En 2018, les achats allemands de dérivés de tomate ont enregistré un léger repli d’ensemble, avec un total importé d’un peu moins de 615 000 tonnes métriques (mT) de produits finis – tous produits confondus – contre près de 633 000 mT l’année précédente (2017). La baisse a été de faible ampleur, similaire à celles enregistrées en 2013 et en 2006, de sorte qu’il est sans doute plus juste de parler d’ajustement : les quantités concernées restent modestes au regard de l’activité totale déployée autour de l’Allemagne et les importations enregistrées en 2018 n’ont été inférieures que de 1% à la moyenne des trois années précédentes.
La place prééminente occupée par l’Allemagne au sein des pays importateurs de dérivés de tomate n’est absolument pas remise en question : l’Allemagne a conservé l’an dernier sa première place au classement mondial des pays acheteurs de concentrés de tomate, avec plus de 246 000 mT importées, constituées en majeure partie (60%) de concentrés basse concentration destinés au marché de détail (code tarifaire 20029019) et de concentrés 12-30 Brix à destination collective ou industrielle (code tarifaire 20029031). Les importations allemandes de concentrés ont enregistré en 2018 une baisse notable par rapport aux quantités enregistrées l’année précédente (262 800 mT, elles-mêmes en progression sensible par rapport à 2016), mais n’ont été en définitive inférieures que de 8 200 mT (-3%) à la moyenne des trois années précédentes (2015, 2016 et 2017). Ces changements s’inscrivent dans une dynamique plus large qui a vu les approvisionnements de concentrés en formats collectifs et industriels (20029031 et 20029091, CAGR moyen -4,6%) diminuer progressivement en proportion au fil des dix dernières années, tandis qu’augmentaient la part représentée par les concentrés importés en conditionnement destinés à la commercialisation de détail (20029019, 20029039 et 20029099, CAGR moyen +7,2%).
Le ralentissement observé par rapport aux trois années précédentes a essentiellement concerné les flux de produits d’origines chinoises et chiliennes et, dans une moindre mesure, les achats de produits turcs ou ukrainiens. Les approvisionnements en concentrés originaires de l’Union Européenne (Italie, 66% et Espagne, 22%) sont restés pratiquement stables (-0,1%).
Dans le prolongement de ses niveaux d’activité des années précédentes, l‘Allemagne a également été en 2018 le deuxième plus grand importateur de conserves, avec plus de 236 300 mT importées pour une très large part d’Italie (212 700 mT, soit 90% du total). L’Espagne, le Portugal, la Turquie, les Pays-Bas, la Pologne ou l’Autriche figurent également parmi les fournisseurs réguliers (quoique marginaux) du marché allemand des conserves.
Comme pour le secteur des concentrés, les flux d’importations ont enregistré une baisse notable (- 12 100 mT, - 5%) en 2018, dont l’importance doit être relativisée après une année 2017 marquée par une forte progression des quantités approvisionnées. A quelques centaines de tonnes près, les importations allemandes de conserves ont été pratiquement identiques en 2018 à la moyenne des quantités achetées sur les trois années précédentes.
Les approvisionnements allemands en sauces et ketchup sont l’objet d’une concurrence plus marquée que celle qui anime le marché des conserves, tout en restant l’apanage d’un nombre restreint de pays qui appartiennent presque tous à l’Union Européenne. Aux premiers rangs des pays fournisseurs s’alignent les Pays-Bas, l’Italie, la Pologne, l’Autriche, etc. pour un volume d’activité total de 132 400 mT en 2018 qui a placé l’Allemagne au quatrième rang mondial des pays importateurs de sauces et ketchup.
Ce dernier secteur se démarque de ceux des concentrés et des conserves par un dynamisme affirmé, qui lui a valu en 2018 des hausses de près de 11 000 mT (+9%) par rapport à l’année précédente et de 14 400 mT (+12%) par rapport à la performance moyenne des trois années précédentes.
La dépense allemande dédiée aux approvisionnements en dérivés de tomate stagne depuis quatre ans aux alentours de 540 millions d’Euros. Sur cette période, 239 millions (en baisse, 44% du total) ont été consacrés en moyenne chaque année aux importations de concentrés, les montants réglés pour les achats de conserves et de sauces se sont respectivement élevés à 156 millions d’Euros (sans changements, 29% de la facture totale) et 146 millions d’Euros (en hausse, 27% du total).
Quelques données complémentaires
Evolution des importations allemandes de dérivés de tomates, par secteurs. Après une progression relativement régulière sur l’ensemble des neuf dernières années, les quantités de tomate fraîche mobilisées en 2018 par les achats allemands de dérivés transformés ont enregistré une baisse notable, estimée à 3,5% par rapport à 2017 et près de 2% par rapport à la moyenne de la période 2015-2017.
Répartition des importations allemandes de concentrés, par segments.
De plus amples détails sur les résultats allemands seront publiés dans le numéro spécial imprimé et distribué à l’occasion de la Conférence Tomato News organisée à Avignon en mai 2019.
Sources: IHS, Trade Data Monitor
