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News

Espagne : l'autre géant européen

15/03/2017 - François-Xavier Branthôme - Read in English
 Andalousie : le nouvel Eldorado ?
De la vallée de l’Ebre, au nord, à l’Estrémadure et à l’Andalousie, au sud, la culture de la tomate d’industrie en Espagne s’étend aux extrémités d’une transversale longue de près de 700 km, qui passe près de Madrid, ainsi que dans plusieurs autres zones de moindre importance autour des villes de Tolède, Ciudad Real, Murcie, etc.
Cette grande distance, équivalente à celle qui sépare Parme de Bari en Italie, ou deux fois plus longue que celle sur laquelle les tomates sont cultivées en Californie, explique l’exceptionnelle durée de la campagne de récolte en Espagne, qui débute généralement aux premiers jours de juillet en Andalousie pour s’achever fin octobre ou début novembre dans la vallée de l’Ebre. Les sites de transformation sont également situés dans ces régions. Au terme d’une évolution qui a vu l’Andalousie émerger récemment en tant que région incontournable de la transformation espagnole, les quantités traitées  l’an dernier provenaient pour un peu moins des deux tiers (64%) d’Estrémadure, pour un peu plus d’un quart (26%) d’Andalousie, et pour environ 8% de la vallée de l’Ebre (Navarre, Rioja, Aragon). La production du reste de l’Espagne n’a représenté que 3% de l’ensemble.
 
Au fil des vingt-neuf dernières années et au gré des nombreux événements intervenus sur les marchés mondiaux durant cette période, la production espagnole de tomate transformée a connu diverses fortunes, marquées notamment par les effets des différentes étapes de la Politique Agricole Commune européenne. En 1989, la filière espagnole transformait 850 000 tonnes métriques (mT) de tomates fraîches, soit environ 9% de la production de l’AMITOM et 12% de l’activité européenne (UE5) totale ; en 1998, au moment d’accueillir le IIIème Congrès Mondial de la Tomate d’Industrie (Pamplona), les quantités traitées représentaient déjà près de 1,2 million de tonnes. Des progressions impressionnantes et des variations tout aussi importantes ont émaillé le développement récent de l’industrie espagnole de la tomate : après deux pics spectaculaires en 2005 et 2009, la filière espagnole est revenue au plus haut niveau à partir de 2014, avec des volumes en progression régulière qui l’ont amené aux environs de 3 millions mT en 2015 et 2016 et devraient porter le total transformé aux environs de 3,2 millions mT cette année.
 
Ces derniers niveaux d’activité font de l’Espagne le deuxième pays transformateur européen, concurrent direct et affirmé de l’Italie, avec 19% des tonnages traités par l’AMITOM et 29% des quantités transformées dans l’UE5. A ce jour, l’Espagne assume environ 8% des tonnages mondiaux et occupe le quatrième rang du classement mondial des pays transformateurs.
La dynamique récente
Le développement de la production espagnole s’est appuyé sur un élargissement important (+75%) des surfaces dédiées, passées de 21 000 hectares en 1997 à près de 37 000 hectares en 2016 ; mais l’accroissement des surfaces n’aurait pas permis d’atteindre aux niveaux enregistrés ces dernières années si les rendements agricoles n’avaient pas, eux aussi, durant ces dix ans, connu une progression décisive : voisins de 47 tonnes métriques par hectare (mT/ha) il y a vingt ans, les rendements espagnols moyens se sont élevés à plus de 91 mT/ha en 2014 et 2015, deux années exceptionnelles pour la filière espagnole.

Cette mobilisation des surfaces, toujours plus importante années après années, ne s’est cependant pas opérée de façon uniforme dans toutes les régions concernées : en 2016, les surfaces cumulées des deux principales zones de culture – Estrémadure et Andalousie (33 170 hectares) – ont été supérieures de 45% à la moyenne des quatre années précédentes (2012-2015) ; mais si les surfaces en Estrémadure ont ainsi progressé de 5 700 hectares (+29%), le rythme de mobilisation a été beaucoup plus rapide en Andalousie, dont les surfaces ont augmenté de 4 600 hectares, soit 125%, sur la même période. Au bilan, les superficies consacrées à la tomate d’industrie sont passées de 16 900 hectares en 2012 à 24 900 hectares en 2016 en Estrémadure, et de 1 800 hectares en 2012 à 8 250 hectares en 2016 en Andalousie.
On estime que la production de tomate d’industrie biologique mobilise aujourd’hui 200 à 300 ha au total en Espagne.
 
