Faut il s'attendre à une baisse de production l’an prochain ?
Selon la presse locale argentine, au 14 mai dernier, la récolte de tomate était sur le point de s’achever dans la région de San Juan, sur un bilan satisfaisant pour les producteurs en termes de quantités mais insuffisant en termes de prix de matière première.
Cette année, les producteurs soulignent la forte croissance de la mécanisation intégrale dans la production de tomates d'industrie. En 2017 déjà, de nombreux producteurs avaient investi dans ces technologies.
Le prix moyen final sera connu dans quelques semaines, lorsque l’usine Arcor de La Campagnola communiquera le prix accordé sur les tonnages qu’elle transforme, qui représentent la moitié des quantités traitées dans la région. Dans l’intervalle, les producteurs restent inquiets et préoccupés par les prix bas déjà constatés sur le marché argentin de la tomate d’industrie, dans un contexte actuel d’inflation et de crise des taux de change avec le dollar US. Faute d’infrastructures locales suffisantes pour la transformation, la moitié environ des quantités produites dans la région de San Juan est transformée dans la région de Mendoza : les premiers prix communiqués par deux des entreprises opérant dans cette région – Baggio et Molto – se situent aux alentours de 1 750 peso argentins (ARS) par tonne métriques (un peu moins de 59 euros ou 70 USD/mT, valeur 15 mai 2018), soit 6,1% au-dessus de ceux de la campagne précédente (1 650 ARS, soit environ 97 Euros ou 106 USD).
« Le prix devrait être au minimum de 2 000 ARS/mT », explique Guillermo Quiroga, président de l’Association Tomate 2000, l’entité qui regroupe les producteurs de tomate, les industriels et les organismes techniques, « et cette valeur est encore insuffisante pour couvrir l’augmentation des coûts entre 2017 et cette année, notamment sur l’énergie et les carburants ».
M. Quiroga ajoute qu’il sera « très difficile » de trouver des surfaces pour la prochaine campagne et a déjà prévenu que de nombreux producteurs s’interrogent sur l’opportunité de planter des tomates l’année prochaine, dans « un contexte d’augmentation des coûts que n’accompagnent pas les prix consentis à la matière première ». Selon les sources professionnelles locales, certaines entreprises de la province voisine auraient payé environ 1 000 ARS/mT cette année. Face à l’escalade des prix des semences, des intrants agrochimiques et du matériel nécessaire au fonctionnement de la filière – qui évoluent au rythme de la hausse du dollar, les producteurs soutiennent que les prix sont insuffisants.
En un an, le peso argentin (ARS) a perdu 40% de sa valeur face au dollar US et à l’Euro. La monnaie argentine est tombée à son plus bas niveau historique face au dollar US le lundi 14 mai 2018.
Pour sa part, Rolando Perez, président de la Chambre de Commerce de Pocito (à moins de 20 km de San Juan), regrette le climat d’incertitude qui entoure les prix de la tomate ; il espérait que la hausse du coût des importations, indispensables pour pallier l’insuffisance de la production nationale et payées en dollar US, favoriserait une hausse du prix de la tomate d’industrie récoltée en Argentine.
Au bilan, le résultat de la campagne est sensiblement inférieur à celui de 2017, les baisses de rendements dans certaines zones affectées par les mauvaises conditions climatiques (vents, grêle) ayant atteint jusqu’à 20%. En revanche, la qualité de la récolte semble n’avoir pas souffert des intempéries.
Quelques données complémentaires
D’après les chiffres du WPTC, la surface totale a atteint 6 232 ha en Argentine en 2018, pour une production de 426 000 mT.
1 peso argentin = 0,0335098672 euro, valeur 15 mai 2018
1 peso argentin = 0,039989 dollar US, valeur 15 mai 2018
Source : diariodecuyo.com, elenfiteuta.com
