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News

Perspectives futures de transformation en Amérique du Sud

26/09/2018 - François-Xavier Branthôme - 2018 WPTC congress - Read in English
(Inspiré de la présentation de M. Juan Manuel Mira Velasco au 13ème Congrès Mondial accueilli en Grèce en juin 2018)

A l’invitation des instances mondiales de la tomate d’industrie (AMITOM, WPTC) et du Comité Organisateur du 13ème Congrès Mondial de la Tomate d’Industrie (Grèce, juin 2018), Juan Manuel Mira Velasco, directeur général de Sugal Chile, est venu exposer les perspectives de développement de la filière industrielle de la tomate dans l’Hémisphère Sud.
 
Dans une brève introduction au cours de laquelle il a brossé un tableau général de la démographie et de l’économie des treize pays qui composent l’Amérique du Sud, M. Mira a souligné quelques un des contrastes les plus marquants de la région : 422 millions d’habitants vivent dans ce sous-continent (soit environ 6% de la population mondiale totale), dont près de la moitié (207 millions) dans le seul Brésil (12% en Colombie et 10% en Argentine), tandis que les sept plus petits pays de la région n’abritent qu’un peu moins de 15% de la population totale d’Amérique du Sud.

 
La région est également le siège de grandes disparités en termes de richesse, liées à la taille des pays, à leur histoire, à leur développement, comme en attestent les produits intérieurs bruts et leurs évolutions récentes dans les différentes nations : au cours des trois dernières années, la plupart des pays d’Amérique du Sud ont vu leur PIB augmenter notamment, pour certains, après de profondes dépressions ; le PIB total de la région a avoisiné 4,5 milliards USD en 2018, soit une hausse de 7,8% par rapport au PIB enregistré en 2015 (4,12 milliards USD), et il importe de remarquer les progressions impressionnantes du PIB brésilien (+14,5%), bolivien (+15,8%), argentin (+11,7%), etc.

Le responsable de Sugal Chile a également insisté sur la grande diversité et les contrastes existants entre les différents types de climat qu’héberge le sous-continent, des types désertiques du Pérou aux régions tropicales-humides du Brésil et jusqu’au climat méditerranéen du Chili et méditerranéen humide d’Argentine, avant de commenter les situations politiques et économiques des cinq principaux pays transformateurs (Brésil, Argentine, Chili, Pérou et Venezuela) de tomate de la région, pour souligner avec insistance l’importance des effets négatifs de l’instabilité politique sur l’inflation et sur le coût des investissements (voir les infographiques en fin d’article). De l’ensemble de ces paramètres – et de quelques autres (législation, logistique, rendements, etc. - dépendent également les taux de change des monnaies nationales vis-à-vis les unes des autres et vis-à-vis du dollar US, qui modulent les prix de la matière première « tomate » et conditionnent la compétitivité des dérivés produits par les différentes filières.

Le sujet est suffisamment complexe pour qu’il soit nécessaire d’examiner chaque pays en détail ; Juan Manuel Mira explique qu’au terme d’une progression importante, l’hémisphère sud assume désormais 10% de la transformation mondiale contre 5 à 6% il y a huit ans, soit environ trois à quatre millions de tonnes métriques transformées entre l’Amérique du Sud et l’Australie-Nouvelle Zélande.

 
La production brésilienne est répartie de façon très inégale entre quatre régions : 3% dans le Nordeste, 72 % dans l’état de Goiás, 10% dans celui du Minas Gerais, et 15% dans l’état de Sao Paulo. Les quantités traitées ont représenté 1,4 million mT en 2017 et environ 1,32 million en 2018 (ndlr), récoltées respectivement sur une surface de 17 000 hectares en 2017 et 15 000 hectares en 2018, toutes équipées en irrigation par aspersion sur pivot central. Les producteurs, au nombre de 125 à 150, exploitent en moyenne 120 à 135 hectares chacun, et obtiennent des rendements de l’ordre de 82 mT/ha. Le prix de la tomate fraîche bord-champ s’élevait en 2017 à 73 USD/mT, mais les distances importantes justifient un coût de transport élevé (environ 25 USD/mT) qui grève le prix de la matière première (98 USD/mT au final). La teneur en matière sèche s’est améliorée ces dernières années mais, entre 4,2 et 4,5, le Brix reste inférieur à la moyenne mondiale.

