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News

Glyphosate : des alternatives, mais aussi des freins majeurs?

08/01/2018 - François-Xavier Branthôme - Read in English
L’Allemagne pourrait décider une interdiction nationale

Le 27 novembre dernier, les pays de l'Union européenne ont voté de justesse en faveur du renouvellement pour cinq ans du glyphosate.
A la demande du gouvernement français, l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) a préparé un rapport sur les alternatives au glyphosate. Il présente les pistes possibles, déjà expérimentées dans certaines exploitations, mais ne se prononce pas sur la possibilité ou non de les généraliser rapidement. Ce rapport constitue également un tableau pertinent des problématiques auxquelles seront confrontés les pays où l’herbicide sera interdit.

En 2016, selon l’Inra, l’agriculture française a consommé 9100 tonnes de cet herbicide qui présente « la double propriété d’être total (tous les végétaux partagent le mécanisme bloqué et sont donc tous sensibles à des degrés divers) et systémique (il migre dans les tissus lui permettant d’atteindre les systèmes racinaires). (…) En raison de son usage généralisé, on le retrouve ainsi que ses métabolites dans l’eau et le sol et, très rarement, dans les denrées agricoles. »

Des alternatives possibles, seules ou combinées, y compris pesticides…
Si le glyphosate était interdit, pour maintenir leur niveau de revenu et de rendement, les agriculteurs devraient utiliser d'autres outils, seuls ou combinés : le désherbage mécanique et le travail superficiel du sol, labour, utilisation d’agroéquipements permettant le hachage de la végétation (afin d’éviter le recours à une destruction chimique totale), la culture sous mulchs vivants... Le rapport de l’Inra n’exclut pas le recours temporaire à d’autres herbicides : « l‘utilisation ciblée d’autres herbicides homologués (mais qui peuvent avoir des profils tox/écotox plus défavorables que celui du glyphosate), pourra être nécessaire pendant une période de transition pour traiter les adventices vivaces qui résisteraient aux options précédentes ». Ces leviers, déjà expérimentés au sein d’un réseau dédié (Dephy Ecophyto), « sont donc possibles et même économiquement viables quand ils sont réfléchis avec l’optique d’un couplage des interventions pour en limiter le surcout, et dans une réflexion à l’échelle du système de culture », selon l’Institut.

… Mais des « freins majeurs » voire des impasses
Cependant, « des freins majeurs » existent, sur « l’impact économique et le temps de travail, les évolutions du parc matériel, de la motorisation et des automatismes, les modalités d’installation des cultures pérennes. La réflexion sur la transition vers la sortie du glyphosate doit donc se faire sur une échelle de temps qui prend en compte la mise en œuvre de ces techniques alternatives », estime l’Inra, qui ne prononce pas sur l’interdiction dans les trois ans annoncée par le Président Macron.
D’après le rapport, l’interdiction du glyphosate créerait « des impasses pour lesquelles seule la destruction à la main peut répondre pour l’instant. [C’est le cas pour] l’agriculture de conservation, mais aussi pour les cultures destinées à des marchés spécifiques avec de fortes contraintes techniques (production de semences, production de légumes de conserve cultivés en plein champ), ou encore pour plusieurs activités de niches. » Le rapport précise que le surcoût économique à prévoir « sera d’autant plus marqué que la diversification des cultures est faible et que le secteur concerné touche des marchés très concurrentiels au sein de l’Union européenne ».

Plus de robotique, d’agriculture de précision, de bio contrôle…
Pour faciliter l’adaptation, l’INRA recommande des « changements profonds », et préconise notamment plus de robotisation « en particulier en maraîchage », plus d’outils de désherbage mécanique (ce qui nécessitera une réglementation adaptée), plus d’agriculture de précision et de cartographie des parcelles pour mieux cibler les interventions chimiques et mécaniques… Mais l’Institut évoque aussi « des modes de contrôles chimiques ou alternatifs innovants, ciblant spécifiquement quelques espèces préoccupantes en termes de santé publique ou qui constituent des freins majeurs aux conduites vertueuses actuelles, y compris chez les agriculteurs en agriculture biologique ». L’institut mise sur la recherche pour créer de nouvelles options, comme le bio contrôle.
Nombre de ces changements sont compatibles avec une réduction de la dépendance aux herbicides, au-delà du seul glyphosate, selon l’INRA. L’Institut estime que "la transition vers l’absence de glyphosate sera aussi facilitée par une adaptation de la demande des consommateurs et l’harmonisation des pratiques entre pays européens pour limiter les distorsions de concurrence ».

Saisi le 2 novembre, l'Inra n’a disposé que d’un mois pour réaliser son analyse à partir de « données rapidement mobilisables (réseau Dephy Ecophyto, rapports nationaux et internationaux, publications scientifiques et techniques) et d’une consultation d’experts de l’INRA, du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) et de l’Institut National de Recherche en Sciences et Technologies pour l’Environnement et l’Agriculture (Irstea), des Instituts Techniques Agricoles, des Chambres d’Agriculture et des organisations professionnelles agricoles ».
Le Président Macron a promis d’interdire en France le glyphosate « dès que des alternatives auront été trouvées, et au plus tard dans trois ans ».

L'Allemagne pourrait décider une interdiction nationale du glyphosate
En Allemagne, les législateurs ont récemment conclu que le pays pourrait légalement décider d'interdire à l'échelle nationale l'herbicide controversé, le glyphosate, malgré une décision de l'Union européenne d'en autoriser l'utilisation pendant les cinq prochaines années.
Le Département européen du Bundestag a déterminé qu'une interdiction nationale du glyphosate serait légalement défendable car, bien que l'UE soit responsable de l'autorisation des substances actives contenues dans les pesticides et les herbicides, les États membres sont responsables de l'autorisation des produits eux-mêmes.
Le mois dernier, le comité d'appel des gouvernements de l'UE a soutenu une proposition de la Commission européenne de renouveler la licence du glyphosate pendant les cinq prochaines années. Dix-huit États membres ont voté en faveur de cette mesure, représentant une majorité qualifiée de 65,71% de la population de l'UE – juste au-dessus du seuil requit de 65%. L'Allemagne a fait basculer la décision, et a finalement revu sa position pour voter en faveur de la licence. Selon les rapports, la décision a été prise sans l'accord de la Ministre de l'environnement allemande, affiliée Sociaux-démocrates, et malgré son opposition à la mesure.

Les représentants allemands Sociaux-démocrates et Verts demandent une pleine interdiction nationale. Harald Ebner, le spécialiste du glyphosate chez les Verts, a affirmé que « l'importance du retrait du glyphosate est accentuée par de nouvelles études qui suggèrent que non seulement le glyphosate menace la biodiversité, mais serait certainement cancérigène. Il augmenterait également le risque des maladies d'Alzheimer et de Parkinson et aggrave la résistance aux antibiotiques. »

L'association des agriculteurs allemands, la BDV, soutient l'autorisation du glyphosate. La BDV préconise que les agriculteurs allemands et européens utilisent l'herbicide de manière « responsable » et avec une « maîtrise démontrée ». L'association a également souligné que cette substance de protection phytosanitaire favorise la protection des sols et « améliore l'équilibre de CO2 en agriculture ». 



Sources : INRA, UsineNouvelle, FoodNavigator

Quelques données complémentaires
http://institut.inra.fr/Missions/Eclairer-les-decisions/Etudes/Toutes-les-actualites/Usages-et-alternatives-au-glyphosate

https://inra-dam-front-resources-cdn.brainsonic.com/ressources/afile/418767-54570-resource-rapport-glyphosate-inra.pdf

 
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