Un rapport préparé par l'IDR (Institut de développement rural) fait apparaître une baisse de 8% de la superficie cultivée en tomate d’industrie dans la région de Mendoza en Argentine par rapport à la saison précédente. Les deux provinces voisines de Mendoza et de San Juan produisent 80% de la tomate destinée à l'industrie argentine.
La tomate est l'une des productions légumières les plus importants d’Argentine. Le pays dispose de conditions propices à sa culture sur la quasi-totalité de son territoire, à l'exception des provinces de Patagonie, qui incluent cependant la région du Río Negro : ces dernières années, cette province a réussi à augmenter ses rendements, grâce au projet « Patagonia Tomato » promu depuis 2008, dans le but de promouvoir la production et d'augmenter les rendements, en lien direct avec le programme « Tomate 2000 ».
La production argentine est divisée entre le marché du frais et celui de l'industrie. La production annuelle moyenne argentine de tomates s’est élevée ces dernières années aux environ de 1,15 million de tonnes sur une surface moyenne de 17 500 hectares ; 60 à 70 % de ces quantités sont destinés à la consommation fraîche et les 30 à 40 % restants à l'industrie. Les dernières données publiées par la FAO indiquent que la superficie de tomates en Argentine a atteint 19 445 hectares en 2022, pour une production de 1,393 million de tonnes.
La consommation de tomates fraîches est d'environ 16 kg/personne/an et, seulement dépassée par celle des pommes de terre.

En ce qui concerne l'industrie de transformation de la tomate, la production nationale reste inférieure à la demande intérieure, les importations en provenance du Chili et d'Italie étant les principales sources d’approvisionnement permettant de couvrir la demande : cette situation met clairement en lumière les opportunités d'expansion pour atteindre l'autosuffisance. Selon le rapport de l’IDR, environ 650 000 tonnes de tomates sont transformées chaque année par l'industrie en Argentine et, lors d'une saison normale, la récolte nationale atteint 450 millions de kilos, soit un écart de plus de 40 pour cent.
Les plus récentes estimations de la filière argentine envisagent cependant un résultat pour la campagne 2024 aux environs de 660 000 tonnes (voir les articles connexes ci-dessous).
Les principales zones de production de tomates d’industrie sont les provinces de Mendoza et San Juan (la région de Cuyo concentre 80% de la production du pays), puis La Rioja, Salta et Jujuy (région du Nord-Ouest Argentin, NOA), Corrientes et Formosa (Nord-Est Argentin, NEA), Rio Negro, et Buenos Aires. Par ailleurs, les ceintures horticoles situées autour des principales villes du pays contribuent à l'approvisionnement des centres de consommation qu'elles englobent.
Mendoza : Importance relative de la tomate par rapport aux légumes d'été
La superficie estimée cette saison (2024) s’est élevée à 3 683 hectares, soit une baisse de 8% par rapport à la saison précédente ; cette zone comprend : les tomates « longues » ou d’industrie, les tomates rondes de type longue conservation et les tomates rondes, aplaties et côtelées de type Platense.
L’analyse des données des douze dernières campagnes montre que la superficie dédiée à la culture de tomates d’industrie dans la province de Mendoza a varié de 2 000 à 4 000 hectares. La saison 2024 a été une saison typique, à l'intérieur de ces limites et proche de la limite supérieure.
La tomate est l'une des cultures horticoles les plus importantes de la province ; elle constitue un secteur en croissance permanente en termes d'organisation et d'intégration de technologies de gestion, ce qui, ces dernières années, a entraîné de fortes augmentations des rendements, positionnant Mendoza et San Juan comme principales régions productrices du pays.
Parmi les légumes d'été de la province, la tomate, avec 22% de la surface, a été l'espèce la plus cultivée après le potiron et la pomme de terre en 2023/2024.

Comme le montre le graphique suivant, la zone qui a concentré le plus de production de tomates durant la dernière saison est la zone centrale avec 33% de la superficie de la province (Maipú et Luján principalement) et, en deuxième position, la Valle de Uco (24%). Les principaux départements producteurs de tomates étaient : Lavalle (19 %), Maipú (19 %), San Martín (13 %), San Carlos (11 %) et Tunuyán (10 %).

Coûts de production, mis à jour en février 2024
Le graphique suivant montre l'importance relative des composantes du coût total, nécessaires pour conduire une culture sur un hectare de tomate d’industrie, sur la base d'un modèle traditionnel de 5 hectares, avec irrigation par sillons, 26 000 plants par hectare et un rendement moyen de 80 tonnes.
La somme de toutes les dépenses inhérentes à la préparation du terrain, à l'irrigation, à la plantation, aux traitements et à l'entretien de la culture jusqu'à la récolte, aboutit au coût direct de production.
Le rapport montre que pour réaliser les tâches agricoles d'un cycle productif complet sur un hectare, il faut investir 4,5 millions de pesos (environ 5 135 USD ou 4 798 Euro).
Il faut toutefois préciser que cette valeur ne prend pas en compte les amortissements ou les coûts de gestion, mais uniquement les dépenses liées aux opérations culturales. Les coûts sont estimés aux valeurs relevées pour février 2024. Ainsi, pour un rendement de 80 t/ha, le coût direct des travaux de mise en place et d’exploitation de la culture est estimé par l’IDR à 59,58 USD par kilogramme de tomate.

Prix payés au producteur
Depuis 20 ans, l'IDR dispose d'un système de registres des opérations commerciales sur l’exploitation ou bord-champ (sans fret), avec récolte incluse et sans TVA, pour différents produits. Ces informations concernant les prix procurent une certaine transparence aux secteurs de l'économie informelle en termes de niveaux de prix pour différentes variétés, qualités et destinations commerciales.
Le tableau suivant montre l'évolution du prix payé au producteur au cours des mois de décembre, janvier et février, puisque la saison commerciale est toujours en cours, avec un point culminant au moment des premières gelées.
Quelques données complémentaires
Pour connaître tous les détails du rapport, vous pouvez y accéder en cliquant ici.
Sources: idr.org.ar, mendozapost.com