Les dérivés produits sont presqu’exclusivement destinés au marché intérieur brésilien, que complètent des importations de tomates pelées entières ou cubetées ainsi que de concentrés de tomate de qualité supérieure, éventuellement justifiées par des opportunités de prix. Le pays offre de larges surfaces exploitables, mais le coût de transport et les taux de change constituent un frein au développement de l’activité, tandis que de récents changements dans la réglementation (baisse de la teneur minimum en matière sèche des produits finis) ont également provoqué une diminution de la consommation. Dans ce contexte d’équilibre entre l’offre et la demande, Juan Manuel Mira dit ne pas s’attendre à de grands changements au Brésil.

 
La production de tomate d’industrie au Chili est regroupée dans la région centrale du pays, dans une zone de 300 km qui s’étend au sud de Santiago ; les quantités transformées en 2018 se sont élevées aux alentours de 1,2 million mT, récoltées sur une surface de 12 550 hectares, dont 20% équipées en irrigation « goutte à goutte » tandis que 80% des cultures sont encore irriguées par irrigation gravitaire. Les rendements agricoles atteignent ici 96 mT/ha en moyenne, avec une teneur moyenne en matière sèche situé entre 5,0 et 5,1 Brix. L’année dernière, 500 producteurs environ ont approvisionné les sites de transformation de trois entreprises (Sugal Chile, Patagonia Fresh et Carozzi), à partir de cultures situées à une distance moyenne de 50 km des sites de transformation. Le prix de la matière première (en Peso chilien) s’est élevé aux environs de l’équivalent de 80 USD/mT, mais le coût de la terre est très élevé aujourd’hui au Chili, jusqu’à 60 000 ou 65 000 USD par hectare pour certaines exploitations, en raison de la concurrence avec d’autres productions fruitières ou végétales très rentables.
Le Chili est le principal exportateur de dérivés de tomate de l’hémisphère sud, et il occupe le huitième rang mondial sur ce secteur. En dépit de conditions climatiques stables et de niveaux de qualité élevés, le Chili souffre des limites qu’impose la disponibilité en terres susceptibles d’accueillir les cultures de tomate, en raison de la concurrence avec les cerises, les noix et d’autres productions encore.
En conclusion, si la filière chilienne veut accroître les surfaces dédiées à la tomate d’industrie, elle devra développer la micro-irrigation et faire appel à plus de technologie pour faire face à la concurrence des cultures alternatives : « Une tâche difficile », selon les propres termes de M. Mira.