L’essor fulgurant de la production andalouse, apparue au début des années 90 et longtemps restée marginale par rapport au total espagnol, a accompagné le développement quasi explosif des capacités de transformation de la région. La plupart des usines qui travaillent aujourd’hui essentiellement à la production de concentrés de tomate au voisinage de Lebrija, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Séville, ont été installées au cours des dix dernières années, et d’importants investissements ont été réalisés depuis 2012/2013.
L’une des raisons qui ont motivé les implantations d’usines depuis quinze ans et l’accroissement récent des capacités de transformation en Andalousie tient au niveau très élevé des rendements agricoles de la région : si l’on excepte le « mauvais » résultat de la campagne 2016 (91,4 mT/ha), pénalisée par des conditions météorologiques initiales particulièrement contraires, la moyenne des rendements des cinq dernières années s’élève à plus de 103 mT/ha, un niveau proche des records californiens ; en comparaison, les 86 mT/ha obtenus en Estrémadure sur la même période, pour satisfaisants qu’ils soient, restent inférieurs de 17% et plus semblables à ceux obtenus au Portugal voisin, mais sont surtout moins porteurs en termes de rentabilité.
 
La diminution des aides européennes allouées à la riziculture – importante culture concurrente de la tomate au sud de Séville - et la baisse de rentabilité de l’activité industrielle qui y était liée ont également contribué à favoriser la réorientation des activités et des investissements vers la transformation de la tomate. (Paragraphe Supprimé) En ce qui regarde les subventions, en Extremadura normalement  ils reçoivent environ 20% des investissements des aides de développement rural. Les industries coopératives ont préférences dans l’accès aux aides mais normalement l’argent c’est suffisant pour tout le monde.
Par contre, en Andalucia, la subvention c’est du 50% de l’investissement, mais comme les coopératives, l’agriculture écologique, etc. ont préférence l’argent ne suffit  pas pour tout le monde, et les dernières investissements dans la région ont été fait sans aides.
 
Estrémadure: entre Vegas Altas et Vegas Bajas…
Les sols qui accueillent les cultures de tomate le long du fleuve Guadiana en Estrémadure sont généralement limoneux, et plus ou moins sableux. Bien qu’éloignée de la mer, la région bénéficie d’un climat à la fois semi-continental et méditerranéen, particulièrement sec et chaud : le risque de gel durant la période de plantation (mars-juin) est réduit, mais les températures très élevées en juillet (33-34°C en journée, 19-20°C la nuit) peuvent provoquer des phénomènes de coulure. Bien équipée en capacité hydrique et en infrastructures d’irrigation, la région n’a subi aucune sécheresse grave depuis 1995, mais ce sont surtout les équipements dans lesquels les producteurs ont investi qui ont fait la différence : sur l’ensemble de l’Estrémadure, la quasi-totalité (93%) des surfaces est désormais irriguée en goutte à goutte, dont 79% sont des installations conventionnelles aériennes, et 14% des dispositifs enterrés ; seuls 7% des surfaces sont encore sous irrigation gravitaire, mais cette proportion diminue régulièrement. Dans le détail, les cultures de la partie ouest du bassin du Guadiana – le Vegas Bajas, sont toutes conduites en irrigation au goutte à goutte, tandis que celles du Vegas Altas sont encore en partie sous irrigation gravitaire.
En Estrémadure, la totalité des plantations se fait au moyen de plants mini-motte ; la taille moyenne des parcelles reste encore relativement petite, mais tend à augmenter ; on estime que 60 à 70% des surfaces sont louées. Les producteurs sont regroupés au sein d’OPFH (Organización de Productores de Frutas y Hortalizas) par lesquelles transitent 90% des contrats signés avec les transformateurs. La récolte débute habituellement entre le 20 et le 25 juillet. Le coût de culture moyen est estimé entre 5 500 et 6 000 Euros/ha (val. 2016).

