L’UE affiche actuellement un léger excédent commercial
Le 1er juillet 2019, l'Union européenne et le Mercosur ont trouvé un accord politique en vue de la conclusion d’un futur accord commercial.
Au fur et à mesure d’une période de transition de dix ans, les droits de douane seront progressivement supprimés sur 93% des lignes tarifaires (produits) concernant les exportations agroalimentaires de l'UE. Ces lignes correspondent à 95% de la valeur des produits agricoles exportés par l'UE. L'UE libéralisera 82% des importations de produits agricoles, les importations restantes étant soumises à des engagements de libéralisation partielle, notamment des contingents tarifaires pour les produits plus sensibles, un très petit nombre de produits étant totalement exclus.
• Membres du Mercosur : en vert sombre, l’Argentine, le Brésil, le Paraguay, l’Uruguay et le Venezuela (suspendu depuis 2016) ;
• Membres associés du Mercosur : en vert clair, le Chili, la Colombie, le Pérou et l’Equateur ;
• Candidats et observateurs : la Bolivie, le Mexique
Selon le document qui résume les résultats des négociations du volet commercial de l’Accord d’association entre l’UE et le Mercosur, au moment où l’accord doit intervenir (en principe le 28 juin 2019, voir texte en annexe), une série d’autres produits clés d’intérêt pour l’UE en termes d’exportations seront libéralisés par le Mercosur, dont le vin, l’huile d’olive, les boissons non-alcoolisées, certains fruits frais, et les conserves de pêches et de tomates. Il semble cependant que tous les produits à base de tomates pourraient également être exemptés à l’avenir, comme le demande l’association européenne des transformateurs de tomate TomatoEurope auprès de la Commission européenne depuis plusieurs années.
En regard des flux qui animent les échanges de dérivés de tomate entre d’autres grands blocs d’approvisionnement et de consommation, les quantités mises en œuvre entre l’Amérique du Sud et l’Europe ne sont pas très importantes. Si les quelques deux ou trois dernières années ont vu les tonnages de concentrés importés d’Europe par les pays du Mercosur augmenter légèrement pour atteindre un peu plus de 8 000 tonnes métriques et approcher de 9 800 mT en 2018, les flux moyens des dix-sept années précédentes n’ont pas dépassé en moyenne le seuil modeste de 5 000 mT par an.
Sur l’ensemble de la période et sur les trois dernières années, la filière italienne a pratiquement monopolisé les flux sortants, en contrôlant plus de 86% des échanges avec une moyenne annuelle d’exportations de plus de 7 350 mT et un résultat en hausse en 2018 à plus de 9 000 mT. L’Espagne et dans une moindre mesure encore le Portugal ont complété les flux, avec des moyennes annuelles respectives sur la période 2016-2018 de l’ordre de 310 mT et 190 mT.
Bien que disposant d’une filière de transformation figurant parmi les plus importantes au monde, le Brésil a constitué le principal marché destinataire, dont les importations ont représenté près de 59% des quantités de concentrés européens acheminés vers le Mercosur sur les dix-huit dernières années (près de 5 800 mT l’an dernier). Un autre très important pays transformateur, le Chili, membre associé du Mercosur pourtant essentiellement tourné vers les marchés extérieurs, a vu entrer sur son territoire des concentrés en provenance d’Europe, qui ont représenté quelque 600 mT en moyenne sur les trois dernières années. Les tonnages approvisionnés par le Venezuela, l’Uruguay et le Paraguay n’ont pas dépassé quelques centaines de tonnes.
En sens inverse, les importations communautaires de concentrés en provenance de pays d'Amérique du Sud se résument exclusivement aux flux de produits exportés par la filière chilienne. En effet, le Chili a déjà conclu un accord de libre-échange avec l'UE qui établit un droit de douane mutuel de 0% sur les produits à base de tomate. Non seulement ces quantités n’ont pas dépassé 3 500 mT/an en moyenne sur les vingt-deux dernières années mais surtout elles ont été excessivement réduites, voire pratiquement inexistantes, durant une période de onze ans entre 2003 et 2013. Cependant, caractérisées par leur extrême irrégularité, les exportations de concentrés du Mercosur (au sens large) vers l’UE ont enregistré une augmentation sensible au cours des cinq dernières années, jusqu’à atteindre un pic exceptionnel de plus de 18 000 mT en 2015, conséquence d’une hausse spectaculaire et ponctuelle des ventes extérieures chiliennes à l’Allemagne, à l’Italie, aux Pays-Bas et à la Pologne. Les quantités mobilisées en moyenne sur les trois dernières années se sont élevées aux environs de 6 900 mT de produits finis.
Au bilan, le niveau d’activité exceptionnel de 2015 mis à part, les échanges commerciaux de concentrés de tomate entre les pays du Mercosur et l’UE se résument à des flux relativement modestes de quelques milliers de tonnes dont la balance est plutôt légèrement favorable à la filière européenne. S'il est approuvé, l'accord ne s'appliquera qu'aux membres du Mercosur, à savoir le Brésil, l'Argentine, le Paraguay et l'Uruguay. Lorsque l’accord sera finalement ratifié, le contexte des échanges ne sera sans doute pas fondamentalement modifié, puisqu’au-delà de la disparition programmée des taxes douanières continueront à intervenir en premier lieu l’importance des demandes de part et d’autre de l’Atlantique, les coûts du transport maritime, les taux de change USD/Euro, les coûts de production respectifs dans l’UE et dans le Mercosur, etc.
Quelques données complémentaires
Échanges de concentrés entre le Mercosur et l’UE (les courbes prennent en compte les statistiques d’échanges de tous les pays – membres, membres associés et candidats du Mercosur). La balance moyenne penche en faveur d’un excédent européen d’un peu plus de 1 100 mT de produits finis en moyenne sur les trois dernières années. Ce niveau est également celui de l’excédent moyen de la période 2001-2018.
Pages Web officielles pour découvrir les relations commerciales actuelles et les termes de l’accord entre l’UE et le Mercosur
Voir aussi
Source : TDM