Le 30 septembre 2018, l’usine La Doria d’Acerra - le site historique napolitain de 24 000 m² spécialisé dans la production de sauces et de dérivés de tomates - fermera ses portes. La décision est tombée en août, au terme d’une réunion qui accueillait les dirigeants de l’entreprise, les syndicats et le gouvernement.
Les discussions n’ont, semble-t-il, pas permis d’obtenir la prolongation des négociations, qui se sont arrêtées sur un dispositif de reclassement des employés sur les autres sites du groupe. La proposition d’une relocalisation de l’activité sur le site de Parme, spécialisé dans la production de sauces prêtes, ayant été éliminée, les soixante employés d’Acerra seront répartis sur trois des autres sites du groupe (voir infographique en fin d’article) : Fisciano (transformation de tomate, légumineuses, légumes et pâtes alimentaires), Angri et Sarno (transformation de tomates, jus de fruits et boissons, légumineuses, légumes et pâtes alimentaires).
115 millions de futurs investissements
Pratiquement au même moment, le rapport financier semestriel de juin a été approuvé, dans lequel le groupe La Doria fait état d’une augmentation des revenus et des volumes de vente, d’une rentabilité stable en dépit du durcissement de la concurrence, dans un contexte encourageant au niveau mondial quoiqu’en léger retrait sur le plan domestique. La Doria annonce un chiffre d’affaires consolidé (sur six mois) en hausse de 2,5%, à 349,3 millions d'euros et de bonnes performances sur la « Linea rossa » (produits rouges), en progression de 4,4%. La majeure partie des ventes (80,3%) a été réalisée sur les marchés étrangers (+ 6,8%), tandis que la contribution du marché intérieur n’a représenté que 19,7%, avec un chiffre d'affaires en baisse de 7,4%.
Répartition du chiffre d’affaires du groupe
Dans un marché caractérisé par une concurrence intense, La Doria prévoit de se concentrer sur l’augmentation de ses parts de marché grâce à l’augmentation des volumes de vente. Au premier semestre de l'année, le groupe a débuté un plan d'investissement massif de 115 millions d'Euros environ sur quatre ans, destiné à accroître la capacité de production dans les catégories de produits offrant une plus forte valeur ajoutée et de meilleurs taux de croissance potentielle, comme le secteur des sauces prêtes.
« Ce plan nous permettra de consolider nos avantages concurrentiels, explique Antonio Ferraioli. Des normes de qualité élevées, une capacité à produire des volumes importants à des prix compétitifs, une gouvernance d'entreprise conforme aux meilleures pratiques et un engagement quotidien en faveur du développement durable : ce sont autant de points considérés, notamment dans certains pays, comme des sujets très importants. Au Royaume-Uni, en Scandinavie et généralement en Europe du Nord, ils sont très sensibles à la question. Voilà ce qui nous permettra de rester un leader mondial auprès des marques de distributeurs ».
Antonio Ferraioli, président directeur général de La Doria
« La concurrence dans le secteur agro-alimentaire est de plus en plus féroce. Dans le commerce de détail à grande échelle, un processus de concentration est en cours, avec des fusions et acquisitions en nombre croissant. À cela s’ajoutent la création de centrales d’achat et la conclusion d’accords de partenariat, l’expansion rapide des discounters, autant d’éléments qui accroissent le pouvoir de négociation des enseignes de distribution et la pression sur les fournisseurs. Dans ce scénario, La Doria doit mettre l'accent non seulement sur la qualité, sur les gros volumes et les économies d'échelle, sur l'amélioration de l'efficacité et la réduction des coûts ».
« Jusqu'à présent, nous avons investi sur nos sites italiens : une nouvelle ligne de production de sauces prêtes à l'emploi et un agrandissement de l'entrepôt automatisé à Parme, une nouvelle ligne de production interne de conserves en fer blanc et de tomate en briques sur d’autres sites, une plateforme logistique et un entrepôt automatisé au Royaume-Uni, où opère notre filiale LDH… ».
« Nous prévoyons cette année un chiffre d’affaires de 689 millions d’Euros et les données semestrielles nous donnent confiance. En 2021, nous prévoyons des revenus d'environ 757 millions d'euros et un résultat net de 43 millions d'euros ».
« Ce plan d’investissement sera révisé d'année en année [en fonction] de plusieurs variables: d'abord, le déroulement des campagnes de récolte et de transformation de la tomate puisque la «Linea rossa» représente un tiers de nos ventes industrielles. Mais les effets de l'accord sur le Brexit et la guerre commerciale en cours devront également être évalués ».
Sources : agrisole.ilsole24ore, foodweb.it, websimaction.it
Quelques données complémentaires
