Tomato World : la filière tomate resserre les rangs
La filière industrielle de la tomate d’Italie du Nord a tenu les 20 et 21 février 2020 une conférence-exposition à Piacenza, dont les points d’orgue ont été les déclarations du président de l’OI Pomodoro Nord Tiberio Rabboni (voir notre article 6770) et les présentations des détails des résultats de la campagne 2019 par la secrétaire générale de l’OI, Maria Chiara Cavallo, et par le président de TomatoEurop et directeur général de l’entreprise Solana, Antonio Casana.
Parmi les données qui ont émergé de cette conférence, il faut retenir la diminution progressive, depuis 2015, des quantités de matières premières orientées vers la production de concentrés tandis qu’ont augmenté celles destinées à la production de dérivés pulpés ; parallèlement, dans un contexte de maintien des quantités de matière première mobilisées par les produits à destination industrielle, la filière observe une baisse des quantités de matière première transformées distribuées au travers du secteur de la vente de détail (et donc vraisemblablement un ralentissement de la consommation des ménages) alors que dans le même temps les quantités drainées par le secteur Horeca (hôtellerie, restauration et cafés) semblent indiquer une tendance croissante de la consommation hors foyer.
Telles sont les indications marquantes issues des données chiffrées fournies par les 29 sites de transformation appartenant aux 22 entreprises en activité dans le nord de l’Italie au cours de la campagne 2019 ; avec 64 jours de récolte, la durée de cette saison a été supérieure de six jours à celle de 2018 (compte tenu de l’impact des épisodes d’intempéries) et a permis de transformer plus de 2,3 millions de tonnes de tomate fraîche, cultivées sur 36 600 hectares. La répartition des quantités de tomates fraîches par catégorie de produits finis a été la suivante : produits pulpés (41% de la matière première avec 962 320 tonnes transformées); passata (29% des tomates livrées avec 675.182 tonnes), concentrés (29% également, avec 672.266 tonnes utilisées) et sauces (1% avec 28.946 tonnes).
Sur le total des produits issus de la transformation de la tomate en 2019, les produits pulpés ont augmenté de 7,8% et les concentrés ont diminué de 12,3%, tandis que les passata sont restées pratiquement inchangées par rapport à 2018.
Dans son exposé sur les résultats de la campagne 2019, Maria Chiara Cavallo est également revenue sur les difficultés rencontrées l’an dernier par la filière italienne du nord, pour expliquer l’écart important entre les quantités contractées et les tonnages effectivement livrés et payés (proche de 19%). On se souvient que les quantités totales transformées dans le nord de l'Italie se sont élevées à 2,37 millions mT, soit 18,8% de moins que les quantités contractuelles (environ 2,92 millions mT). Au total, 35 960 hectares ont été cultivés dans le nord de l'Italie en 2019, plus qu'en 2018 (34 600 ha), mais en raison de conditions météorologiques défavorables, les rendements moyens n’ont pas dépassé 65 mT par hectare contre une moyenne quinquennale d'environ 70 mT. La saison n'a pas été facile avec beaucoup de pluie en mai, entraînant des retards de production, couplés à plusieurs tempêtes de grêle et des chaleurs extrêmes en juillet et août. La qualité était moyenne avec un brix global de 4,76.
La région Emilie-Romagne, seule région à afficher une hausse réellement significative des surfaces dédiées à la tomate d’industrie par rapport aux années précédentes, a une fois encore été le plus gros contributeur de la campagne, avec 71% environ des quantités livrées ; les cultures lombardes ont représenté 20% des apports, le Piémont et la Vénétie respectivement 5% et 4%.
Concernant les surfaces, la répartition entre production intégrée et production biologique évolue régulièrement depuis quelques années, en faveur des surfaces « bio » qui ont encore progressé l’an dernier pour atteindre plus de 3 100 ha et représenter environ 8,6% des surfaces totales. Les rendements agricoles en production biologique, généralement inférieurs de 8% à 10% par rapport aux rendements obtenus en production intégrée, ont été lourdement impactés en 2019 et ne se sont élevés qu’aux environs de 47 mT/ha (contre 65 mT/ha en moyenne sur les quatre années précédentes) ; la productivité moyenne en production intégrée des quatre campagnes précédentes a été légèrement supérieure à 71 mT/ha.
Quelques données complémentaires
Source: OI Pomodoro Nord, FreshPlaza
Présentation complète :
