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News

Dérèglement climatique : la tomate à l'aube d'une migration inédite

27/09/2024 - François-Xavier Branthôme - Read in English
De l'Espagne à la Manche, la tomate à l'aube d'une migration inédite, sous l'effet du réchauffement climatique : les tomates de plein champ, majoritairement destinées à la transformation, sont les plus exposées aux aléas climatiques. Mais à moyen terme, toutes les cultures, qu’il s’agisse de tomate ou d’autres légumes, vont devoir s'adapter, voire déménager.

Bien qu'elle soit (souvent) toute rouge dans nos assiettes, la star de l'été craint, elle aussi, les coups de soleil. Locales ou importées du Maroc, d'Espagne ou d'Italie pour la consommation « en frais », les tomates décorent les étals français tout au long de l'année, défiant éhontément les règles des saisons. Mais avec le réchauffement climatique, qu’elle soit « de table » ou destinée à la transformation, la tomate devient de plus en plus difficile à cultiver dans le sud de l'Europe. En France, plusieurs études suggèrent qu'il faudra s'adapter pour continuer à les produire, d'ici vingt, trente ou cinquante ans, comme bien d'autres cultures.

Tomates des champs, des serres, du petit maraîcher ou du grand producteur, préparées en salade ou en sauces... Toutes sont d'une manière ou d'une autre vulnérables aux aléas d'une météo de plus en plus chaotique à mesure que le climat se dérègle, sous l'effet des gaz à effet de serre émis par les activités humaines. 

Canicules et sécheresses à l'assaut du sud de l'Europe
« Quel que soit le type de culture, la tomate est irriguée », explique François Lecompte, directeur adjoint du laboratoire Plantes et systèmes de cultures horticoles de l'Institut National de Recherche pour l'Agriculture, l'Alimentation et l'Environnement (Inrae). Par conséquent, les territoires frappés par les épisodes de sécheresse à répétition sont les plus vulnérables, selon qu'ils peuvent compter ou non sur la disponibilité de l'eau pour l’irrigation. Côté température, « au-delà de 32-34°C, il y a des problèmes de nouaison [passage de la fleur au fruit], des risques de brûlure des fruits et de nécrose apicale », poursuit le scientifique, qui cite également l'exposition à de nouveaux parasites ou à des maladies, ou encore des pollinisateurs assommés par la chaleur.

Après un été 2022 justement marqué par ces conditions chaudes et sèches, la production française de tomates destinées au marché du frais avait ainsi baissé de 3 % par rapport à 2021, malgré une augmentation de 7 % des surfaces cultivées. « Tous les bassins de production sont touchés, à des degrés variables », détaillait le rapport annuel de France Agrimer, qui rappelle d'ailleurs que plus il fait chaud, plus les Français consomment de tomates. L'été suivant, c'est le sud de l'Europe qui suffoque, de la Grèce à l'Espagne. La production de ces pays souffre à tel point qu'à l'été 2023, des distributeurs espagnols se tournent vers des producteurs belges pour remplir leurs rayons, a expliqué au média flamand VRT News le patron de la coopérative belge BelOrta. « L'Allemagne aussi nous a acheté davantage de tomates parce qu'ils ne pouvaient plus se fournir auprès des cultivateurs espagnols ». 

En Belgique comme aux Pays-Bas, l'intégralité de la production de tomates se déroule sous serre. La France, elle, dispose d'un modèle mixte : une majeure partie sous serre, destinée à la consommation de tomates fraîches, et une partie en plein champ, dont l'essentiel est transformé, en sauce, en conserve ou encore dans les pizzas et plats préparés. Ces dernières, en extérieur, sont logiquement moins protégées des aléas climatiques.

La tomate de plein champ en première ligne
« L'été devient progressivement hostile à la tomate en Espagne et dans le sud de la France. Les côtes de la Manche acquièrent au contraire un important potentiel », a récemment écrit sur X l'agro climatologue Serge Zaka, auteur d'une étude sur l'évolution de la « saisonnalité » et la « biogéographie » de la tomate de plein champ. Une modélisation pour les années 2060-2090 montre que « l'aire de répartition de la tomate à tendance à gagner vers le Nord et disparaître depuis le Sud avec la désertification progressive de l'Espagne ».

