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News

France : des projets de développement ambitieux pour la filière

21/11/2024 - François-Xavier Branthôme - Read in English

La filière française de tomates de plein champ destinées à la transformation veut doubler sa taille d’ici à 2030, avec le soutien d’industriels soucieux de sécuriser leurs approvisionnements.

« Les tomates cueillies à maturité et utilisées fraîches apportent une vraie différence organoleptique au produit », assure Anne Auffret, cheffe de groupe du pôle italien et exotique de Cofigeo, le leader français des plats et produits cuisinés appertisés. Avec ses marques William Saurin, Raynal et Roquelaure, Zapetti et Garbit, le groupe Cofigeo couvre ainsi 7 % de ses besoins avec des tomates françaises fraîches ou transformées.

C’est pourquoi Cofigeo s’est engagé à soutenir cette filière, fragilisée par les aléas climatiques récents et par la chute du nombre de producteurs, divisé par cinq en trente ans. Pour sécuriser ses approvisionnements, le groupe a mis en place un plan de soutien proposant des débouchés aux tomates d’industrie, qu’elles soient sous forme entière ou concentrée. Son plan passe par une politique de contrats sur trois ans et un partenariat renforcé avec Panier Provençal, entreprise reprise par la Coopérative agricole Provence-Languedoc (CAPL) et située à moins d’une heure de route de son site de production de Camaret-sur-Aigues, dans le Vaucluse.
Depuis septembre, 100 % des sauces cuisinées Zapetti sont aussi élaborées avec des tomates françaises. « En 2025, nous prévoyons de doubler cette part venue de France, à plus de 10 000 t d’équivalent tomates fraîches », annonce Thomas Dutoyer, directeur des achats de Cofigeo. L’objectif est d’atteindre 20 % de ses approvisionnements en tomate française, soit en effet plus de 10 000 tonnes en équivalent tomates fraîches : les sauces Zapetti passeraient ainsi de 5 200 tonnes à 7 200 tonnes en 2025 et les taboulés Garbit à 2 500 tonnes avec, en prime, une empreinte carbone considérablement réduite, du fait d’un circuit d’approvisionnement raccourci.

Des îlots pilotes en Provence
Avec une récolte 2024 estimée à 170 000 t, la filière tricolore est encore loin de fournir tous les besoins du marché en concentrés, coulis et autres purées, estimés à 1,5 millions de tonnes équivalent tomates fraîches. Même si elle n’a jamais été suffisante, la production nationale représentait encore 35 % de la consommation à la fin des années 90. Avec le réchauffement climatique et le manque d’eau qui frappe l’Italie et l’Espagne, les deux premiers producteurs européens, dont les productions en 2024 se sont élevées respectivement à 5,25 et 3,1 millions de tonnes, la production française veut renouer avec ses volumes d’antan.

La Sonito, l’Interprofession de la tomate destinée à la transformation, estime qu’il serait possible de doubler la production nationale, à 300 000 t sur 4 500 ha, pour ainsi couvrir d’ici à 2030 le quart des besoins du marché. C’est d’ailleurs l’ambition du projet interfilières Tommates (Techniques, outils et méthanisation pour la multiperformance agricole des territoires et des systèmes), lancé en 2023 et porté par une vingtaine de partenaires, dont la Sonito (voir les articles connexes ci-dessous).
D’ici à fin 2029, il prévoit de constituer, entre Valence et Arles, plusieurs îlots pilotes de 1 200 ha (soit 19 000 t/an de tomates) au sein desquels la culture de la tomate industrielle sera associée à celle du riz en Camargue, des légumes dans le Vaucluse et des semences dans la Drôme. À chaque fois, un méthaniseur assurera la valorisation des déchets de cultures avec une double vocation: produire du digestat (un fertilisant qui viendrait en substitution des engrais chimiques) utilisé sur place et du biométhane qui pourrait alimenter en énergie les engins agricoles ou les usines de transformation de la filière.

Quelques données complémentaires
Pour plus d’information sur Cofigeo, cliquez ici.

Sources: LSA, ILEC – La Voix des marques

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