L’Estrémadure accueille plusieurs des principaux sites de transformation espagnols, dont l’activité première reste la production de concentrés de tomates. Cependant, la transformation en tomates cubetées et la production de sauces sont des activités en développement dans cette région ; il importe également de noter que l’Estrémadure abrite les principaux sites mondiaux de production de poudre déshydratée de tomate.
 
La transformation en Estrémadure est majoritairement assurée par des entreprises privées (CONESA, TRANSA, ALSAT, INPRALSA, etc.), mais certaines grandes coopératives de production agricole (TOMATES DEL GUADIANA, TOMALIA, PRONAT, etc.) ont installé leurs propres outils de transformation au cours des quinze dernières années, qui assurent désormais près de 40% de l’activité totale. 
 
Mesa del Tomate
En Espagne, les relations entre producteurs et industriels sont gérées par des OP, puissantes et organisées, autour de contrats conclus avant la récolte qui précisent, entre autres, les quantités et les prix de la tomate fraîche.
Cependant, l’Estrémadure est pour l’instant la seule région à s’être dotée d’une association indépendante chargée des opérations d’agréage à réception des lots de tomates fraîches en usine. Remaniée en 2001, l’association « Mesa del Tomate » (le « Bureau de la tomate ») est l’héritière d’une structure gouvernementale plus ancienne, mise en place dans le cadre de la législation espagnole, passée sous gestion privée en 2000.
Aujourd’hui, 10% des producteurs privés espagnols restent encore non affiliés à la Mesa des Tomate, mais bénéficient quand même de la structure. L’association est dirigée par un Bureau composé de douze membres, issus à égalité des secteurs agricoles et industriels. Son financement est assuré à égalité par les pôles «producteurs » et « industries », au prorata des quantités contractées.

Chaque année, elle forme et emploie une centaine de personnes, organisées en quatre équipes, chargées d’exercer un contrôle indépendant sur la qualité des lots livrés (agréage, contrôle des résidus de pesticides et des métaux lourds), selon un protocole standard ; l’association intervient comme médiateur entre les différents partenaires. Elle ne conduit plus d’essais agronomiques depuis 2014.
 
Les données de réception, consolidées en fin de campagne, portent notamment pour chacune des OP et des entreprises concernées sur les quantités contractées, sur les quantités effectivement réceptionnées, sur les surfaces et sur les rendements. Les éléments collectés par la Mesa del Tomate montrent que les quantités effectivement transformées en Estrémadure au cours de cinq dernières années ont augmenté sensiblement, passant de 1,45 million mT en 2012 à près de 2,1 millions mT en 2015 ; le résultat de 2016, fortement affecté par la destruction de plusieurs centaines d’hectares en début de campagne (seulement 1,87 million mT) aurait pu, sur la base des surfaces mobilisées et des rendements moyens des années précédentes, atteindre 2,14 millions mT.
Selon les informations disponibles au moment de la rédaction de cet article, il est peu probable que les surfaces diminuent en 2017. Les producteurs d’Estrémadure, confrontés à une baisse drastique de la rentabilité de la culture du blé et du maïs ces dernières années, réfléchissent à différentes alternatives de remplacement (tomate, amendes, brocolis, etc.). Parmi celles-ci, seule la tomate assure pour l’instant des rendements suffisamment motivants sur le plan financier. (12th Technical Conference, Acopaex, Don Benito,  January 2017). Les rendements moyens attendus pourraient en revanche être supérieurs de 10% environ à ceux de l’année passée.
 
Les transformateurs
La filière espagnole de transformation de la tomate regroupe une large vingtaine d’entreprises, privées et coopératives, dont les plus grandes traitent jusqu’à 850 000 mT par campagne, et les plus petites moins de 5 000 mT. L’essentiel des quantités transformées est destiné à la production de concentrés, mais également de poudres déshydratées, ainsi que de tomates cubetées. Les produits à basse concentration se développent lentement. Le marché domestique n’absorbe que de faibles quantités de dérivés, de sorte que la majeure partie des produits est destinée aux marchés extérieurs.
 