 Pour l'instant, les producteurs français ne connaissent pas « les problèmes répétés d'accès à l'eau » observés dans d'autres régions méditerranéennes, se réjouit le directeur de l'interprofession française de la tomate destinée à la transformation (Sonito), Robert Giovinazzo. Les trois quarts de la production française se font le long de la vallée du Rhône, entre le Lyonnais et le delta de la Camargue, explique-t-il. « Nos capacités d'irrigation ne sont pas comparables avec une région comme l'Andalousie. Pour que nous n'ayons plus d'eau, il faudrait qu'il n'y ait plus de glacier dans les Alpes pour alimenter le Rhône. » Il n'empêche que la ressource est menacée, alors que les glaciers alpins ont perdu 70% de leur volume depuis 1850, et pourrait même disparaître d'ici la fin de ce siècle, selon le scénario le plus pessimiste du Giec.

En attendant que n'explose le nombre de conflits d'usage le long du fleuve qui alimente villes, usines, champs et centrales nucléaires, les producteurs de tomates de plein champ travaillent « en France comme ailleurs à des systèmes d'irrigation qui permettent de mieux gérer l'apport en eau, comme le goutte-à-goutte, ou sur "la possibilité de développer le photovoltaïsme », c'est-à-dire protéger les cultures avec des panneaux solaires. Envisagent-ils, à terme, de remonter la vallée du Rhône ? « Nous y pensons. Nous regardons cela de près et nous savons qu'il faudra le faire un jour, mais nous ne sommes pas encore dans un tel cas de figure », soutient le directeur de la Sonito. 

L'ambition, pour le moment, consiste à augmenter les volumes de tomates de transformation cultivés en France, très modestes en comparaison de ceux des pays voisins. La France produit entre 160 000 et 180 000 tonnes par an, contre près de 6 millions de tonnes en Italie et jusqu'à 3 millions de tonnes en Espagne. « 90% des tomates consommées en France viennent de l'étranger, dont 85% d'Italie et d'Espagne », détaille encore Robert Giovinazzo. La France pourra-t-elle compenser, à plus long terme, les difficultés du Sud ? Le changement climatique risque-t-il, comme le craignait en 2023 le magazine Time au regard de l'effondrement de la gigantesque production californienne, de « menacer le ketchup » ? Le président de la Sonito et de la Chambre d'Agriculture de Provence-Alpes-Côte-D’azur, André Bernard, ambitionne en tout cas d'augmenter la part de tomates françaises destinées à la transformation consommées en France. De 10% aujourd'hui à 25% à l'horizon 2030, via une stratégie visant notamment à intégrer cette tomate plein champ à d'autres cultures.

Some complementary data
Serge Zaka : CEO of AgroClimat2050 | PhD in agrometeorology | Vice-President & Stormchaser for Infoclimat | Conférence / Speaker about #climate #agriculture #globalwarming ; Contact : sergezaka@gmail.com.

« Saisonnalité : L'été devient progressivement hostile à la tomate en Espagne et sud de la France. Les côtes de la Manche acquièrent au contraire un important potentiel. Au contraire, les intersaisons deviennent beaucoup plus intéressantes pour la culture de la tomate en Espagne et dans le sud de la France. 
Biogéographie : l'aire de répartition de la tomate à tendance à gagner vers le nord et disparaître depuis le sud avec la désertification progressive de l'Espagne ».
Ces données sont issues d'une étude réalisée par AGROCLIMAT2050 par Serge Zaka. Elles sont adaptables à d'autres espèces maraîchères.

 
Semaine 33, potentiel de croissance en culture irriguée, de 1970 à 2000
 
Semaine 33, potentiel de croissance en culture irriguée, de 2070 à 2100

Source: francetvinfo.fr
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