 
En Argentine, 78% de la production de tomate d’industrie sont assurés par la région de Cuyo, entre Mendoza et la région de San Juan ; la région du Rio Negro, dans le sud, représente 8% du total national, celle de La Rioja 6% et le nord du pays (NOA, « North of Argentina ») 8% également.
Les quantités transformées en 2018 se sont élevées à 436 000 mT, en retrait de 8% par rapport à la moyenne des trois saisons précédentes à cause des tempêtes et orages de grêle qui ont affecté la récolte cette année. Environ 275 producteurs exploitent une surface totale de l’ordre de 6 000 hectares, dont 45% sont équipés en micro-irrigation ; les rendements argentins moyens s’élèvent aux environs de 70 mT/ha, mais avec de grandes différences selon les régions (de moins de 60 mT/ha à plus de 100 mT/ha). Huit entreprises opèrent en Argentine (AgroAndina, Golden Harvest, Unilever de Argentina, Angiord, la Campagnola, etc.). Le prix de la tomate d’industrie durant la dernière saison a varié de l’équivalent (en Peso argentin) de 85 USD/mT bord-champs au début de la récolte à l’équivalent de 70 USD/mT en fin de saison en raison de la forte dévaluation qui a touché la monnaie argentine ; le coût du transport est estimé aux environs de 8 ou 9 USD, à la charge des transformateurs.
Les dérivés transformés, principalement des conserves (mais aussi quelques purées), sont essentiellement destinés au marché domestique (pelées entières), tandis que les tomates cubetées font également l’objet d’exportations. L’Argentine recourt aux importations en provenance du Chili, des USA, de la Chine et du Pérou.
Pour l’avenir, il importe de noter que les rendements et le taux de mécanisation augmentent régulièrement ; les rendements agricoles restent pourtant inférieurs (53mT/ha en 2011) aux niveaux moyens des pays voisins ; les conditions climatiques sont parfois défavorables (orages, grêles) durant la saison. Le prix de la terre est parmi les moins élevés de la région, mais les coûts d’exploitation sont élevés ; les producteurs et les transformateurs n’ont qu’un accès limité au crédit, dans un contexte économique de grande instabilité des taux de change. Pour Juan Manuel Mira, qui souligne que la consommation argentine de dérivés de tomate est parmi les plus fortes du sous-continent, les quantités transformées augmenteront probablement à condition que les rendements agricoles progressent et que les taux de change retrouvent une certaine stabilité.

 
La totalité de la production péruvienne, soit environ 100 000 mT, provient de la vallée désertique d’Ica, à 250 km au sud de Lima. La campagne de récolte dure généralement d’octobre à avril, sur une surface estimée à un peu moins de 800 hectares, entièrement irriguées au goutte à goutte. Les rendements atteignent ici 120 mT/ha, au profit d’une seule entreprise (Icatom) qui est à la fois le seul producteur et le seul transformateur du pays. Le prix de la matière première – ou son coût, selon le point de vue duquel on se place – s’élève à l’équivalent de 80 USD/mT : les conditions de culture, parmi les plus exigeantes de la région, exposées à une forte pression sanitaire (ravageurs, maladies) en raison des conditions climatiques difficiles, excessivement coûteuses en irrigation et limitées en termes de surfaces disponibles, entraînent d’importants coûts de production et imposent des rendements très élevés, à défaut desquels le niveau de prix de la tomate fraîche s’avère totalement non compétitif : la cuisine péruvienne ne faisant que peu appel aux dérivés transformés, 80% de la production – intégralement orientée sur les concentrés de tomate - sont en effet destinés aux marchés extérieurs (Argentine, Brésil, Colombie, Equateur, etc.).
Pour l’avenir, les faibles disponibilités en surfaces et en eau, dans une vallée où la concurrence d’autres productions fruitières (raisins, myrtilles) ou végétales (avocats) est forte, rendent peu probable un développement important dans les prochaines années.

Pour le dirigeant de Sugal Chile, l’avenir de la transformation de la tomate en Amérique du Sud dépendra beaucoup du climat politique général et de la capacité des différents pays à créer les conditions indispensables à la stabilité économique et financière de la région.

La vidéo est disponible dans son intégralité sur le site du 13ème Congrès à la rubrique « Présentations » :
https://www.conflix.net/en/conferences/agriculture/agricultural-products-processing/60-13th-world-tomato-congress

Ou sur YouTube :
https://www.youtube.com/watch?time_continue=22&v=dfvZpJYeyzE

Quelques données complémentaires
 
 
 

Les entreprises mentionnées dans cet article sont présentes dans l’Annuaire disponible sur le site internet de TomatoNews, et peuvent être localisées dans la rubrique « Map ».


Pour plus de détails :
 
 
 
 
 
 
2018Congress SthAmerica Prospects
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Editor : TOMATO NEWS SAS -  MAISON DE L'AGRICULTURE - TSA 48449 - 84912 AVIGNON Cedex 9 - FRANCE
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