Pour des raisons historiques, l’Estrémadure est la région qui accueille le plus de sites de transformation. C’est dans cette région qu’est installée l’entreprise à ce jour la plus importante sur ce secteur en Espagne : fondé en 1976 et aujourd’hui dirigé par Manuel Vazquez, actuel président de l’AMITOM, le groupe CONESA  (Conservas Vegetales de Extremadura) exploite au total neuf usines de transformation de tomate sur trois continents, pour une capacité industrielle totale voisine de 950 000 tonnes ; cinq unités sont situées en Espagne, dont quatre dans le Vegas Bajas, à Badajoz, et une à Miajadas :
  • CONESA (Badajoz) : 7 000 mT/ jour
  • AGRAZ (Badajoz): 3 200 mT/ jour
  • AGROEX (Badajoz): 1 500 mT/ jour
  • ASTEX (Badajoz): 9 000 mT/an (seconde transformation).
  • CONESA VEGAS ALTAS (Miajadas) : 4 000 mT/ jour

Deux sont installées au Portugal :
  • CONESA PORTUGAL (ex-Sopragol, à Mora): 2 200 mT/ jour
  • TOMATAGRO (San Joao de Ribeira – Portugal): 1 000 mT/ jour
Le groupe exploite également deux sites de production de poudre de tomate :
  • un site de deuxième transformation en Californie (AGUSA (Lemoore): 7 700 mT/an de poudre
  • et un site en Chine (FUKANG XIANGFENG, Urumqi) : 10 000 mT/an de poudre.
 
Les productions espagnoles du groupe couvrent l’ensemble des catégories habituelles de produits : à destination industrielle, collective ou de détail, concentrés (de 6 à 36 Brix), Cold Break, Hot Break, super Hot Break, passata, pizza sauces, tomates cubetées, poudres, sauces, dérivés bio et « baby food », en différents formats et types de conditionnements…
L’entreprise dispose des principales certifications en vigueur, tant pour ses produits que pour ses pratiques agricoles et pour ses dispositifs de traçabilité. En 2015/2016, CONESA a produit plus de 254 000 tonnes de produits finis commercialisables, pour un chiffre d’affaire de plus de 200 millions d’Euros, réalisé principalement (80%) à l’export, sur les marchés européens mais aussi moyen-orientaux, asiatiques, canadiens, etc.
Conesa est impliqué dans de nombreuses démarches agricoles et projets d’amélioration des pratiques agronomiques, conduits sur les 1 400 hectares que le groupe gère directement (dont la moitié propriété du groupe et exploitée en propre).


Outre l’assurance d’une partie de ses besoins en matières premières, la conduite de ses propres cultures permet au groupe de diffuser ses savoirs-faire, d’étudier de nouvelles variétés en fonction des critères exigés en industrie (Brix, teneur en lycopène, viscosité, etc.), de garantir la qualité des matières premières utilisées dans la production de dérivés bio, d’aliments pour bébés, et de tester de nouvelles pratiques culturales, à la fois rentables et durables.
 
Le groupe exploite également ses propres pépinières (40 000 m² de serres) qui lui permettent, depuis 2014, de fournir à un prix très compétitif l’intégralité des plants aux producteurs avec lesquels il travaille (maîtrise des variétés, de la qualité des plants, des programmes et calendriers de plantation, traçabilité des produits, etc.).

Plus en amont sur le cours du Guadiana, à Don Benito, dans le Vegas Altas, ALSAT (ALIMENTOS ESPAÑOLES ALSAT, S.L.) exploite un site de transformation d’une capacité de 170-185 000 mT par campagne, dédié à la production de concentrés et de tomates cubetées en conditionnement aseptique, au format industriel (IBC 1400 l, fûts 220l) et bag-in-box (5,10 et 20l). L’usine appartient au groupe Centunion.

