Après plusieurs années de hausses significatives, les achats extérieurs allemands ont nettement marqué le pas en 2023 ; malgré tout, la facture des approvisionnements a encore fortement augmenté.
Sur les dix dernières années, l’Allemagne a été le premier importateur mondial de concentrés de tomates devant le Royaume-Uni et le deuxième importateur mondial de conserves de tomates et de sauces tomate et ketchup, derrière le Royaume-Uni.
Les importations allemandes de dérivés de tomates ont enregistré un net tassement l’an dernier, qui a ramené les flux d’approvisionnement à des niveaux nettement inférieurs à ceux des trois années précédentes, marquées il est vrai par l’augmentation brutale de la demande durant la crise sanitaire Covid. Si les importations de concentrés (HS codes 200290), produits intermédiaires destinés à la seconde transformation, ont convenablement résisté au ralentissement en ne reculant que de quelques centaines de tonnes (-1200 t, -0.4%), les achats extérieurs de produits finis commercialisables comme les conserves (HS codes 200210 ; -18 200 t, -7%) et les sauces (HS codes 210320 ; -6 700 t, -4,5%) ont nettement diminué sur la période janvier-décembre 2023.

Pour autant, la dépense allemande en importations de dérivés de tomate, globalement stable autour d’une moyenne annuelle de 540 à 550 millions d’Euros entre 2015 et 2019, a pratiquement doublé au cours des quatre dernières années, pour dépasser 1,02 milliard d’Euros en 2023, soit un rythme annuel de croissance (CAGR) proche de 16% sur la période 2019-2023 ; la progression la plus rapide a concerné la dépense consacrée aux achats extérieurs de concentrés (CAGR : 20%), mais les autres secteurs ont également enregistré des augmentations très marquées en valeur : les montants consacrés aux importations de conserves et de sauces ont ainsi respectivement progressé aux rythmes de 16% et 9%.
Au cours des dix dernières années, la part de la dépense allemande consacrée aux importations de conserves est restée pratiquement stable autour d’une moyenne de l’ordre de 30% du total, tandis que celle dédiée aux achats extérieurs de concentrés a nettement progressé, de 42% de la dépense totale en 2013 à 48% en 2023 ; dans le même temps, la part de la dépense consacrée aux sauces diminuait en proportion, de 27% en 2013 à 23% en 2023.

Les pays fournisseurs du marché allemand sont avant tout européens : sur les cinq dernières années, 90% des concentrés et 98% des conserves et des sauces tomate entrées sur le territoire allemand ont été importées de l’un des pays membres de l’UE. Durant cette période, les produits italiens ont représenté 56% des achats extérieurs allemands de concentrés, 85% des achats de conserves et 42% des approvisionnements en sauces ; 18% des concentrés importés en Allemagne étaient d’origine espagnole, de même que 4% des tonnages de conserves et 2% des sauces ; les produits portugais ont représenté 7% des achats allemands de concentrés de tomate, 3% des conserves et 3% des sauces.
Quelques pays (Chine, Chili, Turquie) ont joué des rôles secondaires dans les approvisionnements du marché allemand en concentrés ; il convient enfin de mentionner les activités néerlandaises (31% des quantités totales) et polonaises (8%) dans les importations allemandes de sauces.

Quelques données complémentaires
Evolution et composition de la dépense allemande en importations de dérivés de tomate.
Contributions annuelles des différents secteurs d’importation à la dépense allemande totale.
Source: Trade Data Monitor