Un bond de dix ans en arrière…
Le bilan commercial 2017 de la filière chinoise permet de comprendre un peu mieux les annonces des dernières semaines concernant des réductions drastiques d’activité des principaux groupes transformateurs pour 2018, appuyées selon les cas sur des fermetures de sites de transformation, voire sur des ventes définitives des outils industriels en vue de reconversion vers d’autres activités.
Avec un résultat annuel (calendaire) pour 2017 en retrait de 8% en quantités et de 9% en chiffre d’affaires, la filière chinoise s’installe en effet un peu plus dans la récession : les exportations de concentrés de tomate de janvier à décembre ont mobilisé un peu plus de 852 000 tonnes métriques l’an dernier, le volume le plus faible depuis huit ans et très loin des 1,128 millions de tonnes de produits finis exportées en 2011 ; l’année 2017 s’est achevée sur le plus mauvais chiffre d’affaires depuis dix ans, la valeur totale des produits (telle qu’enregistrée en douanes) n’ayant représenté qu’un peu plus de 652 millions USD. De tels résultats n’avaient plus été observés depuis 2007 mais surtout ils font suite à un bilan 2016 également catastrophique en raison de la détérioration des cours mondiaux des dérivés de tomate (-6% en quantités et -21% en valeur).
Les reculs les plus importants concernent l’Union Européenne et la Russie ; sur ces deux marchés, les exportations chinoise de concentrés ont perdu beaucoup de terrain, notamment en Italie (-31 000 mT, soit près de la moitié des quantités livrées en moyenne sur les trois années précédentes (2014,2015 et 2016)), au Royaume-Uni (-11 500 mT, soit près des deux tiers des quantités annuelles livrées entre 2014 et 2016), mais aussi en Pologne, Roumanie et République Tchèque où les ventes de concentrés chinois ont respectivement reculé de 10 200 mT, 5 800 mT et 3 500 mT l’an dernier. Les livraisons en Russie ont baissé de 17 000 mT, soit 17% de l’activité moyenne des trois dernières années.
Des baisses significatives sont également intervenues sur les marchés algériens, sud-africains, congolais (Rép. Dem.), ainsi que béninois, ivoiriens, camerounais et guinéens. Mais, inversement, quelques régions ou pays ont accru leurs achats de concentrés chinois en 2017 : c’est le cas de l’Arabie Saoudite, du Soudan, de la Corée du Sud, du Brésil, du Kazakhstan, pour ne citer que les plus importants.
Enfin, contre toute attente, les quantités livrées en Afrique Occidentale, le principal débouché des exportations chinoises, sont restées stables par rapport à l’année précédente (2016) et n’ont reculé que de 4% (-13 200 tonnes) par rapport à l’activité moyenne des trois années précédentes ; le Ghana (81 000 mT), le Nigéria (68 500 mT) et le Togo (50 000 mT) ont une nouvelle fois augmenté leurs achats de produits chinois.
Plus que jamais, en 2018, il importera de veiller les effets que pourront avoir les barrières protectionnistes mises en place dans différents pays de la grande région Afrique.
(Voir aussi les articles présentés dans notre récent dossier « L’Afrique se réveille », dans notre rubrique News > Advanced Search > Folder)
Sources : IHS, Tomato News
Quelques données complémentaires