Depuis la création du site en 1985, la capacité industrielle n’a pratiquement pas cessé d’augmenter, pour atteindre un niveau d’activité qui aujourd’hui représente environ 20 000 à 25 000 mT de concentrés de diverses concentrations et qualités (passata, sauces pizza, coulis, S23, Hot Break 28/30, Cold Break 28/30 et 36/38),  22 000 mT de tomates cubetées et 12 000 tonnes pulpe et pulpe fine.
Toutefois, ces volumes ne rendent que partiellement compte de la stratégie de l’entreprise, qui a pris le parti depuis plusieurs années de diversifier sa production (dés, pulpes) et de rechercher la croissance non pas dans les quantités de matière première transformée mais bien dans les volumes et la valeur des produits finis ; pour cette raison, Alsat s’efforce de s’écarter des segments de produits standards, trop sujets à une compétition internationale à laquelle  ses dimensions, relativement réduites, lui interdisent pratiquement de prendre part ; de fait, l’entreprise consacre sa réflexion et ses investissements au développement de produits ciblés, mieux valorisés, comme les produits basse concentration (6-8, 8-10 Brix), notamment les pulpes et pulpes fines, et les conditionnements bag-in-box.
Alsat exporte plus de 90% de sa production.

Fondée en 2003/2004 à l’initiative d’une coopérative de producteurs – CASAT – impliquée dans la production de tomates, de maïs, d’huile, etc., PRONAT compte aujourd’hui 65 membres associés et dispose d’une capacité de transformation journalière de 5 000 mT, soit près de 250 000 mT par campagne. Concentrés de tomates, topping pizzas, jus de tomate et dés de tomates constituent les principales fabrications, à côtés des dérivés « bio », des produits pour bébés et autres sauces spéciales, et des autres fruits et légumes transformés (agrumes, fraises, poivrons, pêches, pommes, etc.). Les dérivés de tomate sont proposés en bag-in-box, fûts, IBC, citernes, etc.

Le chiffre d’affaires annuel de l’entreprise est de l’ordre de 17 millions d’Euros.
L’entreprise est très impliquée dans les démarches d’amélioration des pratiques agricoles, et vise la certification Global GAP pour la totalité de ses surfaces dans un avenir très proche : l’an dernier, Pronat a cultivé plus de 2 500 hectares, dont la majeure partie (90%) se trouvait dans un rayon de 40 à 60 km autour de l’usine ; 80% des surfaces sont irriguées au goutte à goutte, dont 5 à 6% en dispositifs enterrés. Pronat transforme entre 2 000 et 4 000 mT de tomates biologiques chaque année.

Depuis le lancement du projet en 2001 jusqu’aux plus récents investissements réalisés l’an dernier, Tomates del Guadiana – outil coopératif de transformation créé par les producteurs de la région de Santa Amalia – a investi près de 38 millions d’Euro dans des installations qui couvrent désormais 150.000 m² (et 110.000 m² encore disponibles), et offrent une capacité journalière de transformation de 8 200 mT, soit plus de 400 000 mT en saison. Initialement dotée d’une capacité de 1 500 mT/j, le site a régulièrement doublé la taille de ses équipements, aujourd’hui destinés à la production de concentrés de tomate (28/30 CB et HB, 30/30 et 36/38 HB), de topping pizzas, de jus et de pulpe fine de tomate, en format industriels et bag-in-box, et de concentrés de divers fruits (pêches, abricots, poires, etc.). Entre 2012 et 2016, Tomates del Guadiana a investi 16 millions d’Euros dans deux lignes d’inactivation enzymatique, un évaporateur d’une capacité de 2 500 mT/j, un pré-concentreur à recompression mécanique des vapeurs, deux « flash-coolers », etc… Ainsi, en 2016, les volumes de tomate contractés pour ce seul site ont atteint 360 000 tonnes de tomate, ce qui fait de Santa Amalia le site disposant de la plus grande capacité unitaire de transformation en Europe.

Depuis 2010, l’entreprise exploite un brevet exclusif d’extraction naturelle du lycopène et commercialise plusieurs dérivés alimentaires et cosmétiques sur cette base.
Tomates del Guadiana s’efforce également de réduire la distance entre les cultures et l’usine, en même temps qu’elle investit dans des dispositifs et démarches de contrôle de la qualité, de gestion de l’eau, d’économies d’énergie, etc.
Outre les produits commercialisés sur le marché national sous les marques Fruco et Apis, Tomates del Guadiana exporte 80% de ses productions, principalement sur les marchés de l’UE mais aussi en Afrique, en Amérique et en Asie ; le chiffre d’affaires de l’entreprise s’est élevé à 43 millions d’Euros sur le dernier exercice, et pourrait prochainement atteindre 50 millions d’Euros selon ses dirigeants.

