche n’excédant pas 12%, en emballage immédiat d’un poids inférieur ou égal à 1 kg) ont très exactement représenté la moitié des quantités mobilisées (396 150 t), devant les produits sous codes 20029049 (avec une teneur en matière sèche supérieure à 20% mais inférieure à 34% en poids, en emballage immédiat d’un poids inférieur ou égal à 1 kg) (93 300 t) et ceux sous codes 20029039 (avec une teneur en matière sèche comprise entre 12% et 30%, en emballage immédiat d’un poids inférieur ou égal à 1 kg) (89 000 t) (voir les informations complémentaires ci-dessous).
Après trois années de recul, les exportations de concentrés de tomate de la filière italienne ont rebondi et approché le seuil des 800 000 t, leur record historique de 2019/2020. La progression annuelle a mobilisé 49 000 t de concentrés de plus qu’en 2022/2023 (+7%) et 30 500 t de plus que sur la période 2020/2021 – 2022/2023 (+4%).
Les augmentations les plus marquantes de l’exercice passé ont été enregistrées sur les marchés libyens, autrichiens, français, US et canadiens, pour ne citer que les principales ; ces développements ont largement compensé les reculs observés en Roumanie et en Hongrie, en Allemagne et aux Pays-Bas, en Ukraine et en Biélorussie, ainsi que sur les marchés britannique et burkinabè.
Les ventes extérieures de concentrés de tomate ont généré un chiffre d’affaires de 1,3 milliard d’Euros (environ 1,41 milliards USD) en 2023/2024, en hausse de 15% par rapport à celui de l’exercice précédent (1,13 milliard d’Euros) et de 40% par rapport au chiffre moyen des trois exercices précédents (936 millions d’Euros) (voir les informations complémentaires ci-dessous).
La valeur des exportations de concentrés reste cependant inférieure à celle des exportations de conserves (codes douaniers 200210), qui s’est élevée l’an dernier à 1,67 milliards d’Euros (1,81 milliards USD), en hausse de 5% par rapport au résultat de l’année 2022/2023 (1,59 milliards d’Euros) et supérieure de 27% à la moyenne des trois exercices précédents (1,31 milliards d’Euros).
Ces améliorations du chiffre d’affaires ne sont pas la conséquence d’une hausse des quantités mobilisées dans les ventes extérieures : le résultat quantitatif de l’exercice 2023/2024 (1,434 million t) est pratiquement identique (-0.3%, ou -3 700 t) à celui de l’exercice commercial précédent et très peu différent (-0.8%) de la moyenne des résultats des trois exercices précédents (1,445 million t). Comme dans le cas des concentrés et, a fortiori, dans celui des sauces et ketchups, la valeur unitaire des produits vendus hors frontières a progressé beaucoup plus rapidement au cours des dernières années que les tonnages concernés.
La quasi stabilité du tonnage total exporté masque de fortes variations annuelles au niveau des marchés régionaux : les quantités de conserves de tomate exportées sur les marchés d’Europe occidentale ont ainsi reculé de près de 44 00 t (-7%), en raison principalement de la forte baisse des achats allemands (-46 000 t) et néerlandais (-25 000 t), que n’a pas compensé la hausse spectaculaire de 29 000 t des achats autrichiens ; d’autres pays ont également réduit sensiblement leurs importations de conserves italiennes de tomate, notamment le Royaume-Uni, la Russie et la Bulgarie. Sur la même période, cependant, des progressions notables des ventes italiennes sont à mentionner, aux Etats-Unis, au Japon et en Corée du Sud, en Australie, en Arabie Saoudite et aux Emirats Arabes Unis, pour ne citer que les plus importantes.
Après plusieurs années de hausse, particulièrement prononcée durant la période de la crise sanitaire Covid entre 2019/2020 et 2021/2022, les exportations italiennes de sauces et ketchup (codes douaniers 210320) ont enregistré deux baisses consécutives qui ont ramené le niveau annuel d’activité aux environs de 173 000 t, soit environ 6 300 t (3,5%) de moins qu’en 2022/2023 et 8 600 t (4,7%) de moins qu’en moyenne sur les trois exercices précédents.
Les ralentissements les plus notables ont été enregistrés sur le marché allemand et, dans une moindre mesure, sur les marchés français et polonais ; à l’inverse, les marchés britanniques et US ont accru leurs importations de sauces italiennes en 2023/2024.
