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News

Étiquetage nutritionnel : le succès des nouveaux prescripteurs (2ème partie)

29/11/2019 - François-Xavier Branthôme - Consumption - Read in English
Des applis’ avec lesquelles les transformateurs doivent désormais compter

Guider le consommateur, influer sur les pratiques des filières industrielles

Conséquence ou prolongement prévisible de l’émergence de ce type de plateforme, la démarche initiale de simple information d’Open Food Facts a évolué et a été relayée en propositions d’aide à la compréhension (Nutri-Score, Nova, etc.). 
Depuis sa création, Open Food Facts revendique le développement d’un réel écosystème de réutilisation de ses données. La base de données collaborative Open Food Facts étant publiée sous forme de données ouvertes (open data), les informations peuvent être utilisées tout aussi librement à des fins commerciales qu’éducatives ou scientifiques, et ont déjà été mentionnées comme sources dans de nombreux travaux de recherche, que ce soit en recherche informatique ou nutritionnelle.
Plusieurs sites d’information, des start-ups, des laboratoires de recherche, des enseignants, et de nombreuses applications liées à l'alimentation utilisent quotidiennement les données Open Food Facts: Yuka, Foodvisor, Scan Eats, Y’a Quoi Dedans (Super U), BuyOrNot, Kwalito nopalm.org, ScanUp, Date Limite MesInformationsNutritionnelles… 

 D’autres structures ont décidé d’aller encore plus loin : la démarche initiale d’Open Food Facts a ainsi permis l’éclosion d’outils comparatifs et d’orientation des choix d’achat dont la portée dépasse très largement celle des bases de données auprès desquelles elles s’alimentent. Apparue en 2017, l’application pour smartphone Yuka attribue une note sur 100 et une appréciation, d' « excellent » à « mauvais », aux produits alimentaires, en fonction de leur qualité nutritionnelle et de la présence d'additifs. L’appli’ cible les consommateurs soucieux de leur alimentation qui veulent connaitre la composition d'un produit donné. L'utilisateur pose la caméra de son téléphone devant le code-barres du produit, puis l'application affiche la liste de ses composants et lui attribue une note en fonction de ses défauts et qualités pour la santé. La note finale est pondérée de la manière suivante : 60% pour la qualité nutritionnelle, 30% pour les additifs et 10% sur le caractère biologique ou non du produit. Dans certains cas, Yuka propose aussi des alternatives de produits mieux notés. Les informations des produits sont renseignées à partir la base de données sous licence libre Open Food Facts. 
En mai 2017, quatre mois après sa création, Yuka avait atteint les 60.000 téléchargements, et elle dénombrait plus de 8,5 millions d'utilisateurs en janvier 2019, dont 50% d'actifs mensuels, et 17% (soit 1,2 million) d’utilisateurs qui consultent l'application mobile de façon hebdomadaire. En octobre 2019, l'application comptait plus de 12 millions d'utilisateurs. D'après Scandit, qui fournit à l'appli’ son lecteur de code-barres, les utilisateurs scannent 2 millions de produits par jour. 

Il est clair que ces systèmes, qui contribuent à modifier les comportements d’achat des consommateurs, influent également sur les pratiques des principales enseignes de la grande distribution et, par voie de conséquence, sur celles des transformateurs agroalimentaires ; les grandes entreprises de cette large filière connaissent et utilisent de plus en plus Open Food Facts pour développer et améliorer leurs produits. De nombreux producteurs transmettent spontanément les données de leurs produits sur la plateforme et s’efforcent, en faisant évoluer leurs produits, d’obtenir les meilleurs scores et notations auprès des plateformes utilisées par les consommateurs : c’est le cas, en France, de Fleury Michon, de Super U, Carrefour, Casino, etc. Ces « données-produits » transmises directement par les industriels sont soumises aux mêmes vérifications que les contributions individuelles des consommateurs.

Selon sa co-fondatrice Julie Chapon, Yuka exerce une pression sur l’ensemble du secteur agroalimentaire. Serge Papin, ancien président-directeur général du groupement coopératif Système U, confirme la tendance en notant que même si l'application doit encore être travaillée sur plusieurs points, l’influence sociétale de la grande distribution est replacée du côté des consommateurs. Michel-Édouard Leclerc, PDG de l'Association des Centres Distributeurs E. Leclerc, affirme voir de plus en plus de clients utiliser l'application tout en indiquant que même si ce genre d’outils oriente la demande des consommateurs, l'effet sur la consommation reste minime.
En septembre 2019, Thierry Cotillard, président d'Intermarché, a annoncé que 900 recettes de la marque allaient être modifiées pour pouvoir afficher un « Nutri-Score A, B ou C et un score Yuka supérieur à 50 » : plus d'une centaine d'additifs vont être supprimés, les compositions modifiées et des produits vont devenir « bio ». Ces choix s'inscrivent dans la politique de l'enseigne qui cherche à s'adapter aux évolutions des habitudes des consommateurs. 
 