Andalousie : le futur de l’Espagne ?
Dans le courant des années 90, une nouvelle zone de production s’est développée au sud de Séville, dans la région de Lebrija, où plusieurs entreprises se sont installées depuis une dizaine d’années. La région bénéficie de rendements agricoles très attractifs et n’a pas eu à souffrir de sécheresse depuis plusieurs années. L’irrigation goutte à goutte s’est largement généralisée et représente aujourd’hui environ 88% des surfaces. Les capacités de transformation y ont fortement augmenté depuis 2012, qui ont permis de multiplier par 4 les quantités transformées. Selon certains transformateurs, le coût de culture moyen en Andalousie est estimé entre 4 000 et 5 000 Euros/ha (val. 2016). La production de concentrés de tomate draine la totalité des matières premières disponibles.

A 200 km au sud du Guadiana, Algosur-Pinzón S.L.U. (ALPINsur, à Los Palacios) achète la production agricole (coton, tomates d’industries, maïs, légumes divers, tournesol, etc.) issue de plusieurs centaines d’hectares, dans une région qui compte près de 70 000 hectares de terres irriguées.

Deux sites, dont l’un a été acheté récemment, produisent exclusivement des concentrés de tomates (Cold Break 28/30 et 36/38, HB, purée 6/8 Brix, topping pizza 12/14 Brix) : des investissements récents d’un montant de 22 millions d’euros en achat de matériel et en augmentation de capacité ont porté la capacité conjuguée à hauteur de 7 300 mT de tomate fraîche par jour, pour un total – variable selon les productions mises en œuvre – de 300 000 mT environ par saison. L’objectif d’Alpinsur est d’atteindre 10 000 mT/jour dans un avenir proche.
 
La disponibilité en surfaces cultivables irriguées (Guadalquivir), les possibilités ouvertes par les rotations culturales (riz, maïs, coton, maraîchage, etc.), l’excellence des rendements (en moyenne 100 mT/ha, jusqu’à 120-130 mT/ha), conjuguées à de faibles coûts locaux de la main d’œuvre, de l’énergie et des matières premières sont autant d’atouts qui attirent les investisseurs et motivent l’implantation et le développement des usines de transformation de la tomate. Alpinsur produit en propre une toute petite partie des tonnages qu’elle transforme, et toutes les matières premières sont issues de parcelles conduites selon les principes de l’agriculture intégrée ; 350 à 400 producteurs, qui mobilisent chacun entre 3 et 300 hectares pour la tomate d’industrie, fournissent les deux sites d’Alpinsur. Une part importante de la récolte (80%) se trouve située dans un rayon de 15 à 20 km autour de l’usine. L’irrigation gravitaire représente encore une part non négligeable (20 à 25%) des surfaces totales, mais l’irrigation goutte à goutte progresse régulièrement.
Des contrôles stricts sont effectués sur la production agricole, notamment sur l’utilisation des pesticides, par des techniciens responsables chacun de 300 hectares de culture environ : une certification « production intégrée » est en cours.
Les produits d’Alpinsur, qui se veulent les plus compétitifs possibles, sont exclusivement destinés à d’autres entreprises, de deuxième transformation, vis-à-vis desquelles l’entreprise a adopté une politique de non-concurrence stricte.

Installée en 2005 et devenue récemment propriété en totalité du leader portugais de la tomate transformée Sugal, Tomates del Sur exploite un site d’une capacité journalière de 3 000 à 4 000 mT de tomate fraîche à Las Cabezas de San Juan. Une superficie totale de 2 500 hectares environ est nécessaire pour approvisionner les 250 000 mT que transforme l’entreprise, dont 70 % se situent dans un rayon de 40 km autour du site industriel. L’entreprise est une structure privée, dont les producteurs individuels – environ 150 l’an dernier - ne sont regroupés ni en coopérative ni en OP.

Avec la proximité du Guadalquivir et les infrastructures développées, la région dispose d’un réservoir important en capacité d’irrigation ; de nouvelles zones de production ont été développées par Sugal depuis 2010, de nouveaux producteurs mobilisés ; alors que 40% des cultures étaient encore conduites sous irrigation gravitaire en 2010/2011, l’irrigation goutte à goutte est désormais installée sur près de 90% des surfaces, avec un gain substantiel en termes de rendements. Au final, les quantités qui ne dépassaient pas 40 000 mT/an en 2003 ont atteint 250 000 mT en 2016 ; l’entreprise prévoit d’accroître encore de 50% les surfaces dédiées et les quantités transformées dans un proche avenir.
 