Les exportations de sauces et ketchups ne contribuent qu’à hauteur de 12% en moyenne au chiffre d’affaires total généré par les exportations italiennes de dérivés de tomate ; l’an dernier, en dépit de la baisse des quantités exportées, le secteur a représenté environ 409 millions d’Euros (442 millions USD), en hausse de 9% par rapport au résultat de 2022/2023 (375 millions d’Euros) et de 25% par rapport au chiffre moyen des trois derniers exercices (327 millions d’Euros)
Au total, les exportations italiennes de dérivés de tomate ont généré un chiffre d’affaires de 3,39 milliards d’Euros (3,66 milliards USD) en 2023/2024, en hausse de 9% par rapport à celui de 2022/203 (3,1 milliards d’Euros) et de 31% par rapport à la moyenne des trois exercices précédents (2,58 milliards d’Euros) (voir les informations complémentaires ci-dessous). La part des différentes régions dans le chiffre d’affaires italien est relativement stable, avec une large moitié (environ 52%) issue des exportations vers les différents pays membres de l’UE ; les pays d’Europe non communautaire représentent environ 17% du résultat italien, les pays d’Amérique du Nord 8%, l’Extrême-Orient 6%.
Plus précisément, sur les trois derniers exercices commerciaux, l’Allemagne a été le premier débouché (tous types de produits confondus) pour les dérivés italiens de tomate, avec une dépense moyenne de 568 millions d’Euros. Le Royaume-Uni et la France ont occupé les deuxièmes et troisièmes rangs du classement des pays importateurs de dérivés italiens, avec des dépenses de 366 et 287 millions d’Euros. Avec 196 millions d’Euros, les achats US ont placé le pays au quatrième rang de la clientèle des produits italiens, devant les Pays-Bas (133 millions d’Euros), le Japon (118 millions d’Euros), l’Autriche (116 millions d’Euros) et l’Australie (107 millions d’Euros).
Les dépenses de ces huit pays pour leurs approvisionnements en dérivés italiens de tomate ont assuré près des deux tiers du chiffre d’affaires « exports » de la filière italienne.
« Les bons résultats des dérivés de tomate »
Selon les données du Rapport 2023 sur le commerce extérieur des produits agroalimentaires italiens, 32e édition réalisée par CREA Politique et Bioéconomie, l'agroalimentaire italien a établi de nouveaux records pour le commerce extérieur en 2023. Les exportations agroalimentaires ont progressé notamment de 6,6% par rapport à 2022, atteignant le montant record de 63,1 milliards d'euros (contre seulement 42 milliards d'euros en 2018). Mais 2023 a également été une année record pour les importations, qui se sont élevées à 64,7 milliards d'euros, en hausse de 4,1% par rapport à 2022. Sur l’ensemble, la balance agroalimentaire italienne s’est améliorée en 2023.
Le rapport 2023 du CREA note également que l’évolution des prix internationaux a produit un désalignement entre l’évolution des valeurs et celle des quantités, mais plus limité qu’en 2022.
En 2023, la zone UE27 a concentré 59,4% des exportations agroalimentaires italiennes et 70,5% des importations, des parts en augmentation par rapport à 2022. L'impact du marché asiatique diminue, après les augmentations de ces dernières années, avec une baisse des importations en provenance d'Indonésie et de Chine de 16% et 21,5% respectivement. Cette dynamique trouve en partie son origine dans la crise qui affecte la mer Rouge depuis les derniers mois de 2023.
Les exportations vers l'Allemagne et la France, les deux principaux marchés de destination de l'agroalimentaire italien, augmentent d'environ 10 %. La hausse en valeur des ventes vers le Royaume-Uni (+7,8 %) est également significative, tandis que celle vers les États-Unis est plus limitée (+2 %).
Le rapport du Crea mentionne également que les données des trois premiers mois de 2024 ont confirmé la tendance constatée dans la dernière partie de 2023, mettant en évidence une nouvelle augmentation des exportations (+6,7% par rapport au premier trimestre 2023) contre une baisse des importations (-2,5%). Cette dynamique produit une amélioration du solde agroalimentaire qui est positif au premier trimestre. Les exportations de dérivés de tomates et de tomates pelées en particulier augmentent, en valeur et en quantité, de plus de 10 % par rapport au premier trimestre 2023. De manière générale, tous les principaux produits d'exportation affichent des augmentations en valeur et en volumes vendus à l'étranger.
« Ces chiffres du trente-deuxième rapport du CREA sur les politiques et la bioéconomie en disent long sur notre compétitivité sur les marchés internationaux – conclut le président du CREA, le professeur Andrea Rocchi – et sur l'attractivité du modèle alimentaire italien, fait de qualité, de culture, de tradition et de soin, auprès du consommateur global. Dans ce contexte, l'innovation et la recherche sont stratégiques pour maintenir l'identité et le leadership de l'agroalimentaire Made in Italy dans l'air du temps ».
Quelques données complémentaires
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Evolution et distribution des exportations italiennes de concentrés de tomate (HS codes 200290), par sous positions tarifaires (voir les articles complémentaires ci-dessous).
Evolution et composition du chiffre d’affaires des exportations italiennes de dérivés de tomate.
Sources: Trade Data Monitor, crea.gov.it