Cependant, les systèmes d’évaluations, de comparaisons ou de suggestions ne sont pas sans défauts ni n’échappent à la critique.
Si l'application fonctionne de manière satisfaisante en ce qui concerne les principaux nutriments (lipides, glucides, protéines, minéraux, vitamines...), son traitement des additifs, dont les effets sont plus complexes à prévoir, est encore loin d'être parfait.
Pour le professeur Serge Hercberg, épidémiologiste et spécialiste de la nutrition ayant participé à la conception du Nutri-score, les critères de notation de l'application Yuka s'appuient sur une méthode de pondération générée algorithmiquement qui n'a aucun fondement scientifique, puisqu'elle additionne des critères dont l'état de la connaissance n'est pas comparable. Ainsi, si les études épidémiologiques sont nombreuses à confirmer un lien entre nutriments et santé, les études sur les additifs elles, ne permettent pas aujourd'hui de totalement confirmer la corrélation. Ces remarques sont appuyées par celles de Mathilde Touvier, directrice de l'équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle à l'Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (Inserm), qui rappelle « qu'aucun lien n'est encore scientifiquement établi entre tel ou tel additif et tel ou tel risque pour la santé ».

En réponse à ses critiques, la co-fondatrice de Yuka indique que « son application met seulement en œuvre le principe de précaution, considérant que certains additifs sont utilisés de façon abusive par l'industrie agroalimentaire alors qu'ils ne sont pas indispensables. De cette façon, le consommateur est informé sans attendre de nouveaux scandales sanitaires ». En boycottant des produits controversés, les consommateurs peuvent, selon elle, pousser les industriels à s'adapter aux besoins des acheteurs finaux. Pour autant, elle reconnait qu'aucun système de notation n'est parfait, surtout lorsqu’il s'appuie sur un aussi grand nombre de données. Pour Olivier Trendel, professeur à Grenoble École de management et spécialiste des comportements de consommation, cette simplification reste efficace puisqu'elle permet de guider facilement l'utilisateur.

Cependant, Nicole Darmon, nutritionniste et directrice de recherche à l'Institut National de la Recherche Agronomique, critique toutes les applications semblables à Yuka, car elles « individualisent le rapport à l’alimentation, instillent de l’inquiétude, freinent la spontanéité ». Selon elle, les industriels pourraient être tentés de produire des produits allégés peu nutritifs. Par ailleurs, elle rappelle que l'avis de 2008 de l'Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l'Alimentation, de l'Environnement et du Travail indiquait qu'évaluer les caractéristiques positives et négatives d'un aliment avec une seule note, comme le fait le Nutri-Score, n'avait aucun fondement. Pour Mathilde Touvier, la fiabilité des informations est mise en danger par les applications qui lissent arbitrairement le Nutri-Score.

Pourtant, la base de données d'Open Food Facts est reconnue par les experts du secteur. « Leur travail est vraiment solide et très sérieux, affirme à Serge Hercberg, professeur de nutrition et concepteur du Nutri-score. Nous avons validé leur système d'attribution du Nutri-score, vérifié que c'était bien fait. Ce sont des gens désintéressés, qui font avancer les choses. Nous avons même fait des publications scientifiques à partir de leurs données. » 
S'il n'a pas collaboré avec Yuka et en critique le fondement scientifique, Serge Hercberg voit d'un bon œil le développement de ce type d'applications. « Elles me paraissent utiles pour le consommateur, qui a ainsi accès à l'information, et pour faire pression sur les industriels, indique le médecin. J'espère que cela les incitera à mettre directement le Nutri-score sur leurs produits et que cela leur montrera qu'il est inutile, comme le font certains groupes, de proposer des alternatives pour torpiller cet indicateur. »
Le débat autour de l’étiquetage nutritionnel n'est pas terminé. 
 

Quelques données complémentaires
Le projet Open Food Facts a obtenu différents prix depuis 2013 parmi lesquels, en 2018, le 1er prix du Datathon de la Commission Européenne co-organisé avec l'Autorité Européenne de Sécurité des Aliments — Fostering data reuse and innovation.

A titre d’exemple, la fiche proposée pour le ketchup Heinz Bio

https://world.openfoodfacts.org/product/8715700407760/tomato-ketchup-bio-heinz

Pour en savoir plus :
https://fr-en.openfoodfacts.org/discover
https://fr-en.openfoodfacts.org/
https://world.openfoodfacts.org/nova


Source : openfoodfacts.org, yuka.io, lsa-conso.fr, francetvinfo.fr 
 
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