Des échanges en progression constante
La filière espagnole de transformation de la tomate fonde une grande partie de son fonctionnement sur les débouchés extérieurs : en 2015, les exportations se sont élevées à 288 200 mT pour le secteur des concentrés (produits finis, toutes catégories confondues, en hausse de 31% par rapport à la moyenne de la période 2012-2014), à 145 500 mT pour celui des conserves (en retrait de 8% par rapport à la même période) et à 72 000 mT pour les sauces (+5%).
Les concentrés de plus de 30 Brix en format industriel (20029091) ont constitué l’essentiel des contingents exportés (75%), au terme d’une évolution qui les a vus finalement supplanter les concentrés 12-30 Brix en format industriel (20029031). Les ventes extérieures de produits à basse concentration (moins de 12 Brix) ont enregistré de forts reculs ces dernières années.

L’ensemble des exportations espagnoles de dérivés de tomate a enregistré ces dernières années une progression fulgurante : les quantités de matières premières mobilisées par ce volet de l’activité se sont élevées en 2015 à 2,37 millions mT (estim.), en hausse de près de 600 000 mT (+ 33% !) par rapport à la moyenne des trois années précédentes ; l’essentiel de la progression s’est effectué grâce aux développements intervenus sur le secteur des concentrés, et dans une moindre mesure sur celui des sauces, tandis que les exportations de conserves pâtissaient du contexte commercial mondial et de la concurrence avec l’Italie.
Parallèlement, le chiffre d’affaires généré par l’activité export en 2015 a amélioré de 21% la performance moyenne des trois années précédentes (2012-2014), avec un montant des ventes estimé à plus de 435 millions d’Euros. Le poids de la zone euro a sensiblement augmenté au fil des dernières années, passant de moins de 70% de l’ensemble à la fin des années 90 à près de 75% du total sur les trois dernières années considérées (2013-2015).
Les exportations espagnoles de dérivés de tomate sont avant tout destinées au marché communautaire : sur la période 2013-2015, les pays de l’UE 28 ont drainé 79% des exportations espagnoles de concentrés de tomate, 89% des exportations de conserves et 85% des exportations de sauces.

(Voir aussi notre article dans le numéro de novembre 2016 et notre dossier de décembre 2016).
 
La rédaction de Tomato News adresse ses sincères remerciements à tous les responsables d’industrie, aux chercheurs, aux responsables d’associations et plus particulièrement à l’Agrucon, dont les renseignements et les commentaires ont été indispensables à la rédaction de ce dossier.
 
Quelques données complémentaires
Evolution comparée des surfaces en Estrémadure, en Andalousie et dans le reste de l’Espagne sur les cinq dernières années.
Résultats de production dans les principales régions espagnoles, de 2012 à 2016.
Exportations espagnoles de dérivés de tomates, de 1997 à 2015.
 
Comparaison des rendements agricoles et des teneurs moyennes en matière sèche à réception entre le nord de l’Italie et les deux principales régions de production d’Espagne.
Appendices/Annexes
Pour plus d’information et de détails, quelques sites parmi ceux des principales entreprises de transformation espagnoles :

 
T. DEL GUADIANA http://tomatesdelguadiana.es/
CONESA http://www.e-conesa.com/
TRANSA http://www.transa.es/
TOMALIA http://www.tomalia.com/
PRONAT http://www.pronat.com.es/
AGRAZ http://www.agraz.com/
ALSAT http://www.alsatsl.com/
INPRALSA http://www.globalfoods.co.uk/
CARVEG, SL http://www.apis.es/index.php
CIDACOS https://www.cidacos.com/
MARTINETE http://www.martinete.es/index.html
AGROEX http://www.agrotom.com/
ALGOSUR https://www.alpinsur.com/es/quienes-somos/
TOMATES DEL SUR http://www.sugal-group.com/es/home/
LAS MARISMAS https://www.marismas.es/es/
IAN http://www.grupoian.com/tomate.html
 

 
 
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