…mais les signes d’une reprise sur les premiers mois de 2019 rendent ce ralentissement difficile à interpréter.
Après quatre ans de croissance ininterrompue qui ont porté les volumes exportés au-delà de 125 000 tonnes métriques de produits finis en 2017, les exportations chiliennes de concentrés ont enregistré un ralentissement net en 2018 (janvier-décembre), de l’ordre de 7% par rapport à la moyenne des trois années précédentes (2015-2017), qui a ramené la performance aux alentours de 111 600 mT.
Ce recul des quantités s’est accompagné d’une dépréciation sensible du chiffre d’affaires, principalement liée à une baisse marquée de la valorisation des produits exportés ; l’an dernier, la valeur des exportations chiliennes de concentrés s’est élevée à un peu moins de 96 millions USD, contre un peu plus de 111 millions USD en 2017 et 116 millions USD en moyenne sur la période 2015-2017 ; ce niveau de revenus a marqué l’une des plus mauvaises performances de la filière chilienne en terme de valorisation des matières premières mobilisées par les exportations sur les douze dernières années.
Trois régions principales revêtent une importance capitale qui confère à la filière exportatrice chilienne une vocation essentiellement continentale. Les concentrés chiliens sont en effet exportés prioritairement vers les marchés d’Amérique du Sud (Argentine, Brésil, Uruguay, Pérou, etc.) et d’Amérique Centrale (Colombie, Venezuela, Equateur, Guatemala, etc.), qui ont drainé en moyenne 78 500 mT sur les trois dernières années soit exactement les deux tiers des flux de produits chiliens. L’Extrême-Orient est également un marché important pour les industries chiliennes, qui a accueilli sur la même période un peu plus de 17 000 mT par an, soit un peu plus de 14% des exportations chiliennes de concentrés.
Le bilan extérieur chilien 2018 pour ces trois régions, en légère hausse par rapport aux résultats moyens des trois années précédentes, reste néanmoins mitigé entre une baisse notable de 6% des exportations destinées à l’Amérique du Sud causée par un ralentissement marqué des achats argentins, brésiliens et uruguayens, un maintien de l’activité (-0,1%) d’ensemble vers l’Amérique Central qui masque une grande irrégularité des résultats sur les différents marchés nationaux (hausses notables en Colombie, en Equateur et au Mexique, fortes baisses au Venezuela et au Guatemala) et un développement net des ventes extérieures vers l’Extrême-Orient porté par des achats croissants au Japon, en Thaïlande et en Corée du Sud.
Sur la même période (2018 vs 2015-2017), les résultats se sont nettement détériorés sur trois autres régions (Moyen-Orient, Union Européenne et Eurasie) qui avaient fortement contribué à la hausse des ventes extérieures chiliennes : les quantités totales exportées l’an dernier vers ces trois régions (environ 14 500 mT, notamment vers l’Arabie Saoudite, les Pays-Bas, l’Allemagne et la Russie) n’ont représenté qu’à peu près la moitié des volumes annuels moyens des trois années précédentes.
Au total, deux tiers des concentrés exportés par la filière chilienne ont été destinés en 2018 au continent sud-américain ; toutefois, si cette proportion est bien représentative de l’importance des marchés proches sur les quatre ou cinq dernières années, il importe de noter que ces destinations « pèsent » de moins en moins dans l’activité extérieure chilienne, qui capitalise sur les avantages offerts par la production en contre-saison et la compétitivité des produits pour développer ses ventes vers l’Extrême-Orient, le Moyen-Orient, l’Union Européenne, l’Eurasie, etc.
Par ailleurs, les chiffres des premiers mois de l’année 2019 semblent indiquer un raffermissement de l’activité exportatrice : au premier trimestre, les quantités de concentrés exportées (près de 27 000 mT) ont progressé de 25% par rapport au résultat de la même période de 2018 (janvier-mars) ; la progression atteint 21% sur la période de six mois d’octobre 2018 à mars 2019. Si cette dynamique se confirme dans les prochains mois, il faudrait considérer l’année 2018 comme un épisode d’ajustement de l’activité : en tout état de cause, les neuf premiers mois de l’exercice commercial 2018/2019 ont permis à la filière chilienne d’exporter près de 93 000 mT de concentrés de tomate. Dans ce contexte, un total éventuel de plus de 120 000 mT d’exportations reste un objectif atteignable.
Quelques données complémentaires
Evolution du taux de change CLP / USD sur les dix-huit derniers mois ; sur les douze derniers mois, la monnaie chilienne a perdu exactement 10% de sa valeur face au dollar US.
Evolution des exportations chiliennes de concentrés vers les principaux marchés de proximité : les quantités exportées ont peu varié ces dernières années, autour d’une moyenne proche de 75 000 mT.
Evolution et contribution des différents segments de qualité au total des exportations chiliennes de concentrés.
Source : IHS, TDM
